L’insécurité gagne du terrain dans la commune de Vélingara. Ibrahima Ndiaye, quittancier de la mairie, a été poignardé de deux coups de couteaux à la main et a reçu des balles dans la jambe gauche. L’homme évacué nuitamment au centre hospitalier régional de Tamba, à 90 km de là, a reçu des visiteurs à son domicile sis au quartier Thiankang de la commune. C’est dans la nuit du jeudi au vendredi que deux hommes armés se sont introduits dans son domicile au moment où lui-même et une partie de sa famille, passaient la nuit à la belle étoile, chaleur oblige. L’un en tenue treillis, l’autre en civil, sont entrés directement dans la chambre du maître de céans où l’épouse allaitait son enfant. Un coup de gifle accompagna la question : «Où est ton époux ?» Les cris de l’épouse ont, alors, réveillé la maisonnée. Entré dans sa chambre, le trapu soninké s’est retrouvé nez à nez avec des hommes qu’il ne pouvait pas identifier.

Selon le jeune frère de la victime, Mory Kéba Ndiaye, les visiteurs dont l’un avait un couteau et l’autre un fusil, ont demandé à Ibou Ndiaye de leur remettre les recettes municipales du jour. Il n’a pas eu le temps de répondre qu’il reçut un, puis deux coups de couteau à la main. L’homme, qui avait, le jour même, eu à verser 300.000 francs Cfa de recettes municipales au Trésor public, leur a opposé une résistance. C’est, certainement, pour en finir avec l’employé municipal que les bandits ont utilisé leur arme à feu. Quatre coups de fusil dans la jambe gauche ont mis à terre cet animateur de l’émission soninké d’une radio locale. Selon les proches de la victime, les bandits, qui n’ont rien emporté, se sont dirigés dans leur retraite vers la frontière gambienne. De Tamba, on nous a appris que ses jours ne sont pas en danger.
Les gendarmes, qui étaient sur les lieux, ce vendredi matin, mènent l’enquête. Les Vélingarois prient, pour qu’enfin, ces bandits soient arrêtés. Les habitants de cette commune de la région Kolda, au Sud du Sénégal, ne dorment plus que d’un seul œil. Car, au courant de ce mois de mars plusieurs vols de motos ont été signalés. Et, selon cet habitant du quartier Sinthiang Houlata, il ne se passe pas deux nuits sans qu’une boutique ne soit attaquée dans ce quartier à la périphérie Nord de la ville. Et, pourtant, l’installation d’un détachement militaire avait suscité beaucoup d’espoir dans la ville de Amadou Woury Baïlo Diallo.

Par Abdoulaye KAMARA - Correspondant
Source: LE QUOTIDIEN