Citation Posté par Cheikhna Mouhamed WAGUE Voir le message
Bonjour,

Dans la société soninkée dite « traditionnelle », un individu appartenant au groupe social hoore ne devait pas quémander (ñaagene) qui que ce soit, même en cas d’extrême indigence. Cet acte était considéré comme rabaissant et vil pour lui. Même quand il était le plus pauvre des pauvres, il s’abstenait, par fierté, de demander les services matériels de quelqu’un, fût-il son parent proche. Il faisait tout pour garder sa dignité et pour ne pas risquer la honte (yaagu). Il montrait toujours une image améliorée de lui-même. Le ñaagaye (le fait de quémander) était plutôt l’apanage des komo et des ñaxamalo. Il y a incontestablement encore des gens dans la catégorie sociale des hooro qui restent profondément attachés à cet état d'esprit. Mais force est toutefois de noter qu'avec la multiplication des besoins matériels et ce que j'appelle des rapports marchands, nombreux sont également les hooro qui n’hésitent plus à quémander au même titre que les autres groupes sociaux. Alors discutons de ces mutations comportementales dans le monde soninké. Bien à tout le monde.

bonjour Cheikhna,

Effectivement ce que tu dis là est un constat general, les hooro sont devenus des gnaxamala. Le fait de quémander n'est plus nune affaire de gnaxamala.
Nous vivons dans un monde de matérailisme qui oblige les uns et les autres à vouloir posseder ce dont ils n'ont les moyens. On ne se contente plus de ce qu'on a, on a tjrs l'oeil sur ce que les autres ont ou veulent avoir.
Cette situation
fait aussi que la honte "yaagu" n'a plus de poids dans notre société actuelle

Dans la société soninké d'antan, quémander était une pratique reservée aux gnaxamala ou autres castes. Quémander pour un hoore était inimaginable à cette époque meme entre memebres d'une meme famillle.

Je me souviens de cette histoire entre 2 frères pendant la fete du mouton. Le plus jeune n'avait les moyens d'acheter son mouton et il dit à son épouse ceci: "Nous ne mangerons pas aujourd'hui que le mouton de mon frère, bien que je n'aie pas les moyens d'achetr un mouton, je participerai aussi selon mes moyens au repas de cette fete".
Sur ces mots, il prit son filet de peche et sa ligne et gagna le fleuve. Par chance, au bout de quelques minutes, il attrapa un gros poisson (gnexen binne) de plus de dix kg.
Content, il regagna la concession familiale avec son butin.
Dans la journée, la famille s'était regalée avec la viande, le soir et le lendemain, ce fut le poisson qui était au menu de cette famille.

C'est pour dire qu'à cette époque, il y'avait des valeurs respectées de tous.

De nos jours, on les perd de plus en plus, ce qui conduit à ce constat parmi tant d'autres.

Merci