Bonjour,
Dans la société soninkée dite « traditionnelle », un individu appartenant au groupe social hoore ne devait pas quémander (ñaagene) qui que ce soit, même en cas d’extrême indigence. Cet acte était considéré comme rabaissant et vil pour lui. Même quand il était le plus pauvre des pauvres, il s’abstenait, par fierté, de demander les services matériels de quelqu’un, fût-il son parent proche. Il faisait tout pour garder sa dignité et pour ne pas risquer la honte (yaagu). Il montrait toujours une image améliorée de lui-même. Le ñaagaye (le fait de quémander) était plutôt l’apanage des komo et des ñaxamalo. Il y a incontestablement encore des gens dans la catégorie sociale des hooro qui restent profondément attachés à cet état d'esprit. Mais force est toutefois de noter qu'avec la multiplication des besoins matériels et ce que j'appelle des rapports marchands, nombreux sont également les hooro qui n’hésitent plus à quémander au même titre que les autres groupes sociaux. Alors discutons de ces mutations comportementales dans le monde soninké. Bien à tout le monde.