Bonjour!
Je viens de lire l'article sur les filles mères. Le chapitre est sans doute triste et difficile à gérer et pour la fille-mère, et pour les parents de deux cotés, ainsi que pour le jeune père géniteur. Le phénoméne est malheureusement une donnée actuelle.
Mon intervention sera sans doute comparative, car, pour moi, l'abondance de ces grossesses des adolescentes dans certains coins de l'Afrique s'explique par le fait qu'elles n'aient pas, à l'instar des filles d'ici, accès aux moyens de contraception (pilule de lendemain, implan etc) pour juguler le danger de tomber enceinte. L'avortement est non plus une pratique courante, comme c'est le cas en occident. Quoi qu'il en soit, le phénomène ne peut nullement s'expliquer par le fait qu'elles soient sexuellement plus actives que les filles d'ici, Soninkées ou non. Aucune étude sérieuse ne l'a encore montré. On entend souvent dire ici que certaines filles du bled tombent souvent enceinte n'importe comment. Et ben, la seule explication valable pour moi, c'est que, à défaut de s'abstenir comme l'a dit la religion, elles n'ont pas les possibiltés contraceptives qui existent dans les pays developpés.
J'ai, dans mon laboratoire, l'assistante technnique de la révue politique africaine qui a adopté une fillette noire trés jolie (de 4 ans). En discutant avec elle, elle me dit que sa maman est une fille soninkée qui l'a déposée à la DASS où à je ne sais quel autre orphélinat. Elle me dit qu'elle tient cette information pour sûr, car elle provient de sa meilleure amie qui y travaille. Et comme la fillette, qui a s'appelle Charlyse, vient souvent avec sa maman adoptive au laboratoire, elle m'appelle tonton, car celle-ci sait desormais que nous sommes de la même origine. Je la regarde toujours avec compassion, mais avec peine. Et pour moi, abondonner son enfant, quelle que soit la manière qu'elle a été conçue est une bévue impardonable. Car cette fillette dont la mère adoptive est une française de souche et dont le prénom est charlyse n'a quasiment aucune chance d'être une musulmane. Et la mère soninkée, en plus de son forfait, aura sans doute à rendre compte de cet abandon.
J'ai rélaté cette histoire pour que les unes et les autres sachent que quand on ne peut pas s'abstenir, au point de tomber enceinte, il vaut mieux garder son enfant que d'avorter ou de l'abandonner. J'ai été peut-être dur, mais je ne peux pas parler autrement. J'aime à dire les choses sans langue de bois.