J'ai regardé l'émission. Encore une fois, je dis qu'il faut toujours avoir un oeil critique sur ces émissions à 2 balles qui vendent du sensationnel. Les journalistes de ces genres d'émission partent, avant même leur tournage, avec un objectif. Souvenez-vous du reportage sur Stains qui avait fait couler tant d'encre. C'était les même journalistes.
Ils ont une façon pernicieuse et malicieuse de montrer la misère africaine. Les "moutons" qui regardent FR3 et qui gobent tout ce qu'on leur sert, raffolent de ce genre d'images, montrant l'Afrique sous son meilleur angle. Cela permet en outre de stigmatiser les africains. Les "moutons" qui en raffolent le plus sont ceux qui n'ont jamais mis les pieds en Afrique, qui croient que tout le monde habite dans des cases là-bas, que tous les enfants ont le sida, etc...
Pour revenir à l'émission, j'espère qu'on trouvera sur le net des images de cette émission. Mais, vous verrez comment le cadreur prend ses images: des gros plans sur la bassine avec de l'eau toute sale où les enfants se lavent les mains, la saleté qui est sur le visage et la tête des enfants, et vers la fin, les images en boucle de ce petit qui somnolait et qui se faisait tabasser par son maître, etc. Bref, une bonne sélection des images à montrer. Pour moi, ces journalistes ne sont pas crédibles.
D'autant plus qu'ils ne sont pas allés à la rencontre des autres écoles où les enfants sont très bien traités (Oui oui, ça existe aussi au Sénégal).
Je pense que, quand on veut faire un travail journalistique, il faut le faire avec un oeil de journaliste, pas avec un oeil de !
Mais, il est évident, et ce n'est pas ce reportage qui nous l'apprend, que le problème des taalibé (almoudo) est un problème sérieux au Sénégal et au delà dans les pays voisins. Ce sont des problèmes qui, d'ailleurs, existent dans tous les pays pauvres, même dans les pays qu'on décrit comme de grandes puissances comme la Chine. Au Sénégal, c'est le système de taalibé (almoudo) qui permet d'utiliser ces enfants comme des esclaves, dans d'autres pays,les enfants sont tout simplement vendus à leurs maîtres par les parents eux-même. Et ces enfants là vont devoir travailler toute leur vie pour leurs maîtres qui les maltraitent.
Et le comble est que en même temps que l'émission était diffusée sur FR3, sur la RTS1, le ministre sénégalais de la justice, Me Madické Niang, était l'invité du JT pour parler des droits de l'Homme. Et il répétait sans cesse que le Sénégal était un modèle en matière de droits de l'Homme, notamment de droits des enfants. Celui-là encore nous prend pour des "moutons". Mais, une chose est sûre, rien ne se fait, par hasard, dans ce monde.