Bonjour les ami(e)s!
Que de bons et lointains souvenirs ; mais laissez-moi vous dire, sans blague, toute la frayeur que j’ai éprouvée quand j’ai été débarqué pour la première fois dans un champ de mil. J’avais à peine huit ans et je venais pour la première fois en vacance auprès de la famille de mon oncle maternelle, je connaissais rien de la brousse . Les travaux champêtres, pour certains, en étaient à la phase de diaŋan (sarclage, 1er tour), pour d’autres, le fileye (sarclage, 2ieme tour) battait le régime plein.
Nous, nous en étions, sur certaines parties du te xore au diaŋan, compte tenu de la topographie, ces parties étaient trop humides et l’herbe y avait poussé grandement et sauvagement, sur d’autres par contre, c’était sans problème pour le sarclo-binage.
Faute de pouvoir utiliser le tonge (daba) parce que la terre étant très humide et les herbes très hautes, ce jour là, il nous a été dit de faire le doofa c’est à dire enlever les herbes par les mains par motte.
Les hautes herbes, convenons-le, étaient le refuge de tout reptile, fût-ce t’il dangereux ou pas, qu’est-ce que j’en savais, rien !!!
Alors courbé dans ce tapis vert, je m’exécutais, sans méfiance, à faire comme tout le monde, suivi de près par un de mes kawu (oncle). Soudain, je fus propulsé en arrière par celui-ci qui venait d’apercevoir quelque chose se faufilait entre les herbes devant moi. Attention, il y à quelque chose ! Nous nous arrêtâmes tous, avec un bâton, il écarta les herbes et se rendit compte que c’était un xaana (lézard vert) auquel il asséna, promptement, le bâton. Il le souleva avec le bout du bâton et le jeta envers moi, hé je n’ai pas demandé mes restes, je détalais ventre à terre car, je n’avais jamais vu de xaana . Durant cette journée, je suis resté cloué sur le daaxa scrutant mes alentours, à l’affût de tout ce qui bouge et pressé de rentrer au village. Cet évènement reste encore gravé dans ma mémoire. Mes cousins, cousines, mes kalingoro ne manquent pas toujours de me rappeler pour se moquer souvent de moi !