Salam
Autrefois, comme tu l'a si bien dit les familles africaines notamment Soninkes comptaient des centaines de membres. Une famille Wague ne se limitait pas qu'à 2 pères de familles avec 3 mamans et leurs progéniture mais plusieurs pères de familles avec plusieurs femmes et leurs progénitures. Ces pères de familles sont soient issus d'une même mère et père soit d'un même père soit cousins... Ils habitent ensemble et se retrouvent devant le même bol de " Dérré ". Cette organisation a donné naissance à plusieurs maisons de même famille habitant toujours le même village pour des raisons de confort et de places. Les maisons devenaient trop étroits pour loger les enfants, les femmes et les enfants adoptifs de 4 voire 5 pères de famille. L'éclatement s'impose et laisse place à des maisons où les liens entre membres deviennent sont les plus étroits. Les pères de familles qui aménagent ensemble sont maintenant de même père et mêre ou de même père. Les autres parents de filiation un peu lointaine comme les frères de même grand père... restent sur la maison d'origine ou aménagent ailleurs selon leurs moyens. C'est ainsi que les differentes petites maisons qui proviennent de ce genre d'éclatement prennent le nom du grand père...
Désormais, les maisons deviennent par exemple Mamadou Samba Ladji remmu Nka, Boulaye Mamadou Ladji Remmu Nka , Demba Souleymane Ladji remmu Nka...Ces gens sont de même grand - père mais plus de même père. Ainsi les cuisines deviennent séparées et les liens se réduisent. On se rencontre que pour parler des problèmes familaux ou lors des évênements familiaux. On a plus les mêmes greniers. La grande famille ( Xabila ) d'autrefois devient plusieurs petites familles ( Counda ).
Aujourd'hui, la tendance a changé. Les familles se forment par fils de même père voire de même mère. Chez les Soninkes, cette tendance n'est pas encore à cette étape. On voit surtout ce genre d'organisations familiales chez les Wolofs. A Dakar, les famille que je connais vivent encore en mode africain sauf quelques rares cas de personnes nantis qui désertent les quartiers populaires pour les quartiers résidentiels. Comme tu as noté, cela change petit à petit même si ce n'est encore visible.
En France , c'est autre chose... On nous a imposé la famille française. On ne peut instaurer notre mode d'organisation villageoise vu que l'on ait cloitré dans des appartements de 4 ou 5 pièces. Cette configuration anéantit tout souhait de vivre à l'africaine sauf pour certaines familles polygames qui se vont vus octroyés 2 appartements dans le même immeuble.
J'ai pris l'exemple chez les Wolofs parce que les familles nucléaires sont plus visibles chez eux. Mais aujourd'hui les Soninkes leur emboitent le pas petit à petit pour le cas de Dakar. Au village c'est autre chose, les familles deviennent semi-nucléaires parce que les pères de famille de même mère voire de même père vivent encore sous le même toit.
En France, la famille africaine est plus visible au niveau des cotisations. Il y a les caisses de maisons, les caisses de concession ( Xabila ), les caisses de village.