effectivement fodyé tu as tout dit,je pense qu'etant conscient de ça,il ne nous reste qu'a combattre ce phenomene qui nous concerne tous.
je reviendrai sur le sujet
Je pense que ces filles-là voient plus de mariages dans les films à la télé que de K7 de mariages de filles Soninké de France. Et puis, ce n'est pas un phénomène qui existe seulement chez les Soninké. Mais, ce qui me frappe, c'est la propagation de ce phénomène surtout dans les villages les plus réculés.
Il y a encore 10 ans, à Waoundé, moi, je ne voyais pas de filles célébrer leur mariage avec à la clef une cérémonie à la "Toubab" le jour même de leur "leguindi koota". D'habitude, elles se cachaient pour ne pas que le fiancé la voit à cause du "Yaagu" qui peut être aussi une vertu. Mais, maintenant, à force de vouloir faire comme les "Toubab", tous ces tabous ont sauté en éclat. C'est la future mariée, bras-dessus / bras-dessous avec son fiancé qui sont assis côte à côte dans la cérémonie en attendant les cadeaux des ami(e)s et cela, le jour même où la fiancée doit rejoindre son futur mari.
Il est évident que toutes ces moeurs d'acculturation commencent toujours dans les capitales avant de s'exporter dans les villages.
Maintenant la nouvelle tradition, c'est de mettre la mariée dans une voiture pour l'accompagner au domicile de son mari, même si ce domicile est en face, à 2 pas seulement. J'ai vu des gens louer des "calandos" (appelation de voitures dégringollantes qui ne risquent pas d'avoir leur contrôle technique en France ) pour transporter la mariée juste 2 à 3 minutes, le temps de sortir d'une maison pour entrer dans la maison voisine.
Il y a beaucoup de détails qui frisent le ridicule dans la célébration du mariage et quand on vérifie bien, ce sont des traditions empruntées que les gens appliquent mal.
Sooninko, Soninkara.com est notre village "virtuel " Soninké où il y fait bon vivre, communiquer, échanger. L'Hospitalité, le respect et la solidarité sont nos valeurs. - Laisse parler les gens ... On s'en fout! - Les Chiens aboient .... la caravane passe toujours !
http://www.waounde.com
effectivement fodyé tu as tout dit,je pense qu'etant conscient de ça,il ne nous reste qu'a combattre ce phenomene qui nous concerne tous.
je reviendrai sur le sujet
les ames les plus sensibles aux fleurs sont egalement celles les plus sensibles aux epines
peut etre qu'on afrique. Au mariage de ma cousine à bamako je me souviens que le mariage civile a eu lieu le jour qu'elle devait rejoindre son mari (ce que j'ai trouvé bizarre) mais en France j'ai jamais vu. Les marié son bras dessus bras dessous une fois le magno compé passé
[quote=Fodyé Cissé ]
Tu m'as fait trop rire avec tes calandos (clandos, clandestins pour les novices) mais tu as trop raison . C'est ridicule !!!
.Posté par Fodyé Cissé
Bonjour Cher Fodyé!
Je t'assure qu'en lisant cette partie de ton très bon raisonnement, j'ai "flippé", tant cette "nouvelle connerie" frise le ridicule, car ne rimant en rien. Si l'on sait que dans les grandes agglomérations comme Dakar ou en occident il est plus pratique de mettre la mariée dans une voiture pour l'accompagner chez son mari à cause des distances qui séparent souvent les maisons, il serait sans doute inutile de transposer cette pratique aux mariages soninkés qui se font dans nos villages où les maisons se situent les unes des autres à 3 minutes de marche. Cela frise effectivement le ridicule. En plus et chose plus grave, les gens ne se rendent même pas compte qu'en faisant fi de cette marche nuptiale qu'ils sacrifient hélas tout un faste qui faisait la beauté d'un mariage soninké digne de ce nom. Lors de ce trajet, il était traditionnellement question de parler de la généalogie de la fille, des prouesses des aïeux, des chants traditionnels pour rendre hommage au mariage et toute une myriade de bonnes choses qui ne peuvent plus être faites à cause de ce mimétisme aveugle.
Parallèlement à tout cela, nous assistons aussi à une totale wolofisation et occidentalisation de tout le cérémonial matrimonial traditionnel. Les jeunes filles n'arrivent même plus à fredonner correctement les chants inhérents aux mariages soninkés. Pour preuve, j'ai assisté de visu, à Kaédi, lors d'un mariage d'un cousin où les jeunes filles censées chanter une chanson nuptiale se sont plantées en pleine séance. Il a fallu l'intervention des mamans pour mettre de l'ordre dans la mélodie. Je me souviens avoir eu l'occasion d'en discuter avec feu Ousmane Moussa Diagana, paix à son âme. Il manifestait son inquiétude quant à la survie de notre mémoire vive, de nos chants matrimoniaux, tant la relève est très mal assurée. D'ailleurs, dans l'introduction de ses : Chants traditionnels du pays soninké, Paris, L'Harmattan, 1990, il a fait un cri d'alarme par ces termes avant-gardistes que voici : " D'où urgence de happer les dernières grues couronnées, d'écoper les dernières gouttes d'eau necessaires à leur survie. Car que deviendrait un peuple s'il venait à ne plus savoir chanter? Où à ne plus pouvoir chanter? L'enjeu est aujourd'hui de taille. La littérature orale soninké se trouve prise dans un réseau de facteurs qui expliquent sa régression et son marasme". C'est pourquoi, cet homme merveilleux qu'était Dembo, imposant par sa taille et sa science, était parti à la collecte de plusieurs chants traditionnels qu'ils avaient doctement retranscrits, commentés et publiés. Quoi qu'il en soit, l'inquiétude de l'auteur ne cesse malheureusement de se confirmer jour après jour. Les chansons soninkées sont entrain d'être délaissées pour des Mbalax , etc. Aujourd'hui au lieu de s'occuper de ce trésor et de le vivifier lors de nos mariages, on ne s'intéresse qu'aux chansons venant de je ne sais quel coin d'occident ou du pays wolof.
En plus de cette wolofisation et occidentalisation de nos mariages, nous voyons que les maîtres mots de certaines unions, c'est l'argent, c'est l'occident. Nombreuses sont les filles qui changent de prétendants parce que tel autre est plus riche ou tel autre réside en occident. Les vraies valeurs soninkées sont reléguées au second plan, si elles ne sont pas simplement renvoyées aux Calendes grecques. C'est dire que le numéraire, la situation matérielle et résidentielle de l'homme, les coutumes occidentales et wolofs (ligne de miel and Cie, uniformes portées par toutes les voisines d'âge) sont des nouveaux critères pour choisir d'abord son mari et ensuite célébrer un mariage soninké, même dans certains de nos villages reculés. En plus de la transformation de nos valeurs, les charges que l'homme supporte sont plus qu'onéreuses. C'est pourquoi, beaucoup d'hommes croupissent dans le célibat et des filles deviennent de plus en plus des vieilles filles.
Pour ajouter une autre pièce au dossier, je tiens à dire à Yakharé Tana qu'on peut bel et bien immortaliser ce moment majeur et rendre heureux ses invités sans pour autant passer l'éponge sur ce qui fait notre fierté, constitue " les valeurs structurantes de la personnalité en milieu soninké", pour reprendre les termes de Ousmane Wagué. Ce n'est pas en troquant ses valeurs contre celles des autres qu'on ne maîtrise même pas, qu'on rendra son mariage immortel. Bien contraire, on se ridiculise. Il faut être fier de ce qu'on a.
C'est dire que nous devons nous ressaisir vite et retourner à nos valeurs tant sur le plan matrimonial que dans les autres domaines, car tout peuple qui renonce à ses valeurs au profit de celles des autres devient comme une coquille vide, à la merci de toutes les innovations inutiles, superfétatoires. N'acceptons donc pas tout ce qui nous conduit à la perte de notre identité culturelle que nos parents nous ont jalousement transmise.
Je me dois d'arrêter car le sujet est très tentant. Continuons le débat. J'y reviendrai incha Allah, s'il le faut. Bien à tout le monde.
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Cheikhna, tu as bien raison de préciser que l'aliénation ne se fait pas seulement au profit de la culture occidentale. Le Woloff : sa musique, sa langue, son mode vestimentaire , etc. j'en passe est aussi en train de faire des ravages dans les communautés non-woloff.
Ainsi, il est inutile de rajouter que dans ces cérémonies de mariage, si vous entendez de la musique Soninké, c'est probablement parce que l'animateur s'est trompé de K7 :-) .
Aujourd'hui, à la RTS (Radio-Télé sénégalaise), vous avez tous les jours au moins 3 journaux complets en Woloff, alors que pour les autres langues, c'est 1 journal de quelques minutes par semaine. A part les films, le journal télévisé en français et certaines émissions, tout le reste du programme se fait en Woloff, y compris les programmes musicaux. Les gens, ils ne consomment que ça à longueur de journée. Aujourd'hui, plus besoin de partir à Dakar pour parler Woloff. Cette politique est entrain de tuer à petits feux les autres cultures....Si on ne fait rien, la phagocytose sera bientôt complète.
Sooninko, Soninkara.com est notre village "virtuel " Soninké où il y fait bon vivre, communiquer, échanger. L'Hospitalité, le respect et la solidarité sont nos valeurs. - Laisse parler les gens ... On s'en fout! - Les Chiens aboient .... la caravane passe toujours !
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alors la Fodye je suis tt a fait d'accord avec toi sur ce point la....; Dakar!!! la bas elles s'habillent toutes a l'européenne et c'est normal!!! pour elles, nous qui allons en vacances las bas, s'habiller en pagnes ou bazin veut dire que nous ne sommes pas civilisées.... puffffffffffffffffffffffffffffffff n'importe koi!!! et leur music; leurs façon de danser ds les casettes (elles sont presque nu starfoullah!!) , a la télévision , je comprends plus!!!!!Posté par Fodyé Cissé
Fodyé je suis d'accord avec toi sur ce point
Posté par Fodyé Cissé
Tout à fait Fodyé. En plus, ce qui est paradoxal, c'est que "l'ethnie" wolof ne fait pas partie des "ethnies" les plus minoritaires du Sénégal. Seul 1/4 de ceux qui parlent Wolofs est d'origine wolofs. Tout le reste a été aliéné. On voit des familles soninkées entière à Dakar et même à Nouakchott qui ne parlent presque que Wolofs. Nous n'avons rien contre les Wolofs, mais nous ne devons en aucun accepter que leur culture empoisonne les autres, la nôtre plus précisément.
Dernière modification par Cheikhna Mouhamed WAGUE 14/07/2007 à 20h26
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Tu ne peux pas savoir à quel point ce la me fait mal de voir tout cela, ici quand les gens s’enracinent, en Afrique les gens se déracinent !!! Pensez-y….à ce rythme il n’y aura que perdition de nos valeurs puisse que dans le sujet L'identité soninkée (soninkaaxu) face au défi de l'immigration! Nous évoquons qu’il est plus que nécessaire que nous arrivions à garder notre cultures dans nos villages !!
Il ya quelques jours je regardais une cassette de mariage célébré à Bokidiawé mais je vous assure que je suis resté bouche bée par rapport à ce que j’ai vu !!!
En plus de cela quand tu arrives et que tu donnes ton avis on te qualifie de « sere be ga ma wulli » ou d’avar par ce que ne voulant pas faire de réception etc …S’ils s’avaient !!!!
Egalement j’ai entendu un nouveau phénomène en Mauritanie « le siguitindé » qui consiste par l’enlèvement de la fille par des ami(e) s du mari afin qu’ils puissent célébrer leur mariage à l’insu de tout le monde. Ce qui veut dit plus de rituel etc …
Je ne sais pas pourquoi l’afrique en générale ne copie jamais les bonnes choses et pires encore ils le font de manière très mal.
Avec une telle situation à quoi les générations futures pourront s’identifier. La situation est alarmante en Afrique !!! Nous sommes entrain de perdre même la culture que nous avons (cette culture qui a été tant revendiqué par le poète-président Senghor). Qu’est ce qui nous restera alors ?
Les causes sont diverses et variées mais celle qui me revient toujours c’est l’analphabétisme de notre peuple, le manque d’enseignement de nos valeurs, le manque de vulgarisation, etc….du coup avec cette mondialisation grandissante tout ceux qui n’arrivent pas à défendre leur culture se feront purement et simplement phagocyté par d’autre comme le wolof, la culture occidentale pour ne citer que ces deux.
Personne d’autre ne viendra faire le travail de conservation à notre place : c’est à nous d’en faire notre lutte donc mes chers Soninkos il est plus que temps de réagir ….
Les valeurs qui font de moi ce que je suis sont tirées des valeurs du Sooninkaaxu. Ces valeurs sont mes repères…
Nul bien sans peine !!!