Bonjour!
Dans la littérature socio-anthropologique, on appelle ce mariage le lévirat. Il consiste effectivement à remarier la veuve au frère ou au cousin de son mari défunt. Je tiens cependant à te dire, contrairement à une idée couramment admise chez ceux qui ne connaissent pas les tréfonds de la culture soninkée, qu'il ne s'agit pas d'un mariage forcé. Il s'agit d'un mariage de consentement mutuel. On demande toujours l'avis de la veuve. Si elle n'est pas d'accord, le mariage n'a pas lieu.
Comme tu l'as dit, ce mariage a pour but de protéger non seulement la femme, mais aussi et surtout de faire de telle sorte que les enfants restent dans la maison paternelle, le faaban ka en soninké. Car, selon la rationalité soninkée, ce qui n'est pas faux, laisser la femme veuve se remarier avec quelqu'un qui n'a ni de près ni de loin un lien de parenté avec le mari défunt peut désorienter les enfants et leur causer des sérieux ennuis. Il arrive que des beaux-pères, peu orthodoxes sur le plan moral, rendent malheureux leurs beaux fils. Le cas de Zayd ibn Harisch est un exemple éloquent. C'est pourquoi, le prophète SAW s'est occupé de son éducation. C'est dire que le lévirat est une très bonne chose, quand il y a consentement de deux parties. Il est généralement de nature à laisser les liens de famille soudés même aprés une perte paternelle!
Bien à toi.