Un scénario de mauvais film d'horreur. Des passeurs somaliens, armés de couteaux, ont forcé jeudi dernier quelque 450 Somaliens et Ethiopiens à sauter dans des eaux démontées le long des côtes yéménites, au large de Ras-Alkalb (sud), a rapporté le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). «Au moins 29 personnes sont mortes et près de 71 autres sont portées disparues», a confirmé à 20minutes.fr l'agence de l'ONU basée à Genève.

Les victimes avaient embarqué en Somalie en direction du Yémen. Depuis Bossasso, dans la région somalienne du Puntland, les réfugiés sont prêts à tout pour tenter de rejoindre la péninsule arabique où ils rêvent d'une vie meilleure.

Accepter de sauter ou être tué

293 survivants ont pu regagner la plage à la nage, ayant eu la chance de ne pas être jetés en haute mer. Ils ont ensuite été emmenés au centre de réception du HCR à Mayfa'a où ils ont reçu des soins médicaux. Leur récit témoigne de la cruauté des passeurs qui exigent 55 dollars par personne. Ceux qui résistaient aux passeurs, pressés de se débarasser des passagers pour échapper au contrôle des forces de l'ordre yéménites, ont été poignardés et passés à tabac avec des massues en bois et en métal, puis jetés dans les eaux. Certains ont ensuite été attaqués par des requins. Plusieurs des corps qui ont été récupérés portaient des marques de mutilation.

Barbarie

Les survivants ont également raconté que plusieurs femmes éthiopiennes, et au moins une Somalienne, ont été violées par les passeurs pendant la traversée. «Les seins et les lèvres de plusieurs cadavres de femmes ont été coupés mais il est dur de savoir si ces mutilations sont l'oeuvre des passeurs ou des requins», confie à 20minutes.fr une responsable du HCR.
Toujours selon les rescapés, des agents faisant partie des forces de sécurité yéménites auraient confisqué leur argent, une fois arrivés à terre.