La galerie le Manége de l’Institut Français Léopold Sédar Senghor a abrité hier une visite de l’exposition «La lune Bleue» à l’intention de la presse. Cette avant première s’est déroulée en présence de M. Aboubacar Fofana . Ce dernier a expliqué aux journalistes les raisons profondes qui sont à la base de cette manifestation qui a vu aussi la participation du grand maître japonais Mazakazu Akiyama. Il faut comprendre que cette exposition regroupe en un seul lieu plusieurs visions de la manière de travailler l’indigo. C’est pourquoi elle est si justement intitulée «Lune Bleue. Elle permet de voir des créations contemporaines maliennes, sénégalaises et japonaises, mais aussi des pièces archéologiques issues d’ethnies sénégalaises, guinéennes et japonaises.
De manière plus complète il faut dire qu’elle comprend trois collections. Il s’agit donc de créations contemporaines proposées par Aboubakar Fofana, une collection ethnographique et archéologique comprenant des pièces retrouvées dans des fouilles archéologiques datant du dixième siècle et enfin des créations contemporaines de Maître Akiyama. Ce dernier nous a expliqué que cette exposition co-organisée par l’Institut Français, l’Ambassade du Japon au Sénégal, le Musée d’Art Africain de l’IFAN, le Musée National du Mali et la Galerie Atiss de Aicha Dione. M. Fofana s’est adressé aux journalistes pour revenir sur les dispositions prises à cette occasion.
Cette exposition se tient sur trois espaces, un espace central qui regroupe des pièces archéologiques et ethnographiques. Ces oeuvres proviennent du Mali et du Musée de l’Ifan. Le second espace est réservé au maître japonais et il regroupe une série de créations de kimonos en soie, des peintures murales et d’anciens Kimonos. A mon niveau, j’ai prévu deux installations qui charrient deux concepts. Le premier concept est titré l’arbre bleu qui stipule, que l’indigo est un colorant végétal. Le second concept est intitulé Ciel divin en référence aux teinturières traditionnelles Soninké qui demandaient à leurs clients de scruter le ciel pour choisir la nature du bleu voulu.
La rencontre entre Maître Akiyama et moi date de 1998. Elle tourne autour de cette technique universelle qui existe depuis l’an 3000 avant notre ère. Elle est utilisée sur tous les continents et huit cents espèces de plantes sont mises à contribution à cet effet. Une des complexités de la nature fait qu’il faut une plante verte pour extraire du Bleu. Je terminerais que dans le cadre de cette exposition j’ai initié une fructueuse collaboration avec Aissa Dione», s’est expliqué le franco malien Fofana.
our son collègue du Japon il existe «beaucoup de similitudes entre les différentes ethnies proposées mais il importe d’insister sur les différences. Elles se situent principalement au niveau des plantes utilisées. Au Japon nous utilisons de l’herbe tandis qu’en Afrique c’est plutôt l’arbre qui est utilisé. Cependant le procédé de traitement est similaire partout.». Fofana qui est le commissaire de l’exposition a vu le jour à Bamako en 1967 et il vit en France depuis une vingtaine d’années. Il est calligraphe, plasticien et designer textile. Il a remporté plusieurs prix. Ce qui lui a permis de séjourner au Japon où il a collaboré avec le maître Masakazu Akiyama. Il collabore au Sénégal avec la créatrice textile et designer Aissa Dione. Cette collaboration donnera naissance à la ligne Sawura.
M F Lô, Le Messager, quotidien d'informations sénégalais.
Voir la galerie de teintures traditionnelles Soninké