"Que ceux qui prétendent nous connaître mieux que nous-mêmes fassent preuve de plus de modestie et cessent de nous mystifier en tentant de nous maintenir dans les cordes d’une assignation intellectuelle fruit d’idéologies coloniales dépassées" Yaya SY
"Les associations villageoises soninké en France (AVSF)"² (Page de synthèse modifiée le 06-01-2014 de la thèse de Yaya SY )
Connu pour être le peuple qui dirigea l’empire du Ghana (wagadu) entre 5ème et 11ème siècle, les soninkos se trouvent principalement dans 4 pays Ouest-africains (La Mauritanie, Le Mali, Le Sénégal et La Gambie).
En dehors de ces pays d’origine, des fortes diasporas sont présentes dans plusieurs pays (En Europe, En Amérique et En Afrique centrale). Islamisés depuis plusieurs siècles, les soninkos s’accrochent à leurs coutumes et traditions ancestrales qui régissent leur vivre-ensemble. Par ce fait, dans l’imaginaire collectif soninké, on peut constater une fierté quasi hautaine par la qualité d’être soninke.
Notre modeste travail de réflexion consistera de disséquer cette fierté Soninkaaxu dans son aspect culturel, social-politique et religieux. Nous tenterons d’apporter un éclairage réfléchi sur certains termes (promouvoir la culture, le mariage, la solidarité et la fraternité) et leurs réalités concrètes dans la société soninké.
A la naissance d’un bébé soninké, nos félicitations et nos salutations vont aux parents avec passion et dévouement. Au jour du baptême du bébé, notre invocation-prière la plus répandue à l’endroit du nouveau-né et ses parents est la suivante : Qu’Allah le rende meilleur que ses parents dans le bien évidemment.. !!!
Dans l’imaginaire collectif soninké, cette prière porte l’espérance que le nouveau-né soit fraternel, respectueux, solidaire et en tout un bon soninké épousant son milieu passivement selon les règles, les us et les conditions en place. Cette logique de vouloir conditionner l’être humain dès son bas âge constitue les premiers jalons du système des castes. Quiconque comprend le système des castes, aura compris une grande partie de ladite fierté Soninkaaxu.
Ce document est une présentation que le professeur Mamadou Soumaré a faite dans le cadre du Festival International Soninké à Kayes (2ème édition) et qu'il a bien voulu mettre à la disposition des soninkaranautes :-) .
L’APPELLATION SONINKÉ
L’appellation Soninké: vocable utilisé par les Soninkés pour designer leur identité ethnique. Selon la légende, les traditions orales, SONNA serait la ville natale de Mama Dinga, le patriarche des Soninkés. SONINKE serait alors « l’habitant de SONNA ou SONNI ». La localisation du site reste à prouver scientifiquement. On constate cependant des traces de cette appellation dans plusieurs localités du Mali.
SONINKE = SARAKHOLLE
La dénomination Sarakhollé est utilisée par les wolofs, les Français et son équivalent chez les gambiens est « Serewulli » ou « Sarawulli ». Selon certains, « Sarakhollé » serait une expression wolof signifiant « parler de la gorge » à cause des sons gutturaux abondants dans le parler Sonninké. Selon d’autres, il s’agit d’une expression Soninké « sare – xulle » signifiant « personne de teint clair ou homme blanc ». En effet, la tradition orale attribut au Soninké une origine blanche, yemenite, hindoue, égyptienne, etc…
SONINKE = SARAKHOLLE (Suite/Fin)
Quant à l’hypothèse linguistique, le mot sarakholé serait la résultante d’un procedé phonétique appelé métathèse, c’est-à-dire un procédé d’inversion portant sur des syllabes ou des mots dans la langue. Donc, « Saraxulle » serait dérivé de « Sara – xulle » signifiant mot-à-mot « personne – rivière ». Ce serait donc « xolle – sare » « homme des rivière » qui par métathèse est devenue « sara – xulle ». Ce phénomène est fréquent en Soninké. Exemples: gijin – pare = farin – gije (phacochère) nyaaxame = nyamaxe (repas du soir) nyaxamala = nyamaxala (gens de caste)
Comme à son habitude, le site soninkara.com est allé à la rencontre de jeunes issus de l'immigration subsaharienne pour évoquer des sujets qui minent leurs quotidiens comme dans ce cas précis " l'épineux système des hierarchies sociales". En marge de Miss Mali France, le site a recueilli quelques témoignages.