Les civilisations passent mais elles laissent toujours des traces qui jalonnent leur chemin. Ces marques indélébiles peuvent subsister comme des résidus culturels qui apparaissent dans la langue parlée, le vêtement, les manières, les gestes et tant d’autres manifestations culturelles de ce genre. Elles sont cependant difficilement repérables, surtout dans un contexte de mélange de cultures et de civilisations.
Seuls les initiés savent lire et déterminer les origines de ces comportements culturels selon les époques de l’évolution de la société des Hommes.
Néanmoins, l’aspect le plus visible et le plus parlant d’un passé historique reste à nos jours les vestiges d’une civilisation. En cela, la Mauritanie regorge de richesses énormes. Le pays compte parmi les plus belles choses léguées par l’histoire : des villes anciennes, témoins d’une prospérité culturelle d’une région qui, située à l’intersection des grands axes caravaniers, relia longtemps le Maghreb et le Sahel. Fondées aux 2ème – 6ème siècles de l’Hégire (9ème – 13ème siècles après J.C), les cités de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata étaient le carrefour intellectuel où se rencontraient l’Andalousie et l’Afrique profonde. Cette région s’ouvrait simultanément au commerce des biens et à l’échange des connaissances. Elle sut devenir par elle-même, et grâce au brassage de cultures, un foyer de création et d’inspiration, un cadre rayonnant aussi bien d’une intense vie religieuse, que de nombreuses activités scientifiques et artistiques.