Moussa Fofana est un vieux routier de l'enseignement. Originaire de Nara et installé à Koutiala où nous l'avions connu, l'ex Conseiller Pédagogique est à la retraite de nom puisqu'il est Formateur au Collège Moderne de Sincina. Vous aviez découvert plusieurs de ses œuvres dans ses colonnes. Notre collaborateur animera désormais une rubrique intitulée « POINT D'HISTOIRE » qui servira de repère pour notre génération.
Qui était Dinga ?
C'était lui Dinga Khôrè ou Yougou Khassé Dinga (le patriarche Dinga). Fils de Kridio Tagamanké et petit fils de Yougou Doumbessé, il fut l'ancêtre des Wagué fondateurs de l'Empire du Ouagadou. On le considère comme l'aïeul de tous les Soninkés en général. La longévité de Mama Dinga Khôrè qui fut plus que centenaire lui permit d'avoir beaucoup d'enfants et, par conséquent une très nombreuse descendance. Archer redoutable, cet homme fut un chef extraordinaire. Prêtre invétéré en tout, il était très versé dans les connaissances occultes. C'était le plus grand prêtre de l'hyène et de l'aigle. Sa puissance reposait sur le culte qu'il vouait à ces deux bêtes carnivores.
Un contrat le liait à deux hyènes et à un aigle, Kardigué. La première hyène de Dinga avait un corps noir avec des pattes blanches. Elle avait la couleur du ciel (sankaba). Son nom était Djatouroufing (Djatouroubiné en soninké) ; L'autre par contre présentait un corps blanc et des pattes noires. Cette hyène s'appelait Djaba comme une grande prêtresse du Ouagadou dont plusieurs femmes soninkés portent le nom. Mais pourquoi une alliance avec des animaux ? Cette explication se trouve dans les croyances anciennes selon lesquelles aucune création sur terre ne possède autant de connaissances que l'hyène et l'aigle. Foourou nama l'hyène détient le savoir nocturne et la connaissance des profondeurs de la terre. Elle humait l'odeur du sol, puis traçait les signes du « tourabou » (géomancie) qu'elle interprétait. Ensuite elle « pleurait » et son hurlement annonçait le bonheur ou le malheur. Douga Sirimandjan possède le savoir céleste et le savoir diurne. De sa place, il perçoit les mystères lointains du ciel et les secrets du jour.