Les civilisations passent mais elles laissent toujours des traces qui jalonnent leur chemin. Ces marques indélébiles peuvent subsister comme des résidus culturels qui apparaissent dans la langue parlée, le vêtement, les manières, les gestes et tant d’autres manifestations culturelles de ce genre. Elles sont cependant difficilement repérables, surtout dans un contexte de mélange de cultures et de civilisations.
Seuls les initiés savent lire et déterminer les origines de ces comportements culturels selon les époques de l’évolution de la société des Hommes.
Néanmoins, l’aspect le plus visible et le plus parlant d’un passé historique reste à nos jours les vestiges d’une civilisation. En cela, la Mauritanie regorge de richesses énormes. Le pays compte parmi les plus belles choses léguées par l’histoire : des villes anciennes, témoins d’une prospérité culturelle d’une région qui, située à l’intersection des grands axes caravaniers, relia longtemps le Maghreb et le Sahel. Fondées aux 2ème – 6ème siècles de l’Hégire (9ème – 13ème siècles après J.C), les cités de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata étaient le carrefour intellectuel où se rencontraient l’Andalousie et l’Afrique profonde. Cette région s’ouvrait simultanément au commerce des biens et à l’échange des connaissances. Elle sut devenir par elle-même, et grâce au brassage de cultures, un foyer de création et d’inspiration, un cadre rayonnant aussi bien d’une intense vie religieuse, que de nombreuses activités scientifiques et artistiques.
OUADANE :
La capitale caravanière
Fondée au 6ème siècle de l’Hégire (12ème après J.C), Ouadane était une importante étape du commerce caravanier transsaharien. Les produits de l’Afrique sahélienne y étaient échangés contre ceux du Maghreb. En 1487, les Portugais atteignirent Ouadane et y fondèrent un entrepôt commercial, apportant leurs us et coutumes en même temps que leurs produits destinés au commerce. La ville a connu une intense activité culturelle. Il y vivaient plusieurs érudits. Le premier commentaire de l’abrégé de KHALIL, un livre de référence en culture musulmane était rédigé dans cette ville.
Chinguetti :
La capitale historique
Les traditions orales établissent la fondation de Chinguetti à 660 de l’hégire (13ème siècle après J.C). Importante étape caravanière, les produits de l’Afrique sahélienne (Or, ivoire…) y étaient échangés contre ceux de l’Afrique du nord (sel, métaux, verroterie …) La ville a connu son apogée entre le 17ème et le 19ème siècles. Son prestige est dû à son rôle religieux et culturel: enseignement, bibliothèques de manuscrits. Le rayonnement de la ville débordait le cadre sous-régional. En effet, à cette époque, la Mauritanie était connue sous le nom de Bilad Chinguetti.
Tichitt :
Joyau du désert
Tichitt est fondée au 6ème siècle de l’Hégire (12ème siècle après J.C)
Comme les autres villes, elle tait une étape importante pour les caravaniers. Tichitt était l’une des plus belles cités médiévales de l’Afrique du nord-ouest. Les pierres utilisées dans sa construction offrent une gamme de teintes dont l’effet décoratif confère à l’ensemble un éclat unique. Tichitt abritait des savants qui faisaient des recherches dans les domaines les plus variés du savoir. Les milliers de manuscrits anciens et de bibliothèques qui s’y trouvent aujourd’hui témoignent de cette richesse culturelle. La ville est classée patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO.
Oualata :
Le rivage de l’éternité
Oualata est fondée au 5ème siècle de l’Hégire (11ème siècle après J.C). Placée à la périphérie des empires soudanais dont elle subit l’influence, Oualata s’est développée avec le commerce transsaharien car elle constitue, à l’instar des autres villes, une étape sur l’axe des caravanes qui reliait le Soudan au Maghreb. L’historien Ibn Battuta y séjourna sept semaines avant de se rendre à Tombouctou. Oualata a atteint son apogée entre le 15ème et le 16ème siècle, lorsque l’élite de Tombouctou, fuyant l’invasion Touarègue, était venue s’y réfugier en 1446. La ville est connue pour ses motifs de décoration qui jouissent d’une très grande notoriété dans la sous-région.
Koumbi Saleh :
La mystérieuse
Elle pourrait être la capitale de l’empire du Ghana. Les fouilles archéologiques tentent de tirer des sables cette civilisation qui compte parmi les toutes premières au monde. Le roi du Ghana aurait régné à partir de cette ville et officiait dans une cour complètement couverte d’or; le trône, les boucles portées par le souverain, les armes des soldats…On célébrait aussi dans cette ville, le culte du dieu serpent, WAGADOU BIDA qui était le totem de l’empire. La culture architecturale de la ville serait très impressionnante avec des rues bien tracées et des maisons à étage.
Il y avait aussi à Coumbi Saleh une activité métallurgique; ce qui témoigne d’un développement d’une culture scientifique qui aurait connue une évolution certaine si la quiétude et la survie de l’empire n’ont pas été menacées.
Source : http://thiaski.wordpress.com