C’était lors de la conférence de presse, organisée par les représentants de l’alliance, hier, au centre Djoliba. Bassirou Diarra, membre du bureau politique national de l’Us-Rda a fait savoir que cette conférence de presse est destinée à assurer la paix sociale dans le cercle de Yélimané. C’est aussi, a-t-il dit, pour renforcer le processus démocratique. Il a martelé : « Quand nous disons que le cercle de Yélimané est en danger, c’est vrai, nous nous sommes engagés dans un processus qui, si on ne l’arrête pas à temps, va nous conduire vers des incidents dans ce cercle. Le cercle de Yélimané n’appartient à personne. Trop c’est trop ! Il y a énormément de choses qui se sont passées dans ce cercle, à propos desquelles nous nous sommes tus. Aujourd’hui, la ligne rouge est franchie et il n’est plus question de laisser un seul homme faire la pluie et le beau temps dans ce cercle ». Il a ajouté que l’alliance ira en ordre de bataille pour mettre en place un maire démocrate.
Donc, a soutenu Tidiani Bathily, le tribunal administratif est dessaisi totalement du dossier pendant devant la Cour Suprême. Il a souligné qu’une autre action fut intentée par Maha-madou Hawa Gas-sama et aboutit à l’invalidation des résultats d’un 8ème bureau. « La Cour suprême, a-t-il dit, a déclaré irrecevables nos appels pour non respect du délai de 5 jours pour le dépôt des mémoires. De ce fait, les arrêts du tribunal administratif deviennent exécutoires. C’est à partir de là que des problèmes juridiques se sont posés quant à l’application des arrêts. En effet, c’est le tribunal administratif ou la cour suprême, au cas échéant, qui sont chargés de recalculer les résultats définitifs en tenant compte des invalidations, de procéder à une nouvelle distribution des voix obtenues par chaque parti. Tel n’a pas été le cas, par le tribunal administratif encore moins la cour suprême, ayant déclaré irrecevables les appels interjetés.
Le 14 octobre 2009, le ministre de l’Adminis-tration territoriale et des collectivités locales instruit au préfet de Yélimané, par lettre circulaire, de procéder au remembrement et en cas de changement de majorité, à un renouvellement du bureau communal de Guidimé. Le 2 novembre 2009, le préfet de Yélimané convoqua une réunion d’information relative à la lettre du ministre de l’Adminis-tration territoriale et des collectivités locales». Suite à cette réunion, un nouveau décompte des voix a été effectué mardi dernier et le préfet de Yélimané, Garba Kontao, a communiqué la nouvelle liste des conseillers. C’est à ce titre que Hamada Soukouna, 9 vice président, a affirmé que l’administration s’est réunie et a inversé les résultats. Les tensions, a-t-il signalé, à Yélimané sont vives et les populations ne sont pas prêtes à accepter l’injustice. Au cours de sa dernière rencontre avec le ministre Kafougouna Koné, a ajouté Hamada Soukouna, il lui a dit : « ne prenez pas une décision qui risque de mettre le feu à Yélimané ». Il a, aussi, attiré l’attention sur la visite d’une délégation de la mairie de Montreuil, dirigée par Dominique Voynet, du 19 au 20 décembre, dans le cadre de son jumelage avec la mairie de Yélimané. Période de visite jugée risquée par l’alliance, si toutefois, le contentieux électoral n’est pas aplani. Issé Doucouré, Chargé des Maliens de l’extérieur au Rpm a soutenu : « nous demandons au ministre de mesurer ses actes. Il a dit qu’il va s’assumer. La justice malienne s’est trompée ». Il a ajouté que cette décision n’est pas en accord avec le code. Concernant la procédure, Issé Doucouré a notamment répété que le délai était dépassé. A cet effet, les membres de l’alliance, en réponse à la lettre du préfet de Yélimané qui les convoquait pour les travaux de la commission de centralisation, avaient fait savoir, entre autres : « qu’ils n’étaient plus mandataires pour la gestion des élections communales de 2009 ; la création de la commission de centralisation relève exclusivement de la loi électorale et non d’une instruction du ministre de l’Adminis-tration territoriale et des collectivités locales ; le décompte des voix consécutif à cette création en lui-même est illégal et ne saurait être fait que seulement par une juridiction qui a procédé à l’annulation des voix, si cela n’a pas été fait, la loi ne vous autorise pas à vous substituer à cette juridiction pour le faire. La seule commission habilitée à procéder au décompte des voix était celle qui, au mois d’avril dernier, avait compté et proclamé les résultats. A partir du moment qu’elle a fait ce travail, elle n’avait plus de raison d’exister ; la Ceni qui supervise les élections par devant la centralisation des résultats, n’existe plus. Qui va représenter la Ceni ? » Pour Dadié Sogoba, Chargé des élections et des élus du Comité directeur du Paréna, le thème de cette conférence de presse aurait pu être : La démocratie malienne en danger : cas du contentieux électoral de Yélimané. De ce fait, il a tenu à attirer l’attention sur les risques encourus après les élections. Il a, aussi, signalé que le Parena avait dépêché une délégation à Yélimané pour rencontrer les partis politiques et renouveler leur engagement de mener le combat de Yélimané. Il a fait observer qu’il faut respecter le verdict des urnes. Bassirou Diarra, réitérant les observations de l’alliance, a fait savoir qu’ils étaient prêts à aller vers le blocage du travail des communes, à l’incivisme, à la démission collective des maires qui sont sous leur contrôle. C’est dire que le contentieux électoral du cercle de Yélimané a occasionné une situation grave dans cette zone. Ce qui a poussé les conférenciers à interpeller le ministre de l’Administra-tion territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, en précisant : « c’est lui qui a la clé entre ses mains. »
Baba Dembélé
Source : maliweb.net