La valorisation des ressources forestières mise en avant
La Célébration de la journée de la gomme arabique, qui consacre en même temps le démarrage de la campagne de collecte et de commercialisation de ce produit et du pain de singe, a été mise à profit pour lancer la lutte contre les feux de brousse.
L’entente intervillageoise pour la préservation et l’exploitation des ressources naturelles et agricoles (Experna) du Boundou et du Gadiaga (département de Bakel, région de Tambacounda), qui regroupe plus de 735 membres, jeunes et femmes de 85 villages, entame la deuxième année d’exploitation et de préservation des ressources forestières.
La dynamique d’émergence de structures locales responsables viables socialement et économiquement, opérant dans la gestion des ressources naturelles, a été saluée par le commandant Abdourahamane Diagne au nom de l’inspecteur régional des Eaux et Forêts de Tambacounda. Cette nouvelle donne première dans la région met en exergue la reconversion des mentalités dans le cadre de la gestion de la compétence transférée en matière de ressources naturelles aux populations à travers les collectivités décentralisées. Pour le commandant Diagne, les activités qui ont été menées en un an par Experna jettent les bases d’un avenir concluant dans le cadre de l’exploitation et de la gestion durable des ressources naturelles dans cette partie orientale du pays. Les membres de cette association inter-villageoise viennent de prendre en charge un créneau porteur dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de la préservation des ressources à travers la mobilisation des populations. Pour consolider les acquis, il a préconisé le renforcement des capacités, le maintien de la mobilisation et la concertation avec les techniciens et cette nouvelle race de soldat des ressources naturelles qui est en train de voir le jour dans le département de Bakel.
Les perspectives pour le coordonnateur de l’Experna, Opa Cissokho, restent la campagne 2006-2007, la continuation des activités de défense des ressources naturelles avec les opérations de reboisement et de lutte contre les feux de brousse qui enlèvent un lourd tribut au niveau des ressources forestières.
Il y a aussi la mise en place d’une charte forestière pour intensifier la lutte contre la déforestation abusive et l’application de la réglementation sur la transhumance sauvage et limitée, les conflits. En plus de la filière gomme qui a permis d’injecter pour la première fois aux profits des populations autochtones quelque 40 millions de francs, principalement dans la poche de la Falémé, cette année, la filière pain de singe sera introduite. Pour Opa Cissokho, avec l’unité de transformation qui sera mise sur pied, il s’agira de mettre en oeuvre le partenariat pour vendre la poudre très prisée dans l’alimentation et les graines utilisées comme huile et dans la cosmétique.
L’objectif reste la mise en place d’une industrie rurale pour la valorisation des nombreuses ressources forestières sauvagement exploitées dans cette zone, pour la création de la valeur ajoutée dans le cadre du développement endogène durable.
Au nom du président du Conseil régional, le directeur de l’Ard de Tambacounda, Abdoul Aziz Tandia, qui a présidé cette importante rencontre à Goudiry, au cœur du Boundou, s’est félicité de cette dynamique organisationnelle rurale qui a fini d’inscrire ces actions dans l’atteinte concrète des objectifs 1 et 7 du millénaire pour le développement : réduire l’extrême pauvreté et lutter contre la faim et la gestion saine de l’environnement. M. Tandia a aussi demandé que la journée du fonio soit aussi organisée à Kédougou, pour accompagner les populations et valoriser les potentialités de la région orientale.
PAPE DEMBA SIDIBÉ, Le SOLEIL