D'un commerce agréable, courtois, discipliné et travailleur, le Soninké du quotidien " Les Echos ", Idrissa Sako, connu pour son sérieux dans le milieu de la presse, nous parle à coeur ouvert de son parcours, ses premiers pas dans le septième art, de sa vision de la presse et de ses ambitions. Entretien.
Sacko de Nioro du Sahel, l'homme est un descendant de Wakané Sacko, le chef d'Etat-major général des armées de "Kagnan Magan Cissé" du Wagadou. Ses parents se sont installés dans cette partie du Sahel occidental après l'éclatement du Wagadou. Ce qui fait qu'on rencontre des Sacko un peu partout au Mali, mais les Sacko sont des Soninkés nobles commerçants pour la plupart et marabouts. Il est reporter et chef de Desk santé du journal "Les Echos" en même temps il est responsable de l'unité de production audiovisuelle Sorofé.
Idrissa Sacko a commencé ses études à Nioro du Sahel, puis à Nara où il a réussi au DEF en 1983. Ensuite, orienté à la section comptabilité du CFP, il a pu avoir successivement un Cap, un Brevet de Technicien (BT) et un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en comptabilité. Malheureusement ou heureusement, il n'a jamais exercé le métier de comptable en tant que tel. Après ses études secondaires, il a été confronté au problème d'emploi comme tous les jeunes de sa génération. Venu par passion dans la presse, il a aimé le métier, déjà tout petit.
En effet, en 9e année à Nara, lors des compétions interclasses, il faisait le reporter sur le terrain et ensuite, le lendemain, ses articles étaient placardés sur le tableau d'affichage. Au début, on ne le prenait pas au sérieux, mais par la suite, c'est le corps professoral et la direction qui lui donnaient des stylos, du papier et des crayons pour qu'il écrive des articles après chaque match. Donc, c'est par amour pour ce métier qu'il l'exerce.Après des stages de perfectionnement dans différentes entreprises de la place, il a été employé à Jamana, notamment à la Radio Foko de Ségou. Il a été le tout premier animateur de cette station. Là-bas, il est passé par tous les compartiments entre 1992 et 2001 : animateur, régisseur, comptable, chef de programme et Directeur général. C'est en 2001, qu'il a été muté de Ségou pour Bamako où il s'occupait de Sorofé, parallèlement aux activités du journal les Echos. Selon l'homme, la presse malienne est malade, parce qu'elle est infestée aujourd'hui par des individus qui ne pensent qu'à l'argent, qui ont fait de ce métier une passoire et qui ternissent au quotidien l'image de tous ces journalistes consciencieux, pour qui ce métier est un sacerdoce. Mais, il faut espérer qu'un jour on trouvera une solution à ce problème. Sinon au Mali, il y a jusque-là de bons journalistes.
Ainsi, sa plus grande satisfaction est qu'il a vu ses efforts récompensés, d'abord quand il était à la Radio, où il a reçu le prix du meilleur animateur d'émission publique, et aux Echos, par deux fois, il a reçu le prix du meilleur article de presse sur la lutte contre le paludisme. Cependant, comme dans tout ce que l'on fait dans ce monde ici bas, il y a des moments de joie et des moments de peine. " Mais prenons la vie du bon côté " dit-il.
Par ailleurs, Badri, comme on l'appelle, s'essaye aussi au cinéma. Après un entretien avec Mme Sidibé Nana Toumagnon, à Niamina, lors de la 4ème édition du festival du cinéma de Niamina, il a un jour été contacté par Sarama films pour le rôle du mendiant chef de gang dans " Dou " la famille. Comme cette première expérience a été bien accueillie par le public et le réalisateur, il a été contacté une 2ème fois par Boubacar Sidibé pour un rôle de conseiller du roi Biton Coulibaly dans les " Rois de Ségou ". Il estime qu'il parvient à concilier le journalisme et le cinéma, grâce au soutien de ses chefs qui ne cessent de l'encourager et l'autorisent à s'absenter pour honorer ses contrats avec les réalisateurs. Sur un tout autre plan, cet homme honnête et travailleur déteste le travail bâclé et raffole du couscous à la sauce haricot. Il est marié à Aïssata Sacko, gestionnaire à la pharmacie de l'Association malienne pour la promotion et la protection de la femme (AMPPF).
Le couple, aujourd'hui, est parent de trois enfants.
Fatoumata Mah Thiam KONE