Marché du mouton de Tabaski : La ruée des derniers clients fait monter les prix
La dernière ligne droite des préparatifs de l’Aïd el Kébir ou fête de Tabaski voit les prix du mouton grimper. Les salaires en cours de paiement dans la fonction publique ont occasionné la ruée sur le marché des petits ruminants qui a obéi à la loi de l’offre et de la demande.
L’Aïd el Kébir sera célébré par les fidèles musulmans du Mali dans deux jours. Un moment de dévotion à Dieu et à son prophète Muhammad (PSL), qui se caractérise par l’immolation d’un bélier en guise de commémoration du sacrifice d’Abraham du nom du prophète, qui a reçu de Dieu un bélier à la place de son fils qu’il avait failli égorger. Pendant des milliers d’années, cette tradition se perpétue dans la umma islamique.
Une opportunité d’affaires pour des commerçants de petits ruminants et tous ceux qui pratiquent cette activité de façon occasionnelle, mais aussi un moment de calvaire pour de nombreux chefs de famille à cause de la difficulté de se procurer son petit ruminant.
Pour Hamady Bocoum, marchand au Garbal de Lafiabougou-Koda, cette semaine constitue la dernière ligne droite pour eux et même pour les clients. Selon lui, des agents émargeant au budget de la fonction publique ont commencé à empocher leurs salaires depuis vendredi dernier. Ainsi, depuis le week-end dernier, le taux de vente est monté au niveau des garbal de la capitale.
La ruée constatée ces quelques jours sur les petits ruminants n’est pas sans conséquences sur les prix qui commencent à prendre l’ascenseur depuis une semaine. Les béliers, qui étaient cédés entre 30 000 à 40 000 F CFA sont présentement marchandés à partir de 65 000 F CFA. De quoi priver certains fidèles de moutons. Heureusement que la religion musulmane a trouvé un animal de substitution qui peut même être un poulet. Autrement dit, à chacun son sacrifice, selon ses moyens.
Le marché du mouton est relativement bien fourni par rapport aux années précédentes. Selon des commerçants, depuis deux mois, ils ont commencé à approvisionner les différents marchés à bétail de la capitale. Certains d’entre eux se promènent dans les rues de Bamako à la recherche de clients potentiels. Le même exercice de porte-à-porte continue présentement à travers les quartiers des communes du district.
Le Mali reste cependant un fournisseur en petits ruminants des pays voisins comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cette année encore, des milliers de têtes ont pris le chemin de ces deux Etats. Le gouvernement sénégalais a même pris des dispositions pour alléger les taxes d’importation et d’autres frais de route en vue de bien approvisionner le marché national.
Un revendeur de moutons du Garbal du Sans fils nous a fait savoir que son frère aîné se trouve présentement en Côte d’Ivoire où il a conduit un camion de 30 tonnes de béliers. Selon lui, les nouvelles de son frère sont bonnes car, tout se passe bien pour lui.
Abdrahamane Dicko
Source : Afribone - Mali
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TABASKI 2007 - Tournée «politique» de Oumou Khaïry Guèye Seck : Le ministre bat campagne chez les éleveurs
En dépit des 260 mille moutons enregistrés dans la capitale, le bélier reste encore cher pour certains clients pour les raisons de la fête de la Tabaski. C’est le constat fait, avant-hier, lors de la visite effectuée par le ministre de l’Elevage, au «daaral» de la Sotiba et au terminus Liberté V. Une visite des lieux, qui a servi de lancement de campagne à Mme Guèye Seck.
«Les voleurs de bétail nous fatiguent. Regardez ce daaral qui s’étale à perte de vue, c’est inacceptable que seuls, dix policiers s’occupent de la sécurité». Ces lamentations de tous les éleveurs du daaral de Sotiba situé a Pikine, ont été lancés avant-hier, au visage du ministre de l’Elevage, lors de sa visite aux principaux points de vente de la capitale.
Au milieu des moutons, Mme Oumou Khaïry Guèye Seck a écouté attentivement les complaintes des éleveurs. En guise de réponse a leurs préoccupations, elle a tenté de les convaincre à voter pour le Président Wade en 2007. «Si vous votez pour Me Wade, tous vos problèmes actuels seront réglés, car le Président est un noble, il est très reconnaissant.» L’on se serait cru en campagne électorale. Le ministre n’a pas tari de promesses. Semblant même avoir oublié le motif officiel de sa visite «il faut prier pour sa réélection, et vous verrez ce qu’il fera pour le développement de l’élevage», chante-t-elle.
Pourtant, ces vendeurs de mouton sont confrontés à des problèmes ponctuels. Venus des quatre coins du Sénégal et une partie de la sous-région, ils font face à la cherté de foin et au manque de latrines et d’électricité. L’un d’eux, Sidy Sy, explique : «Nous dépensons entre 10 mille et 15 mille francs par jour. En plus, les bougies sont un réel danger ici, à cause du foin car, cela peu provoquer un incendie.»
Toutefois, les deux points de vente que le ministre a visités n’ont pas connu, ce jour-là, une grande affluence de la part des clients. M. Ndiaye, un père de famille trouvé sur place se désole de la cherté des prix. «Le gouvernement avait annoncé que cette année, avec l’annulation des taxes, les prix allaient baisser mais à ma grande surprise, c’est le contraire.» Cependant, Mme Guèye Seck juge que l’essentiel a été fait par le gouvernement pour régler les problèmes des opérateurs. «750 millions ont été placés au niveau des opérateurs, concernant le crédit Tabaski de cette année, contre 580 millions pour l’année dernière.» Et de poursuivre : «Le gouvernement a pris toutes les mesures pour faciliter l’approvisionnement en moutons. Nous avons 70 mille moutons locaux et 192 mille venant du Mali et de la Mauritanie», déclare-t-elle.
En ce qui concerne la sécurité dans les points de vente, Mme Seck affirme qu’il y a des patrouilles nuit et jour mais admet qu’il y a quelques problèmes car, dit elle, on ne peut assurer la sécurité à 100% .
En outre, vu la cherté des charges des éleveurs, les prix des moutons varient entre 50 mille et 1 million de francs. Ce qui n’est pas accessible au Sénégalais moyen. Et, du coup, remet en cause le slogan du ministère de l’Elevage qui dit, «chaque famille 1 mouton».
Par Aïssatou LAYE - Stagiaire -
Source : Le Quotidien - Sénégal