Les Sénégalais peuvent continuer de se gargariser de la spécificité sénégalaise ! Ils peuvent plastronner et bomber le torse en parlant de notre génie démocratique. Les Sénégalais semblent montrer au monde qu’ils n’ont pas besoin de médiateurs étrangers pour régler leurs crises politiques. Leur arme exclusive en politique reste le bulletin de vote, qui leur suffit pour exprimer clairement leur choix de la personne qui va présider à leurs destinées. L’élection présidentielle dont le premier tour s’est joué hier nous a révélé que le peuple sénégalais est presque un peuple élu de Dieu. On craignait le pire mais on se réveille ce lundi matin l’air soulagé, avec même un sourire amusé.
L’issue du vote indique qu’un second tour de scrutin sera nécessaire pour départager Abdoulaye Wade et Macky Sall. Le grand vainqueur est donc assurément Macky Sall, qui brigue pour la première fois le suffrage de ses concitoyens à une élection présidentielle. Comme le héros de Corneille dans le Cid, il a fait d’un coup d’essai un coup de maître. Macky Sall a récolté ce qu’il a semé. Il a récolté les fruits de son investissement personnel. Depuis quatre ans, il a été l’homme politique qui a le plus fait du terrain. Macky Sall a été chercher chaque voix de son électorat au Sénégal comme à l’étranger. La Coalition Macky2012 a fait un travail minutieux de maillage du territoire national. Qui disait que seul le travail paie et par ce coup d’éclat, Macky Sall donne une leçon de vérité à ses congénères. Bravo ! Rien ne lui a été donné. Abdoulaye Wade l’a humilié et le traitait sans respect, avec mépris. Figurons-nous que le chef de l’Etat se gaussait de son Premier ministre en lui collant dans le dos le méchant sobriquet de «sama jéég bi». C’est un retour de bâton, Abdoulaye Wade est bien obligé d’en découdre avec Macky Sall. Le Président sortant risque de boire la tasse de l’humiliation jusqu’à la lie, surtout qu’il est dans une mauvaise position en devant affronter «cet apprenti qui n’a pas encore assimilé ses leçons».
Abdoulaye Wade est dans la même situation que Abdou Diouf en 2000 et dans une position plus précaire. En 2000, Abdou Diouf avait obtenu au premier tour quelque 41,30% des suffrages. Or, en 2012, Abdoulaye Wade est parti pour ne pas réunir plus du tiers des voix exprimées au premier tour. Le plus dur pour Abdoulaye Wade est qu’il ne pourra compter sur aucun report de voix ; ni de Idrissa Seck, ni de Ousmane Tanor Dieng encore moins d’un Moustapha Niasse. Il ne lui resterait qu’à tenter de mobiliser de façon exceptionnelle les électeurs dont la moitié s’était abstenue au premier tour. Rien ne garantit d’ailleurs que les abstentionnistes du premier tour vont voter pour lui. Abdoulaye Wade n’en a pas encore fini avec ses misères, lui qui a été houspillé dans son bureau de vote jusqu’à ce qu’il perdît son sang-froid et que sa progéniture en oubliât ses petites affaires.
La réussite de Macky Sall est à mettre en parallèle avec la débâcle des autres candidats qui ont été à Dakar à la Place de l’Indépendance et avaient abandonné la pêche aux voix aux autres. Idrissa Seck, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye ont pu se rendre compte de l’inefficacité de leur option stratégique de faire le siège de la Place de l’Indépendance durant la campagne électorale. Ne fallait-il pas s’en tenir à leur logique de refuser de disputer l’élection avec Abdoulaye Wade ? En effet, leur électorat s’est montré déboussolé, sans aucune consigne précise et aucune préparation. Il reste que le vote régionaliste a été de rigueur. Chaque candidat est prophète chez lui. Macky Sall a triomphé à Fatick, Idrissa Seck a fait fort a Thiès et Tivaouane, Wade est resté maître chez lui à Kébémer, Moustapha Niasse tient la corde à Kaolack et Nioro comme Ousmane Tanor Dieng à Nguèniène. On avait attendu un vote religieux. Il ne se serait exprimé que de façon timide. Les disciples de la confrérie tidiane qui passaient pour être fâchés contre Abdoulaye Wade par certaines de ses déclarations ou par la malheureuse profanation de la zawiyya de El Hadji Malick Sy n’ont pas semblé lui en tenir rigueur encore moins le lui faire payer. Idrissa Seck, Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng n’ont manifestement pas bénéficié d’un vote massif des tidianes qui constituent la plus nombreuse communauté religieuse du pays. Le candidat Wade comptait essentiellement sur le vote mouride, Macky Sall le lui a âprement disputé. D’autres disciples mourides comme Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall se sont ramassés dans le Baol.
Le sort des candidatures sans illusions de Diouma Dieng Diakhaté, Doudou Ndoye, Mor Dieng, Oumar Khassimou Dia, et Djibril Ngom ne manque pas d’enseignements. Ces Sénégalais qui ont chacun fait engager par le Trésor public des centaines de millions de francs pour les frais électoraux et qui ne réunissent même pas autour de leur nom le nombre de voix équivalent aux signatures des Youssou Ndour, Keba Keinde et Abdourahmane Sarr dont les candidatures ont été pourtant recalées par le Conseil constitutionnel. Ne faudrait-il pas changer les règles de validation des candidatures à l’élection présidentielle.
Ce matin, ce doit être la gueule de bois au Quartier général de la Coalition des Fal2012. Djibo Ka, Iba Der Thiam, Habib Sy, Aliou Dia et autres laminés par Macky Sall. Sitor Ndour, Diakharia Diaw, Sada Ndiaye, Adama Sall, Kalidou Diallo, Pape Diop, Mamadou Seck, Awa Ndiaye, Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy et autres ont été battus dans leurs localités respectives. De tous les principaux responsables du Pds, seul Abdoulaye Baldé à gagné et bien gagné dans son fief de Ziguinchor. Pourtant, ironie du sort, Me Wade l’a traité comme un moins que rien durant la campagne électorale du premier tour. Wade a donc perdu chez tous ses autres gladiateurs, jusque chez Aïda Mbodji, là où il a passé la nuit (sans Viviane, se demandait l’autre avec étonnement). Où sont passés les dix millions d’électeurs de Cheikh Béthio Thioune ? Sans doute attendent-ils le second tour. Les voies et voix du Seigneur sont impénétrables. A quoi a servi tout l’argent distribué par Abdoulaye Wade ?
Bennoo Siggil Senegaal, l’autre grand perdant, devra s’en mordre les doigts. Cette coalition serait à coup sûr au second tour s’il n’y avait pas eu un duel à mort entre Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse.
Source: Le Quotidien
Mardi 28 Février 2012
Abdoulaye Wade est dans la même situation que Abdou Diouf en 2000 et dans une position plus précaire. En 2000, Abdou Diouf avait obtenu au premier tour quelque 41,30% des suffrages. Or, en 2012, Abdoulaye Wade est parti pour ne pas réunir plus du tiers des voix exprimées au premier tour. Le plus dur pour Abdoulaye Wade est qu’il ne pourra compter sur aucun report de voix ; ni de Idrissa Seck, ni de Ousmane Tanor Dieng encore moins d’un Moustapha Niasse. Il ne lui resterait qu’à tenter de mobiliser de façon exceptionnelle les électeurs dont la moitié s’était abstenue au premier tour. Rien ne garantit d’ailleurs que les abstentionnistes du premier tour vont voter pour lui. Abdoulaye Wade n’en a pas encore fini avec ses misères, lui qui a été houspillé dans son bureau de vote jusqu’à ce qu’il perdît son sang-froid et que sa progéniture en oubliât ses petites affaires.
La réussite de Macky Sall est à mettre en parallèle avec la débâcle des autres candidats qui ont été à Dakar à la Place de l’Indépendance et avaient abandonné la pêche aux voix aux autres. Idrissa Seck, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye ont pu se rendre compte de l’inefficacité de leur option stratégique de faire le siège de la Place de l’Indépendance durant la campagne électorale. Ne fallait-il pas s’en tenir à leur logique de refuser de disputer l’élection avec Abdoulaye Wade ? En effet, leur électorat s’est montré déboussolé, sans aucune consigne précise et aucune préparation. Il reste que le vote régionaliste a été de rigueur. Chaque candidat est prophète chez lui. Macky Sall a triomphé à Fatick, Idrissa Seck a fait fort a Thiès et Tivaouane, Wade est resté maître chez lui à Kébémer, Moustapha Niasse tient la corde à Kaolack et Nioro comme Ousmane Tanor Dieng à Nguèniène. On avait attendu un vote religieux. Il ne se serait exprimé que de façon timide. Les disciples de la confrérie tidiane qui passaient pour être fâchés contre Abdoulaye Wade par certaines de ses déclarations ou par la malheureuse profanation de la zawiyya de El Hadji Malick Sy n’ont pas semblé lui en tenir rigueur encore moins le lui faire payer. Idrissa Seck, Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng n’ont manifestement pas bénéficié d’un vote massif des tidianes qui constituent la plus nombreuse communauté religieuse du pays. Le candidat Wade comptait essentiellement sur le vote mouride, Macky Sall le lui a âprement disputé. D’autres disciples mourides comme Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall se sont ramassés dans le Baol.
Le sort des candidatures sans illusions de Diouma Dieng Diakhaté, Doudou Ndoye, Mor Dieng, Oumar Khassimou Dia, et Djibril Ngom ne manque pas d’enseignements. Ces Sénégalais qui ont chacun fait engager par le Trésor public des centaines de millions de francs pour les frais électoraux et qui ne réunissent même pas autour de leur nom le nombre de voix équivalent aux signatures des Youssou Ndour, Keba Keinde et Abdourahmane Sarr dont les candidatures ont été pourtant recalées par le Conseil constitutionnel. Ne faudrait-il pas changer les règles de validation des candidatures à l’élection présidentielle.
Ce matin, ce doit être la gueule de bois au Quartier général de la Coalition des Fal2012. Djibo Ka, Iba Der Thiam, Habib Sy, Aliou Dia et autres laminés par Macky Sall. Sitor Ndour, Diakharia Diaw, Sada Ndiaye, Adama Sall, Kalidou Diallo, Pape Diop, Mamadou Seck, Awa Ndiaye, Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy et autres ont été battus dans leurs localités respectives. De tous les principaux responsables du Pds, seul Abdoulaye Baldé à gagné et bien gagné dans son fief de Ziguinchor. Pourtant, ironie du sort, Me Wade l’a traité comme un moins que rien durant la campagne électorale du premier tour. Wade a donc perdu chez tous ses autres gladiateurs, jusque chez Aïda Mbodji, là où il a passé la nuit (sans Viviane, se demandait l’autre avec étonnement). Où sont passés les dix millions d’électeurs de Cheikh Béthio Thioune ? Sans doute attendent-ils le second tour. Les voies et voix du Seigneur sont impénétrables. A quoi a servi tout l’argent distribué par Abdoulaye Wade ?
Bennoo Siggil Senegaal, l’autre grand perdant, devra s’en mordre les doigts. Cette coalition serait à coup sûr au second tour s’il n’y avait pas eu un duel à mort entre Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse.
Source: Le Quotidien
Mardi 28 Février 2012