Depuis l’indépendance du Sénégal, il est de notoriété publique que Bakel est le département le plus délaissé par les autorités politiques et administratives centrales de l’Etat.
Quant aux « responsables » politiques locaux, ils ont montré leurs limites à mettre en valeur les atouts de ce département frontalier à l’histoire pourtant si riche. Ils n’ont surtout jamais clairement fait de la défense des citoyens contre les abus des voleurs et des intimidateurs de l’Etat, une priorité politique.
Dès lors, les fonctionnaires locaux profitent de la « ruralité » de nos populations pour les considérer comme « des moins que rien », des « bêtes à cornes » qu’il faut tondre jusqu’à l’os, ou des citrons qu’il faut presser et jeter.
Quand certains fonctionnaires sont mutés dans ce qu’ils considèrent comme un « trou » ou la « brousse », ils s’estiment lésés et punis. Ce n’est pour eux, ni plus ni moins qu’une descente aux enfers. Aucun sentiment patriotique, aucune vocation, aucun esprit de servir son peuple ne pourra compenser leur immense frustration.
Mais une fois sur place, ils constatent que ces cultures anciennes sont respectueuses des étrangers, du pouvoir et de l’ordre. Ayant résisté au pouvoir colonial, les populations de l’Est du pays avaient été humiliées par ce pouvoir criminogène. Elles ont gardé un souvenir douloureux de leurs combats anticoloniaux. Il y a comme une méfiance, une défiance et il faut le dire une certaine peur vis-à-vis du « pouvoir blanc » et des hommes en tenue qui l’incarnent. Ces sentiments ne se sont pas totalement estompés avec les « indépendances » formelles (…)
Certains fonctionnaires véreux une fois sur place, profitent du respect pour l’étranger doublé de cette peur feutrée du pouvoir central et de ses fonctionnaires pour renforcer un système de corruption et d’intimidation établi depuis l’indépendance.
Alors, petit à petit ils prennent confiance, prennent leurs aises, affichent un certain complexe de supériorité, commencent à profiter de leur situation de pouvoir et finissent par en abuser sans aucune limite ni retenue.
Ils passent allègrement de la spoliation indue des maigres ressources du paysan à l’intimidation, voire plus, en créant des réseaux de corrompus. « Qui se ressemble s’assemble » n’est-ce pas ?
Dans notre département ils ont, comme disait Césaire « remplacé le colon pour faire pire (…) » ILS SE SERVENT ET ASSERVISSENT AU LIEU DE SERVIR.
Ils ne se limitent plus à la simple exploitation éhontée du paysan, ils spéculent sur les appuis éventuels de ce dernier à l’étranger. Ils savent que ce sont les émigrés qui s’occupent des familles restées dans le département. Ainsi, l’émigré devient par ricochet leur cible privilégiée, le financier indirect de leurs opérations malhonnêtes montées contre ses parents restés au pays.
Pourtant en plus de leurs charges familiales, les émigrés ont entrepris la construction d’infrastructures collectives que l’Etat défaillant n’a pas mises en place. Non seulement ils n’en tirent aucune reconnaissance, mais les douaniers et les policiers les harcèlent et les parasitent comme des sangsues de l’aéroport de Dakar jusque dans leurs propres maisons en passant par tous les points de contrôle des routes nationales.
Ainsi, l’Etat central est non seulement localement défaillant, mais ses agents corrompus exploitent l’émigré à plusieurs niveaux à commencer par l’intermédiaire de ses parents restés au village qui demeurent en dernière instance les premières victimes des tracasseries administratives.
Mais deux situations essentielles sont entrain d’évoluer vite, voire de prendre fin : d’une part la peur des populations face à l’agent de l’Etat et de l’autre le gentil immigré illettré tremblant de peur qui se laisse dépouiller par certains agents corrompus du système étatique et qui finit par leur donner de l’argent pour échapper à leurs griffes.
Les nouvelles générations disent non à la corruption, non à l’impunité et réclament l’application de la même loi, sur l’ensemble du territoire national.
Désormais nous devons imaginer des solutions individuelles mais surtout collectives pour nous défendre contre tous les prédateurs indélicats et les corrompus que le pouvoir central lâche à nos trousses dans notre département et contre lesquels l’action des hommes politiques locaux n’a jamais donné de résultats tangibles.
Nous devons envoyer des messages clairs pour signifier explicitement au pouvoir politique central que nous, citoyens de base de ce département, ne supporterons dorénavant plus ses fonctionnaires corrompus. Ils lui seront retournés en boomerang d’une manière ou d’une autre.
Nous ne pouvons plus continuer sur le même registre qui perdure depuis plus de cinquante ans : oubli, mépris, détournements, et maintenant intimidations, voire menaces.
Il appartient à tous les citoyens de notre département récemment charcuté et élagué de plusieurs de ses terroirs historiques de se prendre en charge et d’organiser une résistance citoyenne aux corrompus qui sévissent chez nous et à ceux des nôtres qui font chorus avec eux.
Le « COTRAJUSFI » (Collectif pour la Transparence, la Justice et la Fin des Intimidations) qui regroupe depuis avril 2011 quelques associations de notre département à Bakel, Dakar et Paris, veut une plus ample participation de toutes les associations des villages du département qui veulent nous aider à balayer les fonctionnaires véreux et incompétents qui rendent la vie impossible à nos populations.
Il est sous-entendu, mais cela va de soi, que nos populations n’ont jamais rejeté les agents de l’Etat qui les respectent et qui font consciencieusement leur travail. Cette catégorie s’est souvent confondue avec elles et nombre d’anciens fonctionnaires sont devenus des habitants paisibles de toutes nos localités.
Nous invitons les individus, les regroupements et les associations du département à rejoindre le « COTRAJUSFI » pour qu’ensemble nous contribuions, grâce à l’action citoyenne vigilante, à remette notre département à l’endroit.
Quelles que soient vos convictions religieuses, philosophiques ou politiques, ne restez plus isolés, engagez-vous avec nous pour ériger et renforcer cette action citoyenne, vigilante et salvatrice.
Notre première action a été de demander aux autorités sénégalaises d’établir la vérité sur la mort suspecte d’Aladji Konaté. Elles ont répondu en nous disant qu’elles ont remis le dossier au Ministre de la Justice.
Mais nous-mêmes avons pris un avocat pour défendre les intérêts de la famille, des populations du département et de tous nos concitoyens sénégalais victimes comme Aladji Konaté de l’impunité ambiante.
Nous disons : dignité, honneur et respect (seraxu, hooraxu, darontaxu).
Individus et Associations de villages
Laissez-nous vos coordonnées à Bakelinfo.com
Ou à Jiida Fm de Bakel
Nous publierons ultérieurement les noms de tous nos adhérents (Associations et adhésions individuelles).
Liste des Associations signataires et adhérentes au COTRAJUSFI :
-L’Association des ressortissants de Bakel en France (ARBF)
-L’Association Gajaaga (qui regroupe les associations villageoises du Gajaaga en France)
-Le Conseil Communal de la Jeunesse de Bakel (regroupe les associations de la jeunesse bakéloise)
-L’Association des Elèves et Etudiants Ressortissants de Bakel à Ziguinchor.
-L’Union des Elèves et Etudiants de Bakel à Dakar (UDEEB)
-L’Association des Elèves et Etudiants Soninkés à Dakar, Thiès et Ziguinchor (AEES)
-L’association des Imans et Oulémas de la Communauté Rurale de Balou (Siège à Aroundou)
Pour Le COTRAJUSFI
Le Coordinateur Yaya SY.