Nioro du Rip affiche en 2006 le sinistre bilan de 10 613 cas de paludisme dont 3689 cas sérieux et 24 décès pour l'année 2006. En faisant le point lors du forum organisé à l'occasion du lancement de la campagne « un lit, une moustiquaire », le médecin chef du district y a révélé des statistiques édifiantes. Ce qui traduit que le département de Nioro est hors de moyenne de la tendance de baisse de la maladie dans la région.
Le département de Nioro d'une superficie de 2772 Km2 et d'une population de 296 756 personnes avec une densité de 30 habitants/Km2 fait partie des zones où le paludisme a fait le plus de ravage. A l'occasion d'une rencontre avec les responsables du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), les autorités locales, les populations et la presse, le Dr Diallo, médecin chef du district de Nioro du Rip est revenu sur la situation de ce département de paysans et d'éleveurs.
Composé de 11 communautés rurales et de 573 villages, de 18 postes de santé et de 1000 cases de santé ainsi que 26 infirmiers et agents sanitaires, Nioro n'a pas pu résister à l'anophèle, vecteur essentiel du paludisme. Le nombre de cas annoncé explique que les populations souffrent de plus en plus de ce mal, même s'il y a une baisse de la mortalité comme ils l'ont annoncé. Mais face à la prolifération de la maladie dans ce département qui a déjà enregistré plusieurs millimètres d'eau, le médecin chef du district sanitaire a indiqué avoir reçu 2000 moustiquaires du Pnlp et 15.259 provenant des autres partenaires. Les moustiquaires imprégnés ont été distribués aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes qui constituent les couches les plus vulnérables. Le médecin a soutenu que le taux d'utilisation des moustiquaires chez les femmes enceintes est de 63,6% tandis que chez les enfants de 0 à 5 ans, la barre de 67% a été atteinte. Pour faire baisser les cas de paludisme dans le département, 500 relais et 300 opérateurs techniques ont été créés pour mieux sensibiliser les populations.
De l'avis du médecin chef de district de Kaolack, la situation est préoccupante dans la région. L'introduction des tests rapides a permis de diminuer la morbidité dans la région selon toujours le médecin qui annonce par ailleurs que le paludisme est l'une des maladies les plus fréquentes dans le bassin arachidier. En comparant avec les années précédentes, le paludisme a reculé. Le taux de prévalence tourne autour de 30% pour les cas de paludisme enregistrés alors que le taux antérieur était de 45%, renseigne en outre le médecin chef régional. La mortalité est actuellement de2%, a-t-il ajouté.
Publié sur le web le 1 Août 2007
Cheikh Tidiane MBENGUE
Source : allafrica.com