L'artiste Soninké le plus en vogue aujourd'hui au Sénégal est Djiby Dramé. Initiateur de la Nuit du Bazin au Sénégal, et grand amateur de grands boubous amidonnés, Djiby Dramé vient de rencontrer le succès avec son album "Soninko" que les radios et la télévision ne cessent de passer en boucle. Son coup de gueule sur le fait que les autres musiques différentes du Mbalax ne sont pas représentées dans les manifestations culturelles y est aussi pour quelque chose. Dire qu'il n'ya pas plus longtemps qu'un membre de Soninkara s'inquiétait de l'Absence de clips Soninké!!! dans les médias au Sénégal.
Cette image n'est pas associée à l'article sur Djiby Dramé publié par WalFadjri depuis le mois d'Octobre. Bien entendu, ce n'est ni l'orchestre, ni la personne de Djiby Dramé . Il s'agit d'un groupe malien (important à préciser).
"Djiby DRAME (Promoteur de la nuit du bazin) : Pourquoi la musique mandigue ne vibre pas toujours au Sénégal
Est-ce parce qu'ils font une musique différente du Mbalax qu'ils ne sont pas sollicités dans les manifestations organisées un peu partout dans la capitale sénégalaise ? La question reste entière pour l'artiste Djiby Dramé. Le promoteur de la Nuit du Bazin s'offusque de la marginalisation des artistes qui ont choisi d'explorer les rythmes mandingues.
Il n'est plus à présenter aux mélomanes sénégalais. L'initiateur de la Nuit du Bazin, Djiby Dramé, adepte des grands boubous teints et bien amidonnés, est assez connu du public par ses envolées au rythme mandingue. Né d'une famille griotte, de père sarakholé et de mère bambara, l'artiste conçoit la chanson comme un «don du ciel». «J'ai commencé à chanter alors que j'étais tout petit. J'ai dû abandonner l'école en Cm2 en 1992 pour me consacrer à cet art», fait-il savoir.
Le Sénégalais Djiby Dramé, qui a opté pour la promotion de la musique mandingue, sonorité propre à son pays d'origine, le Mali, compte se battre pour que cette culture ait une place dans l'échiquier musical sénégalais. Mais l'obstacle à ce projet est lié à un fait. «Ceux qui ont opté pour ce rythme, sont marginalisés», lâche l'artiste. «Nous ne sommes pas conviés aux différentes manifestations organisées dans le pays», déplore notre interlocuteur. «Que ce soit par les autorités ou même par des promoteurs privés». Et Djiby Dramé de s'interroger sur le pourquoi d'un tel choix : «Je ne comprends pas cette attitude que les promoteurs ont de ne pas nous associer lors de leur manifestation». La seule voie qui s'offre à ces artistes, souligne le lead vocal du groupe Dialy Kunda, est la prestation lors de concerts et autres cérémonies organisés par la communauté mandingue. De l'avis de Djby Dramé, ce n'est pas de cette manière qu'on peut réussir l'intégration africaine.
Sur la question de la piraterie, Djiby Dramé, qui s'apprête à mettre sa première production Soninco (Les Sarakholé) sur le marché, pense que la faute revient aux fans. «Les mélomanes qui achètent des cassettes piratées, sont à blâmer. Mais à mon avis, les vendeurs n'ont rien à voir dans ce fléau», estime l'artiste. Sa conviction est que si les vendeurs n'avaient pas trouvé d'acheteur, ils abandonneraient cette pratique. Autres mesures à prendre contre la piraterie : traquer les vendeurs ambulants «qui font circuler cette fausse marchandise» et mener des enquêtes pour dénoncer ceux qui s'adonnent à cette pratique.
De l'avis du promoteur de la Nuit du Bazin, il faut aider les artistes à préserver leurs biens. «Car sans art, note-t-il, la société ne peut aller nulle part». Agé de 28 ans, Djiby Dramé prône la solidarité et l'union des Mandingue, Bambara et Sarakholé dans son nouvel album Soninco. En prélude à la deuxième édition de la Nuit du Bazin, qui aura lieu le 26 octobre 2006, Djiby Dramé est en plein dans la promotion de l'événement. Cette mission semble délicate pour l'artiste qui se plaint du retard de l'Etat et des sponsors à se manifester.
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Fatou K. SENE, WalFadjri