Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux ;
Salut à vous, Soundjata, l’enfant de la femme buffle ;
Le digne époux de l’arrière petite fille de Siamofing Bamba, le visiteur des lieux saints ;
A vous, le dompteur de la sirène des lagunes ;
A vous, le protecteur de la veuve et de l’orphelin ;
A vous, l’ami des savants, le défenseur de la foi et de la liberté;
Je vous salue, Soundjata, vous grâce à qui, la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos.
Dans l’énoncé n°1 du Kurukan Fugan, il est dit : « la société du Mandé est divisée en 16 clans de porteurs de carquois, 5 clans de marabouts (mandé mori), 4 clans de Nyamakala et les esclaves. Chacun de ces groupes a une activité et un rôle spécifiques ».
Comme vous nous l’enseigniez, cher maître, cet énoncé est devenu une formule magique récitée par les griots (ces diseurs de vérité) à chaque assemblée pour saluer chaque groupe avant l’ouverture solennelle des débats.
Salut à vous, Soundjata, l’enfant de la femme buffle ;
Le digne époux de l’arrière petite fille de Siamofing Bamba, le visiteur des lieux saints ;
A vous, le dompteur de la sirène des lagunes ;
A vous, le protecteur de la veuve et de l’orphelin ;
A vous, l’ami des savants, le défenseur de la foi et de la liberté;
Je vous salue, Soundjata, vous grâce à qui, la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos.
Dans l’énoncé n°1 du Kurukan Fugan, il est dit : « la société du Mandé est divisée en 16 clans de porteurs de carquois, 5 clans de marabouts (mandé mori), 4 clans de Nyamakala et les esclaves. Chacun de ces groupes a une activité et un rôle spécifiques ».
Comme vous nous l’enseigniez, cher maître, cet énoncé est devenu une formule magique récitée par les griots (ces diseurs de vérité) à chaque assemblée pour saluer chaque groupe avant l’ouverture solennelle des débats.
En effet, la catégorisation de la société Mandé telle que définit par l’assemblée de Kurukan Fugan, est en réalité une division du travail entre les différentes composantes de la société. Cette classification, n’est pas arbitraire, car elle institutionnalise un état de fait en précisant les attributs et les composantes de chaque membre de la communauté nationale selon son talent.
Cher maître, la compétence constitue donc la vertu cardinale de la société.
C’est pourquoi, toute assemblée fait référence à cette composition initiale du Mandé. Ainsi, on se rassure que personne n’est oublié ou exclu ; il s’agit d’une formule inclusive qui renvoie en réalité à chaque composante de la communauté.
Historiquement, au fur et à mesure de l’extension de l’empire du Mandé, chaque peuple a intégré l’un des clans de la société en fonction de son activité et de son rôle. A titre d’exemple, quand l’empire de votre héros a atteint la Sénégambie, un système d’équivalence a été instauré :
Le clan des N’diaye est devenu l’équivalent des Diarra chez les Bambaras et de Condé chez les Malinké ;
Diop a eu pour homonyme, Traoré ou Dembélé ;
Gueye équivaut à Sissoko, tandis que Fall devenait Coulibaly.
Dans les savanes ivoiriennes, la rencontre du Mandé avec les Sénoufo du nord de la Côte d’Ivoire a produit les mêmes équivalences.
Mieux, cher maître, elle a induit une civilisation originale, le Dioulaya ; civilisation dynamique grâce à laquelle les zones préforetières et forestières de la Côte d’Ivoire ont participé pleinement à l’économie mondiale grâce au commerce transsaharien. Elle a produit même de nouveaux clans à l’instar des Ouattara, des Dosso, des Diomandé.
Dans le clan des marabouts, ont été intégrés les Sanogo, « ces blancs Ibadites » dont nous parlait Ibn Battuta, au XIVe siècle, tandis que les Haïdara (chérif) siégèrent à l’assemblée des « mandé mori », avec les honneurs dus à leur rang de descendants du Prophète Mohamad.
Ainsi, Peuls, Bambara, Soninké, Wolof, Serère, Bambouk, Haoussa, Sénoufo, Koulango, etc. ont contribué, chacun avec son génie propre à la formation du Grand Mandé, héritage qui s’est consolidé au cours de l’histoire jusqu’à la période coloniale. Appréciant ce mouvement dynamique des peuples ouest Africains, notre maître à tous, le professeur Christophe Wondji qualifiait à juste titre, l’Afrique Occidentale, de poumon historique de l’Afrique précoloniale.
Cher maître, vous nous avez également enseigné que c’est cette politique d’intégration harmonieuse qui a inspiré Kaya Maghan (Houphouët Boigny), en 1946 en créant le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) sur les bords du Niger à Bamako. Ainsi, grâce, entre autres, au courage de Gabriel Lisette, Ouezzin Coulibaly, Cheick Yacouba Sylla, Modibo Kéita, l’Afrique retrouvait sa dignité et son honneur.
Et en lançant votre projet « pour une alternative démocratique », vous avez soutenu avec raison que le Front Populaire reprenait le combat « là où le RDA l’avait laissé ». A cet effet, dans la première mouture des statuts de votre parti, vous avez édicté que « peut adhérer au Front Populaire, tout Africain vivant sur le territoire national ».
Cher maître, sans être de gauche, j’ai adhéré à votre nouveau contrat social, non en tant que militant mais en tant que sympathisant du renouveau démocratique. C’est donc avec fierté que je me souviens avoir participé à toutes les manifestations organisées par la gauche démocratique de 1990 à 1993. Les meetings pour la libération d’Anaky Kobenan, le 18 février 1992, sans oublier la grande protestation du SYNARES en mars 1990, marquée par un séjour inoubliable à Akouédo, etc. Dans l’enthousiasme, je me suis parfois surpris à faire le « V » de la victoire.
Vous comprendrez donc cher maître, pourquoi j’ai été un ardent défenseur du Front Républicain, cette alliance historique entre la « gauche démocratique » et la « bourgeoisie du progrès ».
Mais, cher maître, au moment où l’ensemble des clans de votre empire vivait dans l’espérance à l’aube du troisième millénaire de notre ère, les « néo-sosso » se sont infiltrés insidieusement dans votre mouvement pour transformer l’espérance démocratique en une grande illusion.
Ils vous ont fait croire, à vous, l’enfant de la femme buffle, le héros de kirina, que certains clans de votre empire ne méritaient pas de figurer dans l’énoncé 1 du Kurukan Fugan.
Subitement, ils ont retrouvé :
Des ivoiriens de circonstance ;
Des ivoiriens qui avaient la carte d’identité de la Côte d’Ivoire dans la poche gauche de leur boubou et celle d’un autre pays dans la poche droite ;
Que le fichier électoral qui a servi de base pour votre bataille de Kirina d’octobre 2000, était « infecté de cafards » ;
Que pour participer à la bataille de la refondation, vos cousins, membres du clan des Kéita (les partis politiques), à qui Kurukan Fugan a confié la gouvernance de l’empire ne devraient jamais « s’être prévalu d’une autre nationalité » ;
Que pour mettre de l’ordre dans l’empire, vous devriez « dissoudre le gouvernement, la Commission Electorale Indépendante, et pourquoi pas le peuple du Mandé » ;
Que chacun devait aller dans son village afin de subir des tests d’ADN pour certifier que la totalité des chromosomes de vos concitoyens était de « souche multiséculaire ».
Bref, ils vous ont fait croire que le mandé « était en danger » ; et qu’il fallait agir. A cet effet, ils ont fondé le « Front Patriotique », mouvement constitué essentiellement des « profito-situationnistes », toujours proches de l’assiette au beurre. Ces « néo-sosso », tour à tour, Houphouëtistes convaincus, Bédéistes indécrottables, Guéistes inconditionnels, « Gbagboistes à mort » et qui sait demain « Alassanistes dans l’âme ».
Oh ! Mari-Djata, protecteur de la veuve et de l’orphelin, ces mercenaires politiques, sans foi ont osé commettre leur forfait en votre nom, vous l’enfant de la femme buffle. A cet effet, on raconte qu’ils auraient :
Arraché puis détruit les pièces d’identité de vos concitoyens ;
Dénié la nationalité ivoirienne à certains membres des clans de votre empire « pour nationalité douteuse » ;
Empêché certains de vos concitoyens de participer aux élections des conseils généraux en 2002, au motif qu’ils n’auraient pas de carte d’identité verte, document qu’ils auraient gardé par devers eux, sur vos instructions ;
Radié à l’aide d’artifices juridiques, parfois nuitamment, sans respecter la procédure, certains de vos concitoyens de la « liste blanche établie par la Commission Electorale Indépendante » ;
Tiré à balles réelles sur des jeunes à Divo, à Gagnoa, à Man, etc., parce que ces derniers protestaient contre cet arbitraire;
Souillé votre pouvoir par deux « carrés de martyrs » à Adjamé (Williamsville) et à Abobo au grand bonheur des spécialistes d’archéologie du funéraire ;
Etc.
Oh Soundjata, l’homme par qui la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos, les « néo-sosso » ont posé tous ces actes, qui ne sont pas exhaustifs, loin sans faut, dans un seul but : associer votre noble image à leur forfait, et par conséquent, faire de vous le coauteur de leur « Mein kampf ».
Oh Soundjata, l’enfant de la femme buffle, n’apportez pas votre caution scientifique et morale à une telle imposture. Agissez pour que la Commission Electorale Indépendante (CEI) valide les 5 800 000 électeurs sortis du croisement des fichiers historiques afin que nous allions aux élections « vite, vite, vite ».
Je sais, Mari-Djata que vous en êtes capable, vous qui avez dompté la mort, vous le fils du cousin de Zokou Gbeuli, le Résistant.
Lemassou FOFANA al-Muqaffa
Source : news.abidjan.net
Cher maître, la compétence constitue donc la vertu cardinale de la société.
C’est pourquoi, toute assemblée fait référence à cette composition initiale du Mandé. Ainsi, on se rassure que personne n’est oublié ou exclu ; il s’agit d’une formule inclusive qui renvoie en réalité à chaque composante de la communauté.
Historiquement, au fur et à mesure de l’extension de l’empire du Mandé, chaque peuple a intégré l’un des clans de la société en fonction de son activité et de son rôle. A titre d’exemple, quand l’empire de votre héros a atteint la Sénégambie, un système d’équivalence a été instauré :
Le clan des N’diaye est devenu l’équivalent des Diarra chez les Bambaras et de Condé chez les Malinké ;
Diop a eu pour homonyme, Traoré ou Dembélé ;
Gueye équivaut à Sissoko, tandis que Fall devenait Coulibaly.
Dans les savanes ivoiriennes, la rencontre du Mandé avec les Sénoufo du nord de la Côte d’Ivoire a produit les mêmes équivalences.
Mieux, cher maître, elle a induit une civilisation originale, le Dioulaya ; civilisation dynamique grâce à laquelle les zones préforetières et forestières de la Côte d’Ivoire ont participé pleinement à l’économie mondiale grâce au commerce transsaharien. Elle a produit même de nouveaux clans à l’instar des Ouattara, des Dosso, des Diomandé.
Dans le clan des marabouts, ont été intégrés les Sanogo, « ces blancs Ibadites » dont nous parlait Ibn Battuta, au XIVe siècle, tandis que les Haïdara (chérif) siégèrent à l’assemblée des « mandé mori », avec les honneurs dus à leur rang de descendants du Prophète Mohamad.
Ainsi, Peuls, Bambara, Soninké, Wolof, Serère, Bambouk, Haoussa, Sénoufo, Koulango, etc. ont contribué, chacun avec son génie propre à la formation du Grand Mandé, héritage qui s’est consolidé au cours de l’histoire jusqu’à la période coloniale. Appréciant ce mouvement dynamique des peuples ouest Africains, notre maître à tous, le professeur Christophe Wondji qualifiait à juste titre, l’Afrique Occidentale, de poumon historique de l’Afrique précoloniale.
Cher maître, vous nous avez également enseigné que c’est cette politique d’intégration harmonieuse qui a inspiré Kaya Maghan (Houphouët Boigny), en 1946 en créant le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) sur les bords du Niger à Bamako. Ainsi, grâce, entre autres, au courage de Gabriel Lisette, Ouezzin Coulibaly, Cheick Yacouba Sylla, Modibo Kéita, l’Afrique retrouvait sa dignité et son honneur.
Et en lançant votre projet « pour une alternative démocratique », vous avez soutenu avec raison que le Front Populaire reprenait le combat « là où le RDA l’avait laissé ». A cet effet, dans la première mouture des statuts de votre parti, vous avez édicté que « peut adhérer au Front Populaire, tout Africain vivant sur le territoire national ».
Cher maître, sans être de gauche, j’ai adhéré à votre nouveau contrat social, non en tant que militant mais en tant que sympathisant du renouveau démocratique. C’est donc avec fierté que je me souviens avoir participé à toutes les manifestations organisées par la gauche démocratique de 1990 à 1993. Les meetings pour la libération d’Anaky Kobenan, le 18 février 1992, sans oublier la grande protestation du SYNARES en mars 1990, marquée par un séjour inoubliable à Akouédo, etc. Dans l’enthousiasme, je me suis parfois surpris à faire le « V » de la victoire.
Vous comprendrez donc cher maître, pourquoi j’ai été un ardent défenseur du Front Républicain, cette alliance historique entre la « gauche démocratique » et la « bourgeoisie du progrès ».
Mais, cher maître, au moment où l’ensemble des clans de votre empire vivait dans l’espérance à l’aube du troisième millénaire de notre ère, les « néo-sosso » se sont infiltrés insidieusement dans votre mouvement pour transformer l’espérance démocratique en une grande illusion.
Ils vous ont fait croire, à vous, l’enfant de la femme buffle, le héros de kirina, que certains clans de votre empire ne méritaient pas de figurer dans l’énoncé 1 du Kurukan Fugan.
Subitement, ils ont retrouvé :
Des ivoiriens de circonstance ;
Des ivoiriens qui avaient la carte d’identité de la Côte d’Ivoire dans la poche gauche de leur boubou et celle d’un autre pays dans la poche droite ;
Que le fichier électoral qui a servi de base pour votre bataille de Kirina d’octobre 2000, était « infecté de cafards » ;
Que pour participer à la bataille de la refondation, vos cousins, membres du clan des Kéita (les partis politiques), à qui Kurukan Fugan a confié la gouvernance de l’empire ne devraient jamais « s’être prévalu d’une autre nationalité » ;
Que pour mettre de l’ordre dans l’empire, vous devriez « dissoudre le gouvernement, la Commission Electorale Indépendante, et pourquoi pas le peuple du Mandé » ;
Que chacun devait aller dans son village afin de subir des tests d’ADN pour certifier que la totalité des chromosomes de vos concitoyens était de « souche multiséculaire ».
Bref, ils vous ont fait croire que le mandé « était en danger » ; et qu’il fallait agir. A cet effet, ils ont fondé le « Front Patriotique », mouvement constitué essentiellement des « profito-situationnistes », toujours proches de l’assiette au beurre. Ces « néo-sosso », tour à tour, Houphouëtistes convaincus, Bédéistes indécrottables, Guéistes inconditionnels, « Gbagboistes à mort » et qui sait demain « Alassanistes dans l’âme ».
Oh ! Mari-Djata, protecteur de la veuve et de l’orphelin, ces mercenaires politiques, sans foi ont osé commettre leur forfait en votre nom, vous l’enfant de la femme buffle. A cet effet, on raconte qu’ils auraient :
Arraché puis détruit les pièces d’identité de vos concitoyens ;
Dénié la nationalité ivoirienne à certains membres des clans de votre empire « pour nationalité douteuse » ;
Empêché certains de vos concitoyens de participer aux élections des conseils généraux en 2002, au motif qu’ils n’auraient pas de carte d’identité verte, document qu’ils auraient gardé par devers eux, sur vos instructions ;
Radié à l’aide d’artifices juridiques, parfois nuitamment, sans respecter la procédure, certains de vos concitoyens de la « liste blanche établie par la Commission Electorale Indépendante » ;
Tiré à balles réelles sur des jeunes à Divo, à Gagnoa, à Man, etc., parce que ces derniers protestaient contre cet arbitraire;
Souillé votre pouvoir par deux « carrés de martyrs » à Adjamé (Williamsville) et à Abobo au grand bonheur des spécialistes d’archéologie du funéraire ;
Etc.
Oh Soundjata, l’homme par qui la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos, les « néo-sosso » ont posé tous ces actes, qui ne sont pas exhaustifs, loin sans faut, dans un seul but : associer votre noble image à leur forfait, et par conséquent, faire de vous le coauteur de leur « Mein kampf ».
Oh Soundjata, l’enfant de la femme buffle, n’apportez pas votre caution scientifique et morale à une telle imposture. Agissez pour que la Commission Electorale Indépendante (CEI) valide les 5 800 000 électeurs sortis du croisement des fichiers historiques afin que nous allions aux élections « vite, vite, vite ».
Je sais, Mari-Djata que vous en êtes capable, vous qui avez dompté la mort, vous le fils du cousin de Zokou Gbeuli, le Résistant.
Lemassou FOFANA al-Muqaffa
Source : news.abidjan.net