Par Elimane Bilbassi, Agoravox :
"
Chers citoyens du monde,je reviens aujourd’hui pour vous parler de mon pays, la Mauritanie. Peut-être ce nom ne dit-il pas beaucoup de choses à certains de nos aimables lecteurs.
Vue de loin pour bien des gens, la Mauritanie apparaît comme un pays tranquille, calme, sans problème majeur, stable même aux dires de ses dirigeants. C’est une image trompeuse qui égare bien des observateurs ; la Mauritanie est un pays complexe, secret, un volcan endormi, qui couve une crise interne découlant des relations d’équilibre intercommunautaire, aujourd’hui rompues.
Cette perception première, trompeuse à souhait, est due au fait qu’à l’image de beaucoup de pays africains depuis le discours de la Baule, la Mauritanie, elle aussi, dispose de sa " démocratie". Avec une constitution (sur mesure) des partis politiques qui foisonnent, une presse écrite dite "indépendante" mais je préfère dire "presse privée" et de temps à autre, un simulacre de compétition électorale, pour compléter le tableau ; ce sont bien là des attributs, pour qui n’est pas averti, d’une parfaite démocratie, et l’on se croirait dans un pays où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Nos plaintes et nos réserves à l’endroit de notre"démocratie" mauritanienne ne seraient pas alors comprises. Et pourtant ! La Mauritanie recouvre une tout autre réalité, dissimule une face cachée de démocratie raciale !
Telle est la réalité que bien des gens ne comprennent pas. Et pour la faire comprendre il nous faut faire un détour, un long détour, remonter quelque peu le cours de l’histoire récente du pays.