Entre quête du « Saint-Graal » et signification du mot « étranger » , un lecteur d’Essonne Info a passé une partie de la nuit devant la préfecture d’Évry. Il témoigne de son rendu personnel sur la situation. Monsieur Kamara, « un immigré parmi tant d’autres » comme il se définit lui-même, s’interroge, et pose peut-être certaines questions difficiles à entendre.
« Il est bien tard, au moment ou j’écris ces quelques lignes. Ces quelques lignes sont le fruit d’une réflexion que je tente de mener sur une situation plus que déplorable. Hélas il me semble nécessaire que quelqu’un en parle.
Il est minuit passé, je ne trouve point le sommeil, après une lutte avec mon paquet de cigarette que je finis par terrasser, je décide d’aller faire un tour à la préfecture de l’Essonne. Vous me direz certainement : « Que diable vas-tu faire à la préfecture d’Evry à minuit ? » . A dire vrai, je ne sais point. Toujours est-il que je décide de m’y rendre. En réalité, je sais parfaitement pourquoi j’y vais, mais je n’ose une seule seconde penser à cette éventualité.
« Il est bien tard, au moment ou j’écris ces quelques lignes. Ces quelques lignes sont le fruit d’une réflexion que je tente de mener sur une situation plus que déplorable. Hélas il me semble nécessaire que quelqu’un en parle.
Il est minuit passé, je ne trouve point le sommeil, après une lutte avec mon paquet de cigarette que je finis par terrasser, je décide d’aller faire un tour à la préfecture de l’Essonne. Vous me direz certainement : « Que diable vas-tu faire à la préfecture d’Evry à minuit ? » . A dire vrai, je ne sais point. Toujours est-il que je décide de m’y rendre. En réalité, je sais parfaitement pourquoi j’y vais, mais je n’ose une seule seconde penser à cette éventualité.
Quelle ne fût ma surprise, une fois sur place !
Au moins une centaine de personnes amassée devant les grilles de la préfecture, tous des étrangers à attendre. Mais que diable attendent-ils tous là à cette heure de la nuit. Seraient-ils tous à la quête du Saint-Graal ? C’est à croire que oui.
Mais le graal serait-il juste réservé aux personnes « étrangères » ? A dire vrai ce graal est bien particulier et bien précieux pour ces « étrangers » ; il n’est ni en or ni en diamant mais c’est peut être plus précieux pour ces « étrangers ». Ils sont tous là pour un dépôt de titre de séjour.
Je ne savais pas jusqu’à présent qu’un bout de papier et de plastique pouvait être si précieux. Qu’ils sont bêtes ces africains, ils pouvaient bien rester chez eux et se présenter le matin à 9h 30 à la préfecture pour leur titre de séjour. Mais que je suis stupide, je suis pareil qu’eux. Cela vous étonne ? Eh oui je suis un étranger en France, donc je ferai mieux de remuer mes fesses comme tous ces braves gens et aller vite camper devant la préfecture avant que le Charter ne soit mon graal.
Comme la réalité est sans pitié, pour te rappeler à l’ordre. En effet, je suis un étranger comme tant d’autres. Un passage à la préfecture la semaine dernière, et voici ce que la dame derrière son guichet s’est égosillée : « Les étrangers ! Les renseignements, c’est de l’autre côté ! » . Mais étranger à quoi me demande-je ? Certains me diront peut être avec raison : « ce n’est pas ton pays, donc tu es étranger ». J’en conviendrais et le concéderais très certainement ; mais non sans une remise en question de cette réponse.
« Qu’est un étranger ? Qui est étranger ? Etranger à quoi ? »
A mon sens, pour le dictionnaire aussi si je ne me trompe, est étranger, celui qui n’appartient pas a un groupe. Dans ce cas je ne suis pas concerné, car je me sens parfaitement intégré à un groupe social, réuni autour des principes de la république.
Je ne suis pas concerné car j’appartiens à la communauté française par la langue que je pratique le mieux. Je ne pratiquerai jamais le wolof, le soninké, le bambara, le lingala aussi bien que je ne pratique la langue française.
« La France, tu l’aimes ou tu la quittes » nous a-t-on lancé un jour. Je conviens qu’il faut aimer et chérir la patrie. Qu’il m’eût été possible de me retrouver au 18 juin 1940, je répondrais Présent, jusqu’à la dernière goutte de sang, comme jadis nos grand parents l’ont fait. Je répondrai présent parce que cette France, je l’aime tout simplement. C’est parce que je l’aime que j’écris ces quelques lignes.»
Source : http://essonneinfo.fr
Mais le graal serait-il juste réservé aux personnes « étrangères » ? A dire vrai ce graal est bien particulier et bien précieux pour ces « étrangers » ; il n’est ni en or ni en diamant mais c’est peut être plus précieux pour ces « étrangers ». Ils sont tous là pour un dépôt de titre de séjour.
Je ne savais pas jusqu’à présent qu’un bout de papier et de plastique pouvait être si précieux. Qu’ils sont bêtes ces africains, ils pouvaient bien rester chez eux et se présenter le matin à 9h 30 à la préfecture pour leur titre de séjour. Mais que je suis stupide, je suis pareil qu’eux. Cela vous étonne ? Eh oui je suis un étranger en France, donc je ferai mieux de remuer mes fesses comme tous ces braves gens et aller vite camper devant la préfecture avant que le Charter ne soit mon graal.
Comme la réalité est sans pitié, pour te rappeler à l’ordre. En effet, je suis un étranger comme tant d’autres. Un passage à la préfecture la semaine dernière, et voici ce que la dame derrière son guichet s’est égosillée : « Les étrangers ! Les renseignements, c’est de l’autre côté ! » . Mais étranger à quoi me demande-je ? Certains me diront peut être avec raison : « ce n’est pas ton pays, donc tu es étranger ». J’en conviendrais et le concéderais très certainement ; mais non sans une remise en question de cette réponse.
« Qu’est un étranger ? Qui est étranger ? Etranger à quoi ? »
A mon sens, pour le dictionnaire aussi si je ne me trompe, est étranger, celui qui n’appartient pas a un groupe. Dans ce cas je ne suis pas concerné, car je me sens parfaitement intégré à un groupe social, réuni autour des principes de la république.
Je ne suis pas concerné car j’appartiens à la communauté française par la langue que je pratique le mieux. Je ne pratiquerai jamais le wolof, le soninké, le bambara, le lingala aussi bien que je ne pratique la langue française.
« La France, tu l’aimes ou tu la quittes » nous a-t-on lancé un jour. Je conviens qu’il faut aimer et chérir la patrie. Qu’il m’eût été possible de me retrouver au 18 juin 1940, je répondrais Présent, jusqu’à la dernière goutte de sang, comme jadis nos grand parents l’ont fait. Je répondrai présent parce que cette France, je l’aime tout simplement. C’est parce que je l’aime que j’écris ces quelques lignes.»
Source : http://essonneinfo.fr