Faut-il avoir peur de la situation actuelle du pays ou faut-il négliger l’ampleur et la tournure des événements actuels ? Ce sont là des questions qui brûlent les lèvres et inquiètent tout citoyen soucieux de l’avenir de notre pays. La situation nationale est caractérisée en ce moment par des crises majeures sur tous les fronts qui minent le pays jour après jour. On assiste non seulement à une montée en puissance des politiques biscornues mais aussi une certaine tendance visant à détourner le pouvoir de ses objectifs principaux.
Du coup, la situation est devenue plus que préoccupante aujourd’hui, rendant toute action dénuée de sens.
Qu’est ce qui a pu provoqué un tel malaise chez nous ? Les politiques actuelles ont-elles servi les plaisantins chevronnés cherchant à abattre le peuple par des idéologies qui vont à l’encontre des intérêts de la nation ?
Comme si les nombreux problèmes qui angoissent le peuple ne suffisaient pas, des hommes décidés à faire mal à leurs propres concitoyens sont entrain de se servir des idéologies dangereuses et inquiétantes mettant en cause l’unité du pays.
Les perpétuelles accusations entre le pouvoir et l’opposition sont loin de présager ou d’apporter une solution aux problèmes de l’heure, au contraire elles contribuent à enfoncer le clou.
A part quelques mesures isolées, aucune mesure visant à atténuer les souffrances des populations n’a était prise face à la montée vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Le coup de la vie devient de plus en plus cher et les populations les plus vulnérables se trouvent dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins fondamentaux.
Le chômage est en constante augmentation même si l’on se retient à décrire la réalité telle qu’elle se présente.
L’urgence de l’heure, est d’abord de mettre de l’ordre dans la demeure aussi bien du côté de l’opposition que du côté du pouvoir. Les deux parties sont appelées à se compléter dans le sens d’apporter le plus rapidement possible des solutions aux problèmes.
Le bruit en réalité ne fait pas du bien et le bien non plus ne fait pas autant de bruit. Du coup on se demande pourquoi le pouvoir en place met autant d’efforts à montrer ses « réalisations ». S’elles existent vraiment, est-il nécessaire de bramer à longueur de journée?
Si le pouvoir continue dans sa lancée et fait comme si tout va à merveille empreintent la politique de la sourde oreille, il y’a lieu de s’inquiéter. « Il n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre ».
L’ouverture en ces moments cruciaux s’impose et à force d’attendre, on finira par oublier que la vérité n’est pas une chose figée mais l’acte de rendre le monde vrai en l’élevant à la pensée.
Devant cette réalité agaçante, l’opposition pourrait cesser de jouer au héros et voir d’une autre manière la résolution des questions de l’heure en faisant des propositions concrètes. Il y’a comme un flou dans ce que l’opposition appelle l’ouverture. Doit-on comprendre qu’il s’agit du partage des portefeuilles ministériels ou de la reconnaissance par le pouvoir de « ses dérives » ou échecs, et partant de ce constat travailler sur des nouvelles bases ?
A cette situation catastrophique, les récents événements relatifs à la problématique linguistique viennent assombrir d’avantage un tableau peu reluisant. Des étudiants, ayant un cursus scolaire en français, avaient manifesté le 24 de ce mois contre le discours et les propos de la ministre de culture consistant pour les étudiants à arabiser le système éducatif mauritanien. Suite à cette manifestation, des étudiants étaient arrêtés.
Le discours du premier ministre disaient certains étaient déplacé de son contexte et les propos de Mme la ministre mal interprétés. Le discours du PM, tenu lors de la journée de la langue arabe, était mal interprété et instrumentalisé pour certaines personnes, car si l’arabisation effective du système administratif constitue un problème pour les étudiants ayant un parcours scolaire en français, il constitue le même problème pour les arabisants.
Pour d’autres, c’est une manière de clore le débat avant même de l’avoir ouvert. ‘Si les propos des ministres ont été déplacés de leurs contextes, pourquoi n’ont-ils pas pris la peine de les clarifier‘a déclaré un gréviste.
Toujours est –il que cette contestation a coïncidé avec les fêtes de pâques, on ne sait pas encore si les étudiants iront jusqu’au bout de leurs idées ou cesseront-ils leurs actions une fois qu’ils se sont fait entendre. Un étudiant gréviste nous a confié que les grévistes sont prêts à aller jusqu’au bout de leurs idées et qu’ils attendront la réaction du pouvoir.
Fofana Samba correspondant de soninkara