Les événements du 09 avril 1989 éclatés entre le Sénégal et la Mauritanie demeurent encore un des conflits que les populations de part et d’autres des deux rives de la Falémé ne peuvent jamais oublier. Et pourtant certains font semblant de l’oublier alors que leur cœur tremble encore surtout quand on les interroge sur le rappel des faits. Tout serait parti d’un affrontement entre des agriculteurs sénégalais et des éleveurs mauritaniens. au cours duquel, les gardes côte mauritaniens ont ouvert le feu sur des habitants de Diawara, village sénégalais riverain de ce fleuve.
Cette scène macabre a finalement coûté la vie à 2 personnes, faisant 3 blessés alors que 13 autres sont pris en otages. Les 18 personnes sont toutes acheminées entre Doundé khoré et Sélibaby, ville de la Mauritanie, située à environ 15 kilometres. Suite à cette situation la panique s’installe, est c’est ainsi que les autorités ont dare dare rallié le lundi 10 avril Sélibaby. Une démarche qui a pour objectif de prendre contact avec leurs homologues mauritaniens pour la restitution des morts et la libération des 13 otages.
Suite aux premiers pourparlers, après rendez vous pris, les autorités sénégalaises attendraient 16heures avant que la délégation mauritanienne ne se présente à elles. Au cours des discussion, les mauritaniens ont reconnu détenir 2 morts, 13 otages qu’ils considèraient comme des prisonniers de droit commun. C’est par la suite que les autorités mauritaniennes les ont déposés sur la rive du fleuve avant d’être mis à la disposition des autorités sénégalaises à 23h. Les constats faits sur les victimes révèlent 5 balles sur une des victimes alors que l’autre a été criblé de balles. Plusieurs sources révèlent que ce sont les 4 gardes côte qui sont les auteurs de la tuerie. Et le mardi 11 avril les corps de victimes sont aux autorités sénégalaises, puis gardés à l’hôpital de Bakel. Cette situation qui a suscité la colère au sein de la population de Diawara et partout dans le département ce qui a d’ailleurs poussé les jeunes à prendre d’assaut les boutiques des maures installés à Bakel. Là on note la réaction de la gendarmerie, en prenant sous protection ces commerçants mauritaniens. Et face à ces saccages, les autorités mauritaniennes ont décidé de libérer les 13 personnes prises en otages qui étaient jusque là détenues à Sélibaby (mauritanie). Leur libération qui était prévue à 16h na été effective qu’à 19h.
L’intensification du conflit et les lieux de combats se multiplient. Malgré les efforts de part et d’autre des deux pays les populations font monter les échauffourées. Les premières ont commencé à Matam, ville du sénégal riveraine du fleuve entre maures et peulhs c’étaient les 19 et 20 avril 1989. Les quartiers de Siwé et celui de Diamel étaient les théâtres de ces affrontements. Lors desquels, il y a eu 1 mort de chaque côté. Ensuite c’est le tour de Dakar de prendre le témoin, le Dimanche 23 avril 1989, des vandales se sont acharnés des boutiques des commerçants mauritaniens qui ont suivi un pillage à la règle. La montée de cette tension fait suite aux échos du côté de la Mauritanie faisant état de meurtre, de viol sur des ressortissants sénégalais établis en mauritanie. C’est ainsi que les autorités conscientes de l’ampleur de ces affrontements ont décidé le 1er mai 1989 un pont aérien entre Dakar et Nouakchott pour rapatrier les sénégalais de Mauritanie. Ainsi quelques 9.000 sénégalais sont revenus au sénégal. A rappeler que les frontières étaient fermées durant tous ces séries d’affrontement et ne sont ouvertes que le 09mai 1989 après de longue période de calme.
TAPA TOUNKARA