Bravo Moustapha Sourang. Par votre faute, les élèves du Cem Bocar Sow de Kidira viennent d’entamer depuis le 30 novembre dernier une grève dont l’issue n’est pas pour demain. Et pour cause, les 3 000 potaches de cet établissement doivent faire faire cours dans 6 classes physiques pour 12 classes pédagogiques. Cette situation a fait que, depuis le début de l’année scolaire, les élèves des classes de 4e, après leurs cadets de 6e, ne font pas cours.
C’est las de cette situation que les élèves ont déserté les salles de classes. Monsieur le Ministre, faut-il vous le rappeler, vous gérez l’avenir de la nation, cause, vous ne devez pas avoir de parti prit dans la construction des collèges et lycées de ce pays. C’est de la compréhension parfaite de cette vérité que vous devez vous atteler à tout faire pour que le Cem Bocar Sow réponde vraiment du nom de son illustre parrain (un des meilleurs ingénieurs des ponts et chaussées de sa génération).
Monsieur le Ministre, avez-vous, une fois, mis les pieds dans ces écoles pour vous enquérir des conditions de travail difficile des enseignants et des élèves. Nous pensons que non. Car, si tel était le cas, alors les élèves qui sont dans ces établissements distants de plus de 700km de la capitale Dakar auraient bénéficié de la dotation gratuite de manuels scolaires. Partout durant vos réunions de comités régionaux de développement spéciaux préparatifs à la rentrée scolaire, vous aviez dit que les élèves disposeraient gratuitement des livres au programme de la 6e à la terminale, ce qui est loin d’être le cas.
Alors Moustapha Sourang, descendez de votre piédestal, changez de démarche et allez à la rencontre des véritables acteurs de l’école qui se trouvent dans les coins les plus reculés du sénégal. Ne vous contentez plus des rapports de ces inspecteurs d’académie dont la plupart ne maîtrisent pas la carte scolaire de leur circonscription. Monsieur le Ministre, votre nomination avait suscité beaucoup d’espoirs, vu votre parcours d’éminent universitaire, mais votre gestion du département de l’éducation continue de donner des sueurs froides aux vaillantes populations qui font tout pour que leur progéniture aille à l’école.
A Kidira, nous ne comprenons pas que les constructions des Cem de Baba Garage (création de 2003) et lycées de Mbacké (création de 2001) soient programmées et en début d’exécution alors que le Cem de Kidira créé depuis 1999 ne soit pas encore construit. Où est le principe de l’égalité qui doit être de mise dans toute politique nationale.
Comprenez Monsieur le Ministre, l’école sénégalaise est une et indivisible. Mais, chez vous, nous pensons que c’est tout le contraire. Sinon, pour quoi le département de Bakel soit l’un des rares départements de ce pays à n’avoir pas bénéficié de l’édification de nouvelles infrastructures scolaires (le lycée de Bakel date de 1980 et le Cem de Kidira est abrité par les anciens locaux des hangars de la compagnie sahélienne d’entreprise qui construisait la route Bakel-Tamba en 1997). Attendez-vous à ce qu’il y ait de nouveaux Pape Fall (du nom de l’élève du lycée de Mbacké qui a eu la main gauche sectionnée par une grenade lors de la marche organisée par les élèves de ce établissement en 2005 pour revendiquer la construction de leur lycée.) afin que vous déniez répondre aux complaintes de ces jeunes.
Malick SY
Source : WalFadjri, quotidien d'informations sénégalais
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