L'Inspection Générale de la Police vient de publier un rapport épinglant les policiers qui poursuivaient les deux adolescents Bouna (Soninké, originaire de Diaguily) et Zeid électrocutés dans un transformateur électrique d'EDF-GDF à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 :
" Un rapport de l'Inspection générale des services (IGS) met en cause le comportement de policiers dans les circonstances de la mort par électrocution de deux adolescents en 2005 à Clichy-sous-Bois, à l'origine des émeutes de banlieue
Un rapport de l'Inspection générale des services (IGS) met en cause le comportement de policiers dans les circonstances de la mort par électrocution de deux adolescents le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois. Tragédie qui avait provoqué trois semaines d'émeutes en banlieue.
Le jour du drame, trois adolescents, Zyed Benna, Bouna Traoré et Muhittin Altun, s'étaient réfugiés dans le transformateur EDF après avoir été, selon certains récits, poursuivis par des policiers, ce que contestaient ces derniers. Les deux premiers adolescents sont morts. Le troisième a été gravement blessé.
"Une légèreté et une distraction surprenantes"
Le rapport de l'IGS, remis au juge de Bobigny Olivier Géron et publié en partie dans Le Monde de vendredi, conclut qu'il y a bien eu une poursuite et estiment que les policiers ont fait preuve d'une "légèreté et d'une distraction surprenantes". Le rapport reprend les relevés de conversations radio au moment du drame. Un gardien de la paix déclare notamment trois fois à ses collègues avoir vu les deux jeunes gens se diriger vers le transformateur et lance : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau". "L'urgence aurait voulu que soient appelés les services d'EDF", note l'IGS.
Pour l'instant, les cinq policiers intervenus bénéficient depuis le 13 novembre du statut de "témoin assisté". Ils ne sont donc ni mis en examen ni suspendus de leurs fonctions, le juge ayant estimé que les éléments constitutifs du délit n'étaient pas réunis. Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des deux victimes, a contesté mi-novembre le statut de témoin assisté accordé aux policiers, estimant qu'il s'agissait d'une "mise en examen habillée en dimanche".
Reste à savoir si ces nouvelles conclusions sont juridiquement de nature à modifier l'approche judiciaire de ce dossier ouvert pour "non-assistance à personnes en danger". Le juge Géron, qui avait déjà connaissance de certains éléments, comme les enregistrements radio et des séquences vidéo prises par les policiers, ne semble pas s'engager dans cette voie.
La procédure va toutefois se poursuivre et les familles des victimes vont déposer de nouvelles plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui", qualification moins contraignante, pour entraîner une mise en examen.
Source : http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=7652
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