La France est le pays d'Europe le plus touché par cette maladie. 25 % des crises sont détectées au mois de septembre. N'hésitez pas à consulter.
Plus de 4 500 cas de paludisme « d'importation » (contracté à la suite d'un voyage à l'étranger), en France, en 2007. Un chiffre en baisse malgré un nombre croissant de voyageurs, mais qui reste, de loin, le plus élevé de tous les pays développés. Chaque année, en France, plus de 3 000 personnes sont hospitalisées et une vingtaine de décès sont à déplorer.
Si, après être parti en zone impaludée, vous ressentez de la fièvre, il faut consulter rapidement un médecin, en mentionnant votre séjour. 95 % des crises paludiques interviennent dans les deux mois suivant le retour en France. La maladie est transmise par le moustique anophèle, surtout présent en Afrique (voir carte).
L'Afrique de l'Ouest est la plus touchée
Les liens historiques entre la France et l'Afrique de l'Ouest expliquent ce grand nombre de cas. Ainsi, selon le Centre national de référence (CNR), deux tiers des cas d'importation sont liés à des voyages dans cinq pays : Côte d'Ivoire, Cameroun, Comores, Mali et Burkina Faso. Ce sont souvent des familles d'immigrés installées en France qui retournent au pays pendant l'été. « Beaucoup de migrants de nouvelles générations sont persuadés, à tort, qu'ils sont immunisés et ne prennent pas de traitement », explique Fabrice Legros, du CNR.
Mieux informer les voyageurs
S'ajoute à cela l'obstacle financier. Les traitements préventifs, onéreux, ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie, qui rembourse pourtant ces mêmes médicaments, en cas de crise au retour. « Le traitement pour dix jours coûte environ 50 €. 4,2 millions de personnes vont chaque année en zone impaludée. L'Assurance maladie n'a donc aucun intérêt à rembourser systématiquement la prévention », estime Fabrice Legros.
En clair, il est plus rentable de ne rembourser les médicaments qu'en cas de crise, quitte à prendre en charge plusieurs milliers d'hospitalisations en service de réanimation. « Sans compter que le voyage reste un choix, un loisir, qui n'est pas jugé prioritaire », ajoute Luis Macias, médecin au CNR. Cependant, remarque son collègue Fabrice Legros, « nous ne sommes pas les plus à plaindre, les prix des antipaludiques, en France, sont parmi les moins chers d'Europe ».
Pour Ludovic de Gentile, du service de parasitologie du CHU d'Angers, « il faut plutôt mettre le paquet sur l'information des voyageurs. Expliquer l'importance de la protection médicamenteuse et de ses modes d'ingestion, même si elle n'est pas fiable à 100 % ». Si le traitement ne fait pas tout, « la première ligne de protection reste l'achat d'une moustiquaire », tient à rappeler Fabrice Legros.
Pierre CHEMINADE.
Source : Ouest-France