"Vingt-cinq personnes ont été repêchées en mer par une embarcation qui patrouillait entre Malaga et Melilla" (enclave espagnole au Maroc) lundi soir, a expliqué à l'AFP une porte-parole de la sous-préfecture de Malaga. "Leur embarcation était à moitié coulée", a-t-elle ajouté.
Les rescapés "ont déclaré qu'environ 50 personnes" avaient pris place à bord lorsque l'embarcation avait quitté les côtes marocaines, a précisé la représentante.
Celle-ci a indiqué que les rescapés avaient au début de leur témoignage cité des chiffres plus élevés et contradictoires, pour au final s'en tenir "environ à 50 personnes" à bord.
La Croix Rouge a mentionné, de son côté, "des témoignages faisant état d'au moins 20 disparus" et a souligné le caractère fluctuant des chiffres donnés par les différents rescapés.
Des médias espagnols, citant les personnels des services de secours, ont fait état de la présence à bord de 50 à 60 candidats à l'immigration ce qui ferait un total de jusqu'à 35 disparus.
L'embarcation est arrivée au port de Malaga vers 23H30 (21H30 GMT). Certains des 25 clandestins "subsahariens" étaient blessés, avaient de la fièvre ou souffraient d'hypothermie, selon la porte-parole de la sous-préfecture de Malaga.
La même source a précisé que le gouvernement espagnol avait alerté Rabat sur la possible disparition d'immigrés clandestins de cette embarcation dans "les eaux territoriales du Maroc".
Les arrivées de clandestins africains se multiplient depuis environ trois mois sur l'archipel des Canaries et sur la côte sud de l'Espagne. Ces traversées périlleuses sur des embarcations de fortune se transforment souvent en drame.
Au début de juillet, quatre cadavres ont été découverts à bord d'une embarcation transportant 55 personnes très affaiblies sur l'île de La Gomera, aux Canaries. Deux d'entre elles décèderont peu après.
Peu avant, une trentaine d'immigrants africains, dont neuf enfants en bas âge voyageant avec leur mère, sont morts en Méditerranée à cause du mauvais temps alors qu'ils tentaient de gagner la Costa del Sol depuis le Maroc.
Les systèmes sophistiqués de détection et de surveillance en mer des bateaux d'immigrés mis en place par l'Espagne et l'Union européenne, paraissent impuissants à éviter ces drames, même s'ils ont permis de réduire considérablement le flux de clandestins après un pic enregistré en 2006.
Au total, 921 candidats à l'immigration seraient morts en tentant la traversée vers l'Espagne en 2007, selon l'organisation des droits de l'Homme andalouse APDH-A.
AFP