PARIS — Le gouvernement français s'est fait appeler mardi "à la raison et au bon sens" au 5e jour d'occupation des marches de l'opéra Bastille à Paris par plus d'un millier de salariés sans-papiers, dont beaucoup d'Africains, réclamant des critères clairs de régularisation par le travail. "Au sommet franco-africain de Nice, le gouvernement français multiplie les déclarations d'amitié à l'intention de l'Afrique et des Africains. Il serait vraiment paradoxal qu'au même moment, il s'obstine à maintenir dans la surexploitation et le non-droit les travailleuses et travailleurs sans papiers", a souligné ce collectif, au cinquième jour d'occupation des marches de l'opéra par les sans papiers. Beaucoup ont immigré d'Afrique noire, certains de Chine, et travaillent depuis des années en France. Le communiqué est intitulé "Âsoutakhou à la Bastille" ce qui signifie "tout le monde s'asseoit et reste assis" en soninké, une langue véhiculaire d'Afrique de l'Ouest. "Après plus de sept mois de grève, il est temps que le gouvernement français entende raison et que le bon sens l'emporte" et "il serait temps que les actes s'accordent enfin aux discours", ajoute le collectif de onze syndicats (comme la CGT et la CFDT) ou associations (comme la Ligue des Droits de l'Homme).
Après un premier mouvement en Ile-de-France en 2008, grèves et occupations d'entreprises par des sans-papiers salariés ont repris depuis octobre 2009, notamment dans le secteur du nettoyage ou de la construction.
Les sans-papiers ont profité de la présence de 38 dirigeants africains à Nice depuis lundi pour demander, au travers de plusieurs manifestations à Paris et Nice, que leur participation à la vie économique de la France soit reconnue.
AFP