Le personnel d'Air Sénégal International a paralysé hier, lundi 26 mars 2007, l'ensemble des activités de transport aérien à l'aéroport de Dakar.
Les travailleurs affiliés au Sutaas, en grève pour 48 h renouvelables, sont en mouvement pour la revalorisation de leurs salaires et la régularisation de la situation des intérimaires et prestataires de service.
L'aéroport international de Dakar a connu hier, lundi 26 mars 2007, un bouleversement général de ses activités de transport aérien. Pour cause, le personnel d'Air Sénégal International affilié au Sutaas, le syndicat maison, a mis à exécution ses menaces de grève et de suspension du travail pour les journées d'hier et d'aujourd'hui, mardi 27 mars. Les compagnons de Moustapha Diakhaté, le coordonnateur du collège des délégués du Syndicat unique des travailleurs aériens du Sénégal (Sutaas), déclinent ainsi un plan d'action de grève pour protester contre la non prise en charge par la direction générale de la compagnie de la plateforme revendicative des agents. Une plateforme qui est centrée sur les points relatifs à la revalorisation des salaires, à la régularisation de la situation des intérimaires et prestataires de service ainsi qu'à la refonte de l'organigramme sur lequel reposent les nominations. Plusieurs vols ont été ainsi suspendus à l'aéroport de Dakar du fait de cette grève massivement suivie par le personnel d'assistance au sol et autres hôtesses. Des agents dont les griefs sont particulièrement dirigés contre la Royal Air Maroc qui détient la majorité du capital d'Air Sénégal International avec 51% et qui est considérée par les protestataires comme « un concurrent direct de leur compagnie en lieu et place du titre de partenaire » dont elle se réclame.
Pour la signature diligente d'accordsPour les travailleurs d'ASI qui ont tenu hier une assemblée générale devant la direction de leur compagnie avant de décréter l'arrêt de leurs activités pour deux jours, il urge de contraindre le partenaire stratégique (Royal Air, Maroc) dont la « toute puissance dans la direction générale » serait un frein au développement de la compagnie, à signer une bonne fois pour toutes des accords syndicaux viables avec les agents en mouvement de grève. Les membres d'Air Sénégal International affiliés au Sutaas ont dénoncé dans cette dynamique et par la voix de leurs délégués syndicaux le peu de cas fait à leurs revendications malgré les diverses séances de négociation tenues entre la direction générale et les travailleurs sous la supervision du ministère de tutelle, celui des Transports aériens d'Ousmane Masseck Ndiaye.
Soucieux par conséquent de débloquer la situation et surtout de pousser la direction générale d'Air Sénégal International à revoir sa position vis-à-vis des arguments revendicatifs de son personnel, les travailleurs de la compagnie ont franchi le Rubicon hier en bouleversant les activités de transport aérien à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff. Par là, est ainsi mise à application l'ultime menace syndicale des compagnons de Moustapha Diakhaté, le coordonnateur du collège des délégués Sutaas de la première compagnie aérienne au Sénégal, en vue d'amener les responsables de sa direction générale non seulement à revaloriser les traitements salariaux des agents jugés par ailleurs « très bas par rapport aux autres compagnies de la plate-forme aéroportuaire », mais encore à accorder définitivement un statut aux travailleurs intermédiaires dont la situation reste très précaire. Toutes choses que quatre directeurs généraux qui se sont succédé à la tête d'ASI depuis la création de la compagnie en novembre 2002 n'ont pu régler lors de leurs divers mandats successifs. Notons qu'Air Sénégal International est une compagnie aérienne dont la structure du capital est répartie pour 49 % au Sénégal et 51 % à la Royal Air Maroc.
Source : Sud Quotidien