Comprendre et se faire comprendre. Difficile de se débrouiller seul dans un pays où l’on maîtrise mal la langue. Parler et écrire sont pour beaucoup d’Africains en France un solide facteur d’intégration. Reportage dans le 13ème arrondissement de Paris dans des cours d’alphabétisation dispensés par l’association Autremonde.
C’est l’heure de dîner au foyer social de La Bellièvre dans le 13e arrondissement de Paris. Dans ces locaux insalubres qui accueillent des cours d’alphabétisation pour immigrés, des hommes se croisent et se saluent en dialecte soninké et bambara. Brefs conciliabules, poignées de main viriles, éclats de rires. Au fond du couloir, un marché informel s’est improvisé. Dans les salles situées au rez-de-chaussée et réservées aux cours, les portes claquent régulièrement. Nelly et Juliette, deux bénévoles rejoignent leur classe. Autour d’une table rectangulaire posée à quelques mètres d’un tableau « vert », six jeunes Noirs timides sont déjà installés. Cahiers ouverts et crayon à la main.