TOUT au long du printemps et de l’été 1996, des immigrés de l’Afrique sahélienne, plus particulièrement du Mali, de la Mauritanie, de la Guinée et du Sénégal, ont fait l’actualité, révélant au grand jour la situation des « sans-papiers » . On serait tenté de s’étonner qu’un phénomène aussi banal ait mobilisé les forces de l’ordre, les médias et l’opinion pendant des mois. En effet, que représentent 300 Africains dans les flux migratoires de la France, sinon un épiphénomène ?
Toute cette médiatisation inaugure cependant une étape nouvelledans l’approche de l’immigration en France. Celle-ci se trouve de plus en plus réduite à l’image du « clandestin » et du « sanspapiers »). Cette focalisation sur l’immigration clandestine en particulier a permis de construire un large consensus entre plusieurs courants politiques aux conceptions parfois divergentes sur la question des étrangers.
Curieusement, en rétrécissant l’objet à la figure spécifique du « clandestin » s’est réalisé un élargissement de l’audience des forces et groupes qui tendent à faire de l’immigration le thème majeur de la vie politique française et des immigrés, des boucs émissaires.
Source : http://www.politique-africaine.com