La pratique de la polygamie rend compte d’une ‘’part fondamentale’’ du sous-développement en ce que les co-épouses sont engagées dans une féroce concurrence faisant que chacune d’elles est déterminée à faire plus d’enfants que l’autre, a déclaré la romancière sénégalaise Fatou Diome. ‘’Le problème qu’on trouve dans les pays pauvres avec la polygamie, c’est qu’on a déjà une épouse, avec des enfants qu’on peine à encadrer, à éduquer comme il faut, et puis on prend une deuxième, et puis une troisième’’, a-t-elle estimé dans un entretien avec France 24, lundi. Partant, ‘’toutes ces femmes se mettent dans une concurrence au nombre d’enfants. Et je trouve que c’est une part fondamentale du sous-développement ça’’, a-t-elle ajouté. ‘’Contrairement à ce qu’on va me reprocher’’ en Afrique en particulier, ‘’ce n’est pas une jalouse, une égoïste qui n’a pas envie de partager un homme qui dit cela’’, a-t-elle dit. ‘’C’est tout simplement la conscience qu’on ne peut pas à la fois manquer de moyens et en même temps faire un nombre illimité d’enfants’’, a argumenté Fatou Diome. ‘’Donc, aimer les enfants, c’est les aimer suffisamment pour leur donner une vie décente, pour leur donner une instruction, pour pouvoir veiller sur eux, les protéger’’, a souligné l’écrivaine, qui vient de sortir ‘’Mauve’’. Cet ouvrage dont le titre fait notamment référence à la ‘’couleur du bissap de l’enfance de l’auteure’’ a été écrit en partenariat avec l’artiste Titouan Lamazou dont les dessins, peintures et photographies accompagnent cette publication. Fatou Diome qui vit en France depuis 1994 a publié en 2008 son dernier roman intitulé "Inassouvies, nos vies". Diome est également l’auteur de deux autres romans, "Le Ventre de l’Atlantique" en 2003 et "Kétala" en 2006.
La romancière sénégalaise avait déjà publié, en 2001, un recueil de nouvelles, "La Préférence nationale."
Auteur: Aps