Histoire du terme et de sa signification
La vie du terme céramique apparaît curieuse. L’Encyclopædia Universalis (Vol.4, 1980 : 59) nous apprend que céramique vient du grec KERAMOSS, qui renvoie tantôt à « argile », tantôt à « poterie ».
ALEXANDRE BRONGNIART (minéralogiste français : 1770-1847), assimile ce terme à la corne d’un animal étant entendu que les anciens utilisaient les cornes de bovidés comme gobelets et auraient conservé la même dénomination pour les premières poteries argileuses. Cette explication fort intéressante a récemment été contestée.
On pense que corne viendrait du grec KERASS et d’un vieux radical indo-européen KRAM qui signifierait brûler ce qui a donné naissance au latin CREMO.
Il est aujourd’hui bien établi que la technique céramique n’est pas apparue brutalement. Elle s’est imposée progressivement. Au Proche Orient, il est mis en évidence l’utilisation de la chaux et du plâtre pour enduire les murs et daller les sols d’habitat, puis la confection des statuettes et de minuscules vases et, enfin la fabrication de poteries modelées cuites.
En effet, la cuisson de l’argile fait la céramique. C’est pourquoi, toutes les définitions de la céramique prennent en charge le traitement thermique. BALFET et al. (1983 :46) précisent que « les termes de céramique, poterie, terre cuite (qui sont strictement équivalents sauf le fait que céramique peut être employé comme adjectif) doivent être réservés aux objets en argile qui ont subi une déshydratation par cuisson. Ils ne peuvent donc s’appliquer s’il y a séchage même très prolongé au soleil ».
ECHALLIER (1984 : 5) définit les produits céramiques comme des « agrégats minéraux rendus cohérents par chauffage ». Ils concernent aussi bien les terres cuites comme la brique ou la poterie commune que les composants électroniques. Comme le précise GIACOMOTTI (1949 :5), « les terres cuites, les poteries vernissées, les faïences sont des poteries tendres, non vitrifiées, opaques et poreuses.
Les porcelaines sont des poteries dures, vitrifiées, translucides et imperméables. Les grés sont durs et imperméables comme les porcelaines, mais opaques en épaisseur parce qu’incomplètement vitrifiés ».
En effet, la céramique industrielle, en raison de son mode de réalisation (types de produit, automatisation, personnel réduit), se distingue de la céramique artisanale.
C’est pourquoi BOCH (1988 :23) précise que « le terme céramique recouvre deux réalités complémentaires. La définition de la céramique du physico-chimiste « comme solide inorganique et non métallique ce qui englobe la plupart des roches » diffère de celle de l’industriel ou l’artiste qui ne prennent en compte que les procédés de fabrication : « les pièces céramiques sont constitués de matériaux céramiques préparés par des techniques céramiques. Il s’agit uniquement de matériaux de synthèse (ce qui exclut les roches) résultant de l’action de la chaleur sur un agglomérat pulvérulent ».
Du reste, une définition de la céramique largement admise a été celle donnée par le Colloque sur le Vocabulaire Technique Céramique en Archéologie (PETIT 1971 :76) : « terme générique recouvrant toute production de l’homme dans laquelle interviennent à la fois l’eau, la terre et le feu ».
L’étude de la céramique (ou Céramologie) revêt une importance capitale. La première remarque semble revenir à FRANCHET (1911 : 1) qui écrivait ceci : « Du point de vue du développement de l’intelligence humaine, elle nous permet d’en suivre les phases par l’étude de la technique. De même, du point de vue du développement de l’esprit, elle nous met à même d’en suivre l’évolution par l’étude de l’art ».
En outre, l’apport de la céramologie est « indispensable à l’archéologie, à la sociologie, à l’ethnographie, dans la mesure où elle permet de définir des cultures, de retracer des évolutions voire « l’histoire d’un peuple, ses goûts artistiques, ses mœurs, sa religion et jusqu’aux détails les plus intimes de sa vie privée » FRANCHET (1911 :2). Le document céramique apparaît comme le meilleur indicateur archéologique pour la préhistoire récente, la protohistoire et l’histoire.
De même, il est possible de définir les influences subies par un groupe (échanges voire commerce à longue distance) ou de mettre l’accent sur les progrès ou la régression des techniques par exemple.
C’est le premier des « arts du feu ». La seule présence de la céramique (poteries entières ou tessons de poteries) faute d’autres indices tangibles, dans une station archéologique est révélatrice de l’accession au genre de vie néolithique. Et, à partir de cette seconde grande période de la Préhistoire, « l’élément culturel important n’est plus l’industrie lithique.
Le rôle de « technique témoin » est assuré désormais par la céramique » (PHILIBERT 1980 :10). Du fait de son imperméabilité et de sa résistance à la chaleur, ce nouveau produit allait remplir des fonctions multiples : cuisson directe sur le feu des aliments, stockage des graines, conservation de l’eau... En effet, la céramique est l’une des premières inventions des hommes sociables.
Par ailleurs, les poteries peuvent donner des indications chronologiques voir des faciès culturels à travers l’étude des formes, des décors ainsi que la nature et l’origine des argiles employées. C’est ainsi que certaines cultures néolithiques sont désignées du nom de leur poterie : la civilisation cardiale (zone méditerranéenne de la France) en référence à la céramique cardiale. Celle-ci s’obtient par l’impression de la pâte crue, du bord dentelé d’un petit coquillage : le cardium ou « coque ».
De même, en laboratoire, il est possible de dater la poterie (c’est-à-dire de préciser la date de sa fabrication) de manière absolue (avec une marge d’erreur assez insignifiante) grâce à la thermoluminescence (ou TL) mise au point dans les années 1950. Cette méthode consiste à mesurer la lumière émise par le document lorsqu’on le chauffe.
Il convient, en outre, de souligner qu’une dizaine de méthodes d’analyse pour définir la composition des pâtes céramiques ou localiser des gisements d’argile... sont utilisées en céramologie. Mais les approches les plus employées de nos jours sont la fluorescence X, l’activation neutronique et l’analyse pétrographique ou lames minces.
Depuis l’ère industrielle, la céramique constitue un matériau abondamment utilisé dans la technologie spatiale, l’électronique, le nucléaire, l’énergétique.
En effet, « depuis une vingtaine d’années, on essaie de « céramiser » les moteurs, c’est-à-dire de remplacer certaines pièces métalliques par des pièces céramiques pour augmenter la température des zones chaudes (BOCH 1988 : 28). De même, en pétrochimie, « l’emploi de billes céramiques est commun pour aider à la fissuration des roches lors des forages pétroliers » (BOCH 1988 : 28).
Depuis le Néolithique, la céramique est étroitement associée à la vie quotidienne de l’homme sédentarisé dans l’espace sénégambien. La diversité et l’importance du fonds documentaire en céramique (vases et divers équipements), les usages (domestiques, décoratifs culturels et/ou funéraires) dont ils sont l’objet et enfin le degré de rayonnement de la production sont révélateurs d’un emploi courant.
La céramique archéologique pose parfois certains problèmes d’interprétation (fonctionnalité de telle ou telle pièce par exemple.) ce qui autorise des hypothèses. Ainsi, le besoin de tester la pertinence de celles-ci impose le recours à l’ethnographie voire à l’ethnoarchéologie c’est-à-dire une « enquête sur le terrain dans le but de répondre à des problèmes archéologiques » (AUDOUZE 1980 :22) ou mieux une étude des « sociétés vivantes pour aider l’archéologue dans son utilisation des analogies ethnographiques » (HODDER 1980 : 29).
Ainsi, la céramique ethnographique apparaît indissolublement liée à la céramique archéologique comme l’ont souligné plusieurs auteurs. Pour les besoins de la commodité de l’exposé, nous avons jugé pertinent de scinder les produits céramiques en deux groupes : production néolithique et protohistorique d’une part et production ethnographique ou actuelle d’autre part.
1 - Céramique archéologique : une production encore méconnue
- Céramique néolithique : une documentation peu abondante
Les travaux concernant la poterie néolithique sont encore insuffisants, la documentation disponible en témoigne (MAUNY 1951 : 155). Lorsqu’on s’intéresse aux quatre courants néolithiques identifiés actuellement, on se rend compte que la céramique du néolithique de Khant (Nord Sénégal) et de la Falémé (Sénégal oriental) apparaît inconnue faute de travaux développés. Au contraire, la production du néolithique du Cap-Manuel (région Cap-Vert) et celle dite du néolithique microlithique (quelques sites du Cap-Vert et autour de Thiès) commencent à livrer leurs secrets.
Dans le premier cas, la céramique, du reste peu abondante, n’a fourni aucune pièce entière intacte. La pâte est dégraissée avec du quartz et des grains de latérite. L’engobe [1]est connu. La technique du colombin [2] est pratiquée. « Elle est attestée depuis l’origine de la technique céramique » (BALFET et al. 1983 : 57).
Le décor consiste au peigne fileté, aux impressions [3] cordées [4] à la Wavy-Line (décor en vague) et en impressions pivotantes en flammes obtenues au moyen d’un peigne à plusieurs dents.
Ce motif est rarissime : deux tessons proviennent du Cap-Manuel (DESCAMPS 1979 : 233) et un seul à la Carrière de Diakité (LAME 1981 : 261). Les datations au radiocarbone sont assez nombreuses. Au Cap-Manuel nous disponsons : 6185±162 ans BP (Dak-21) soit [cal BC 5305 - 4936, cal BP 7254 - 6885] après calibration [5].
Dans le second cas, la poterie est généralement ovoïde à lèvre dédoublée, à fond arrondi et à panse entièrement imprimée. D’autres grandes classes de récipients sont retenues à savoir les sphéroïdes, les hémisphériques et accessoirement les ellipsoïdes.
Le dégraissant céramique consiste en quartz et gravillons ferrugineux. Ces poteries présentent les caractères suivants : lèvre dédoublée, téton latéral situé sur l’épaule, décor labial interne en vaguelettes et dégraissants de gravillons latéritiques(planche 1).
Nous disposons de plusieurs datations radiocarbone sur le Néolithique de la carrière de Diakité dans la banlieue de Thiès. L’une des plus anciennes a donné : 4272±130 ans BP (Dak-214) soit après calibration [cal BC 3031- 2833, cal BP 4980 - 4782]. « Elle date une industrie microlithique associée à une céramique imprimée » (LAME : 1981).
- Céramique protohistorique : nécessité de recherches complémentaires
En l’état actuel des recherches, il est possible d’examiner la production céramique archéologique attribuable à la période protohistorique suivant les quatre provinces retenues [6] : les sites du fleuve Sénégal, les monuments mégalithiques, les tumulus et les amas coquilliers.
- La céramique des sites du fleuve Sénégal
L’étude de la céramique des sites du fleuve Sénégal, notamment celle de Thioubalel dans l’île à Morphil (planche II : 1, 2, 3 : Tessons « signés ») et de Sinthiou-Bara dans le Diéri (planche III : 1 et 2, planche VI : 5) a montré une séquence chronologique ininterrompue qui couvre l’ensemble du premier millénaire et le début du second après J.C. (BOCOUM et al.1999 : 11). Plusieurs phases principales sont reconnues :
- Phase I : 0-400 AD : elle correspond à la première occupation humaine permanente dans l’île à Morphil. La céramique est peu diversifiée, mais bien élaborée, avec des bords simples, souvent ouverts.
- Phase II : 400-600 AD : la céramique se différencie par l’épanouissement considérable des lèvres sur certains sujets. La jonction entre le col et le corps de la poterie est soulignée parfois par une incision. Il convient de signaler durant cette phase, l’apparition de la poterie minuscule, de disques sur tessons d’anses et de pastilles.
- Phase III : 600-950 AD : la nouveauté principale est l’apparition du collier qui se présente sous la forme d’une lèvre à parement.
- Phase IV : 950-1200 AD : on note la prépondérance du décor cannelé, associé parfois à des motifs géométriques. Apparu de manière timide sur les sites de l’île à Morphil, il ne connaît un développement notable que sur les sites du Diéri en l’occurrence à Ogo et à Sinthiou-Bara.
Par ailleurs, les dégraissants de la céramique consistent en chamotte « [7], en gravillons latéritiques, en sable, et en mica et ceux reconnus dans les autres provinces.
De même, les décors les plus représentatifs ont été identifiés ailleurs. Ce sont : les impressions de « motif 5 » [8], en « sabot » [9], en « grains de maïs » [10] (planche IV : 1, 2, 6), les incisions cannelées ou cannelures [11] (planche V : 1, 2 et planche VI : 1, 2, 3, 4) (THILMANS : 1983 : 104), les impressions de coquilles de tympanotonus [12], le poinçonnage [13], les rainures (planche IV : 3), les impressions digitées [14] (planche IV : 4), les cordons rapportés [15], les impressions ondées [16], le décor impressionné à la roulette, le décor mixte [17], les décors en relief [18] (planche IV : 5).
Ces éléments remplissent souvent une fonction esthétique. Dans certains cas, ils semblent indiquer le degré de raffinement d’une production.
- La céramique de la zone mégalithique
Les monuments mégalithiques s’étalent dans le temps sur plus d’un millénaire et demi : 2 126 ± 110 ans BP (Dak-167) et 430 ± 130 ans BP (Ly-1657) soit respectivement après calibration : [cal BC 214 - 40, cal BP 2 163 - 1 989] et [cal AD 1 404 - 1 533, cal BP 546 - 417].
La céramique compte assez de pièces entières. De minuscules poteries au fond perforé intentionnellement d’un trou et trouvées l’ouverture vers le bas sont assez nombreuses dans la série. La pâte est blanche, fine, poreuse et à dégraissant de chamotte, de calcaire, de végétaux ou, dans certains cas, en mixte. Le décor consiste essentiellement en impressions à la cordelette, en impressions digitées, en incisions cannelées, en stries, en nœuds roulés, au peigne fileté simple et exceptionnellement en incrustation [19].
A Kodian et Tièkène-Boussoura (sites centraux) et à Sine-Ngayène (site occidental), le décor à la cordelette apparaît mieux représenté que le décor strié et de nœuds roulés. Trois nouveaux types de décor font leur apparition : celui dit du « motif 5 », en « sabot » et en « grains de maïs » à Sine Ngayène et pour les deux derniers abondamment à Saré-Diouldé (site oriental). L’engobage est attesté dans tous les sites fouillés mais, du fait de l’érosion ou de la petitesse de la surface décorée, il a été difficile d’apprécier d’éventuelles variations de fréquence
Enfin, il convient de préciser que les caractéristiques intrinsèques de la poterie de cette aire restent encore mal connues [20].
- La céramique des tumulus
La province archéologique des tumulus n’a fait l’objet que de peu de fouilles : JOIRE et DUCHEMIN : 1941-42 : Rao, THILMANS et DESCAMPS : 1971 : Ndalane.
De même, la « chronologie est encore assez mal connue » (BOCOUM 1993 : 28) ; la série ne comportant que quelques dates : 1157 ± 119 ans BP (Dak-107) soit [cal AD 772 - 995, cal BP 1 178 - 955] : Ndalane et 751 ± 100 ans BP (Dak-162) soit en valeur calibrée : [cal AD 1 180 - 1 310, cal BP 770 - 640] : Massar (Secteur de Rao).
Ces lacunes influent nécessairement sur l’information qu’on est en droit d’attendre de la culture matérielle ; la céramique en particulier. Cependant, la zone a livré récemment des milliers de tessons de poterie en menus morceaux (Prospections de S K. Mc INTOSH et R. J. Mc INTOSH : 1993 : 99)
À l’étude, il est apparu que les catégories céramiques identifiées ne sont pas homogènes. Il existe une division entre la production des tumulus du Nord (Rao/Dahra) datée de 900 - 1000 après J.-C. et celle des tumulus du Sud (Mbacké/Nioro du Rip) qui est plus ancienne : 700-1000 après JC.
D’une manière générale, deux types sont reconnus : une céramique plus ou moins récente provenant des villages désertés ou « Gent » et une céramique ancienne. La céramique récente comprend en abondance des bords simples et biseautés ayant appartenu à des poteries globulaires à ouverture fermée. En effet, 65 % et 73 % des tessons ne portent pas un décor respectivement dans le secteur de Rao et de Mbacké.
La céramique ancienne est dominée surtout par des bords simples tant ouverts que fermés au décor excisé. Les impressions sont localisées sur la panse des vases. D’autres styles décoratifs sont signalés. Ce sont : les impressions de coquilles de tympanotonus, les points incisés sous les cols en chanfrein, droits ou retournés (Rao), les chevrons, les ponctuations, les cannelures, les impressions à la roulette sur deux chevrons (Mbacké). De même, les dégraissants organiques, sableux... sont reconnus.
- La céramique des amas coquilliers
La céramique des sites du Saloum est assez bien connue. Il semble que les tessons de poterie récoltés appartiennent à des « familles céramiques » différentes. Il existe « la famille de Dioron- Boumak, de Dionewar et de Faboura » (THILMANS 1997 : 13).
La mieux représentée de ces familles est celle dite de Dioron-Bounak dont la totalité de l’amas est d’âge protohistorique : 1580 ± 80 ans BP (MC-581) soit après calibration : [cal AD 405 - 564, cal BP 1 545 - 1 386]. Une vingtaine des amas de ce groupe est surmontée de tumulus, monticules de coquilles renfermant des inhumations.
Les défunts étaient déposés avec leurs équipements : armes, objets de parure, poteries... Les cadavres d’enfants étaient accompagnés de minuscules poteries. Notons que les poteries utilitaires sont d’une exécution moins soignée que les poteries funéraires. Celles-ci se subdivisent en deux groupes.
Le premier est constitué par des poteries ovoïdes ou sphéroïdes à ouverture peu large. Le couvercle est supporté par une « embase », console en porte-à-faux, sur laquelle il repose. Le décor est moins fréquent.
Le second groupe, le plus caractéristique, est constitué de poteries dont l’épaule (partie bombée entourant l’ouverture) se poursuit directement dans le fond arrondi. Il n’existe donc pas de panse. La largeur maximale occupe une position très haute. L’ouverture est large et le col est court. Le couvercle est de forme très particulière, sa portion centrale étant déprimée. Ces pièces sont recouvertes d’un engobe rouge lissé (planche VII).
Quant à la « famille céramique » de Dionewar, une datation radiocarbone a donné : 1 555± 80 ans BP soit [cal AD 803 - 975, cal BP 1 147 - 975] après calibration. Les amas sont également surmontés de tumulus mais ils ne renferment qu’une seule inhumation non accompagnée de poteries funéraires (THILMANS 1997 : 13).
Enfin, la « famille de Faboura », dont neuf datations 14 C situent les vestiges de présence humaine de : 1940 ± 80 ans BP (MC-1390) à 1360 ± 80 ans BP (MC-1382) soit respectivement après calibration : de [cal AD 427 - 598, cal BP 1 523 - 1 352] à [cal AD 615 - 723, cal BP 1 335 - 1 227]. Ce groupe n’édifiait pas de tumulus. Les défunts étaient inhumés dans l’amas lui- même avec des poteries.
Les dégraissants de la production de cette série consistent essentiellement en chamotte et en coquillages pilés. De même, les impressions de coquilles de tympanotonus et à la cordelette prédominent.
2 - Divers éléments céramiques
Ils assurent une fonction autre que celle de récipient. Ce sont les disques perforés, les fusaïoles, les représentations anthropo-zoomorphes, les pipes, les poids de filets, les bouchons de poteries, les cuillères, les perles, les grelots en terre cuite, les phallus et ce qu’on pourrait appeler les curiosités céramiques. Ces pièces peuvent, dans certains cas, constituer des traceurs archéologiques.
- Les disques perforés
Les disques perforés en céramique appelés également disques à cordeler ou disques modelés et perforés [21] découverts dans l’espace sénégambien continuent de préoccuper les chercheurs, surtout en ce qui concerne leur fonction et leur chronologie. Mais la nature technologique mériterait des renseignements supplémentaires (planche VIII : 1).
Ces pièces, qui s’élèvent à un millier, proviennent, en l’état actuel, de cinquante-deux sites localisés principalement dans la vallée du fleuve Sénégal et les amas coquilliers gambiens [22]. Si les découvertes des auteurs attestent un décor unifacial et des perforations centrales et périphériques circulaires dans la presque totalité des pièces, l’utilisation d’un dégraissant tantôt de chamotte, tantôt de végétal, la fragilité des sujets, il reste que les diverses interprétations et les raisonnements à implication chronologique, c’est-à-dire en tant que « traceur » possible, sont dans certains cas discutables.
CHALEIX (1989 : 92) fait remarquer une nette complémentarité entre disques et nature archéologique des stations. Les pièces sont inventoriées sur les sites d’habitat et les sites métallurgiques de la haute et moyenne vallée mauritanienne du Sénégal. La basse vallée n’en recèle plus lorsque s’interrompt la zone métallurgique.
CHAVANE (1985 : 150) a mis au jour onze pièces à travers divers sondages à Ogo. Les vestiges étaient localisés « dans la couche archéologique la plus récente ; celle qui est contemporaine de l’extension de l’empire du Mali ». Il est à noter que THILMANS (1979) et (THILMANS 1983 : 198) estiment que ces engins seraient introduits par les auteurs de la famille céramique de Sinthiou-Bara ; lequel site étant considéré par l’auteur comme le plus ancien de la vallée du Sénégal.
Au plan fonctionnel, à quelques exceptions près [23], toutes les publications considèrent ces objets comme étant destinés à la confection descordes et à la filature. A Ogo,l’analyse palynologique a mis en évidence la présence de pollens de coton dans les couches à fusaïoles et à disques.
L’auteur a réussi à tresser une corde convenable en utilisant simultanément deux disques à deux perforations centrales chacun et cinq à six périphériques pour l’un et l’autre. En effet, quelques enquêtes ethnologiques [24] et des expériences [25] tendent à lui donner raison. Néanmoins, nous pouvons nous demander si ces engins ne remplissaient pas d’autres fonctions en dépit du fait qu’ils puissent tresser des cordes. Dans le cadre de notre enquête ethno-archéologique, les potières interrogées à Thioubalel et Dioudé-Diabé (Vallée du Sénégal) parlent de couvercles d’encensoirs. L’une d’elles a confectionné un disque perforé disposant d’une anse. Les dimensions intègrent celles des pièces archéologiques. Mais celles-ci ne comportent pas d’anse, laquelle représente une différence morphologique importante qu’il est difficile d’ignorer.
Dans l’ensemble, nous constatons que ces engins posent un certain nombre de problèmes dont les solutions résident dans l’orientation des recherches archéologiques (la stratigraphie aidant) vers les sites où ils abondent, et ethnologiques, vers les ateliers céramiques traditionnels.
- Les fusaïoles
« Objet de terre cuite, presque toujours usé, parfois en pierre, ayant la forme d’une petite toupie ; traversée par un trou de quelques millimètres de diamètre où l’on enfonce une tige de bois qui reçoit le fil de coton, la fusaïole constitue le poids de base rotatif grâce auquel on enroule le fil » (DEVISSE, 1981 : 2). La fusaïole constitue une preuve de l’existence d’un tissage ancien du coton. (planche IX)
L’aire de distribution de fusaïole concerne uniquement la partie septentrionale du pays : vallée du fleuve Sénégal (dix pièces au moins) et Mbanaar de Raw (trois seulement).
Au regard du nombre d’exemplaires recueillis et de leur état fragmenté, une classification et une description risquent d’être de portée très limitée. Nous retiendrons tout de même les aspects suivants :
- Du point de vue morphologique, une nette différence s’observe entre les individus de Thiélaw et ceux de Raw (sites de Massaar, et Ngiguela). Des affinités timides existent entre Ogo, Thiélaw, et Sinthiou Bara. Les éléments de Thioubalel se particularisent
- Du point de vue décoratif, la production du Nianimaru est de loin la plus soignée (engobage, lissage) contrairement à celle de Thiélaw et Ngiguela qui apparaissent plus frustes. Le décor incisé est partagé entre Nianimaru et Guédé-village.
Quant aux données métriques, elles tournent autour de trois à quatre mm (diamètre du trou) avec des valeurs élevées aux sites de Ngiguela (6mm) et Massaar (5mm). Tout comme les disques, les fusaïoles peuvent constituer « un indicateur précieux d’identification chronologique des sites du Fouta » (CHAVANE 1985 : 152). L’auteur a recueilli ces pièces dans les couches archéologiques où sont présents les pollens de coton et conclut à l’hypothèse de l’introduction de la culture au Tekrour dès le 11e siècle. A l’appui, il fait mention de l’arrivée du coton durant cette date en pays toucouleur signalée par EL BEKRI.
- Les représentations anthropo-zoomorphes
Elles témoignent d’activités pastorales ou simplement de jeux d’enfants (planche X). Une dizaine de sites archéologiques de la vallée du Sénégal a fourni des représentations anthropomorphes. Nous remarquerons que, à l’exception de Diafane-Belkindi et Thiélaw, tous ont livré des disques perforés en céramique. De même, les figurines consistent essentiellement en extrémités céphaliques. Par contre, comme précédemment, les représentations zoomorphes sont présentes dans neuf sites de la même aire géographique.
Trois sites n’ont pas livré de disques : Thiali, Fondé-Elimane et Diallowali. Une figurine fragmentée provient de Thioulel-Foobo (Planche IX). « Elle fait apparaître assez nettement un buste anthropomorphe où on reconnaît facilement l’épaule droite. A l’emplacement du cou, une tige était probablement prévue pour supporter la tête, comme en témoigne une petite perforation » (BOCOUM 2000 : 138).
Il est à noter, enfin, que les cartes des représentations anthropomorphes et zoomorphes ne sont pas superposables. Seul le site de Sinthiou-Bara regroupe les deux types.
- Le matériel pipologique
Le matériel pipologique en terre cuite (Planche VIII : 2) est récupéré au moins dans quatre sites sénégambiens dont : Guédé : 31 pièces dont 4 intactes (sondage CHAVANE 1985 : 68) ; Gorée : quelques pipes (fouilles hollandaises du Fort Nassau, 1951) ; région de Saint-Louis : quelques pipes (Collection IFAN.) ; Ethiolo : 31 fragments ramassés en surface (De LESTRANGE 1976).
Les données du travail de MVONDO (1988) consacrées aux pipes résolvent les multiples questions liées notamment au caractère endogène ou exogène [26] de la production (CHAVANE 1985 : 70), aux problèmes de chronologie, de description, à la nature et à l’origine des produits fumés.
L’étude identifie la production de Guédé-Tombouctou dans le type I : type récurrent à fourneau ovoïde se caractérisant par une embase plate et ronde avec une hauteur variant de 0,3 à 1 cm. La tuyère est en croissant. Guédé dispose d’une production locale [27] apparentée à celle de la boucle du Niger caractérisée par une maîtrise de la technologie des pipes ovoïdes qui représentent 38 à 20% du matériel.
Le décor (Guédé-Ethiolo) est incisé mais avec en plus à Ethiolo des lignes de points, de larges sillons circulaires, des quadrillages, des chevrons ou des cas mixtes : quadrillages-sillons, sillons parallèles-quadrillages puis chevrons, stries parallèles-lignes de points.
La distribution chronologique des niveaux auxquels appartiennent les pipes a donné un tableau allant du Ve siècle B. C. au XXe siècle [28](MWONDO 1988 : 766). Geede, dont les pipes sont localisées dans les niveaux datés de 1500 A.D., s’associe aux neufs autres sites dans les périodes du XVe au XVIe siècle.
Les données palynologiques de Ogo (CHAVANE 1985 : 109-112) ont permis d’identifier dix-huit familles de plantes permettant une reconstitution du paysage végétal qui était jadis une savane arborée. L’analyse en laboratoire combinée aux données ethno-archéologiques révèle que la plupart de ces plantes déterminées (parties albites : écorces, feuilles, racines) étaient fumées de façon occasionnelle par les populations pour des raisons mystiques, religieuses et médicinales. La conséquence serait de considérer l’acte de fumer les plantes comme étant une pratique antérieure à l’introduction du tabac en Afrique.
- Les poids de filets
Ce sont des objets de forme oblongue et percés longitudinalement. Ils sont liés à la pêche et remplissent d’autres fonctions en ce sens que « les femmes aiment bien porter à la taille des ceintures de perles en terres cuites sonnantes et tintantes... » (DIOP 2000 : 281).
Une quarantaine de poids de filets entiers ou peu endommagés dont trois en rapport avec un foyer (Planche XI) a été trouvé dans les niveaux les plus anciens à Ganguel-Soulé (BOCOUM 2000 : 87-88).
- Bouchons de poteries
Vingt-six éléments, dont vingt étudiables sont identifiés. Ils sont répartis dans cinq types suivant leur morphologie (Planche XII et XIII : 1).
Type A : bouchons simples en forme de champignon. Il compte neuf individus ventilés à travers trois sous-types.
- A 1 présente un angle de jonction abrupt entre la partie inférieure et la partie supérieure de l’objet, laquelle est arrondie et légèrement bombée. Les deux éléments (Sen 77-1-15) atteignent une moyenne de 50mm au diamètre au sommet et de 80mm à la hauteur,
- A 2 est représenté par un individu : (Sen 77-1-15) sa particularité tient au fait que la partie supérieure est ourlée et aplatie avec au sommet un faible renflement résultant probablement d’un aplatissement non réussi. La hauteur atteint 65mm et le diamètre au sommet 67 mm,
- A 3 présente un bombement excessif de la partie supérieure, trait qui lui confère une certaine originalité. Il regroupe l’essentiel des objets avec six exemplaires. La moyenne de la hauteur atteint 70mm et le diamètre au sommet 55mm.
Type B : bouchon à cupule sommitale. L’exemplaire, assez endommagé dans sa partie supérieure, s’individualise à cause d’un trou ovalaire de 18mm localisé au sommet. Le diamètre atteint 56mm et la hauteur totale 69mm.
Type C : minuscule bouchon. Egalement constitué d’un élément, ce type aux dimensions très modestes dispose d’une surface plate, d’un fond perforé d’un trou et décoré de deux incisions parallèles verticales sur une face. Le diamètre au sommet mesure 23mm et la hauteur 29mm.
Type D : bouchon encastré très allongé. La partie supérieure de l’individu n’est que très légèrement surélevée. La hauteur est de 107mm et le diamètre au sommet de 41mm.
Type E : il est représenté par une huitaine d’éléments très fragmentés (Sen 77-1-17). Du fait d’une courte languette (10mm) et d’une partie supérieure présentant un important diamètre, les individus s’individualisent par rapport aux autres. Ils portent un motif cordé, ou cannelé, ou incisé, ou sont enfin engobés seulement. La hauteur peut atteindre 25mm et le diamètre au sommet 62mm.
- Cuillères
Ces éléments sont peu nombreux (planche XIV : 1).
Deux cuillères (Sen 77-1-16) fragmentées ont été recueillies à Thioubalel. L’une d’elle est longue d’environ 50mm.
- Perles en terre cuite
Ce sont des objets de parure. L’inventaire n’est pas encore au point. Excepté celles qui sont ramassées en surface, trois ont été trouvées en stratigraphie à Thioubalel et à Ogo.
Dans le premier site, la pièce oblongue et engobée noire est recueillie à 105cm de profondeur. Sa hauteur totale est de 22mm. (THIAM 1991 : 271).
Dans le second site, deux perles ont été récupérées en faible profondeur (0.36 et 0.39). De forme cylindrique, les dimensions atteignent : 10.8mm et13.7mm de hauteur et le diamètre 10.4mm et 13.7mm (CHAVANE 1985 : 164).
- Les phallus
Objets en forme de champignons liés probablement à des représentations sexuelles. La série en compte trois (Sen 77-1-15). Ils sont décorés d’incisions suivant les nuances ci-après : chevrons : 1, incisions de lignes parallèles horizontales semi-circulaires : 2, incisions de motifs rectangulaires : 3 (planche XIII : 2).
- Les curiosités céramiques
- La pièce énigmatique de Joal
La pièce [29] provient de l’amas coquillier de Joal (planche XV). Elle a la forme et la dimension d’un œuf d’autriche et est percée de petits trous. De couleur grise et rouge brun pâle, elle est couverte d’excroissances jusqu’aux trois quarts supérieurs vers le sommet où sont gravés des zigzag et des chevrons alignés et quatre cicatrices.
A l’intérieur, se trouve un petit fragment ayant un diamètre supérieur à celui des trous.
MAUNY (1952 : 71-72), auteur de la publication, faisant état des fonctions supposées : instrument de musique comme le prétendaient les populations du village ou objet rituel ? Il est à peu près certain que le premier cas ne peut être retenu, le bruit que peut faire l’objet étant trop faible. Ainsi, il est permis d’envisager une fonction rituelle.
- Cinq fragments non jointifs sont récoltés en 1977 (Sen 77-1-15, n° 2 et 3 et Sen 77-1-16, n°1, 4 et 5). Le poids total atteint 460 g : 30g pour le petit fragment et 150g pour le grand. Ils portent de la chamotte, une couleur extérieure brun rouge clair et un décor fait d’impressions digitées bifaciales. Le diamètre des empreintes peut atteindre 13mm (Planche XVI : A).
- Il s’agit d’une petite coupelle à la lèvre en festons (Sen 77-1-15). La couleur extérieure et intérieure est rouge faible et des traces de coups de feu sont visibles sur les parois. Le diamètre à l’ouverture est de 55mm et l’épaisseur de 8mm (planche XVI : B). Les couleurs ne constituent pas un bon critère discriminatoire dans la mesure où il n’existe pas de lien entre le matériau de base et la couleur du produit fini. Les oxydes de fer, principalement, et le type d’argile sont responsables de la couleur.
Du reste, la céramique ethnographique peut, aider à déterminer, dans certains cas, la fonction de certaines pièces.
- Les grelots en terre cuite
Ils proviennent d’Ethiolo, village Bassari de la frontière sénégalo-guinéenne. Les quatre fragments récupérés (De LESTRANGES 1976) comportent au pôle supérieur un téton percé d’un trou et au pôle opposé une fente ébréchée. Le décor est linéairement incisé autour d’un téton avec des motifs en hachures, en sillons et en lignes de points. L’un des grelots atteint une hauteur de 3cm.
L’utilisation des pièces est encore énigmatique. Une fonction symbolique est à retenir, mais l’hypothèse d’un jeu d’enfant n’est pas non plus à écarter. Nous savons par ailleurs que les grelots en fer font partie de l’équipement du cheval.
III - Céramique ethnographique : une enquête à développer
La quête puis le traitement de l’argile tout comme les opérations successives, laissent apparaître des différences parfois significatives et font également l’objet de prohibitions et de prescriptions multiples à certains stades de la chaîne opératoire. Les artisans actuels sont le plus souvent des femmes, mais il y a aussi des hommes, ce qui dément ainsi une spécialisation sexuelle [30] (THOMAS 1969 : 513).
Tous gèrent des intérêts communs et gardent jalousement le savoir qu’ils transmettent à la descendance. L’exercice du métier résulte, en effet, d’une transmission héréditaire. Sous ce rapport, la profession semble s’organiser autour d’un milieu fermé comparable à une caste Le groupe s’insère pourtant harmonieusement à la société du fait notamment des prestations. Le produit céramique est vendu à la communauté contre des numéraires ou son équivalent en céréales.
Les ateliers céramiques implantés actuellement dans l’aire sénégambienne emploient différents types d’argile, compte non tenu de leur situation géographique. L’argile des mares, des termitières, des rizières... etc., qu’on rencontre à peu près partout dans la zone, sont appréciées différemment par les potiers. En effet, il est attesté qu’au Sud-Est, le sédiment argileux recueilli des mares n’est pas usité. Il l’est cependant au Sud-Ouest (Gaye 2001 : 43).
De même, dans la vallée du Sénégal,les rizières, tout comme les termitières qui sont visibles sur le paysage, n’ont jamais servi à façonner des vases, du moins pour la période contemporaine. Il s’agit sans doute d’un choix culturel voire une tradition, qui est également reconnue dans les variétés des dégraissants, le montage des poteries, les techniques de cuisson et dans une moindre mesure, dans le système décoratif.
1 - Acquisition et traitement du sédiment argileux
Une pâte céramique [31] comprend l’argile et les dégraissants [32]. La quête de l’argile obéit en général à un calendrier du fait des interdits.
Les différents types de sédiments à poterie sont recueillis des cuvettes de décantation à faible profondeur et en surface dans le cas d’une termitière [33] (planche XVII : 1 et 2 : Atelier de Barafouti).
planche XVII
Celle-ci ne subit aucun traitement particulier ; le matériau étant naturellement apte à être modelé. Ailleurs, les potiers rajoutent beaucoup de dégraissants dans leurs productions. Les types reconnus sont assez variés : la chamotte, les ratés de cuisson, la paille, des écorces d’arbres, des crottins d’âne ou de cheval ou un mixage fait de ratés de cuisson et de sable, de bouses de vaches et de tessons archéologiques, de son de riz et de ratés de cuisson ou de récipients hors d’usage, des coquilles de mollusques [34], etc. (GAYE 2001 : 52).
D’une manière générale, « l’argile est d’abord broyée, épurée manuellement et humidifiée, puis dégraissée, mise en mottes et recouverte... et enfin laissée en maturation pendant un ou plusieurs jours (pourrissage) avant le début du façonnage » (DIOP 2000 : 265), mais des particularités discrètes s’observent entre ateliers (cf. caractéristiques de quelques traditions) :
Caractéristiques de la tradition Sérère du Centre Ouest du Sénégal. Source : M. Sall, 1996
Acquisition de la matière première
- Argile des cuvettes de décantation
- Préparation de la pâte
- Concassage, trempage
- Ajout de dégraissants
- Calcaire
Caractéristiques de la tradition Soninké et Toucouleur de la Haute Vallée du Fleuve Sénégal. Source : A. Gelbet : 1997
Acquisition de la matière première
- Argile des cuvettes de décantation
- Préparation de la pâte
- Broyage, trempage
- Ajout de dégraissants
- Chamotte et végétal
Caractéristiques de la tradition Toucouleur de la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal. Source : ND. S. Guèye : 1998
Acquisition de la matière première
- Argile des cuvettes de décantation
- Préparation de la pâte
- Broyage, humectation
- Ajout de dégraissants
- Chamotte et bouse de vache / chamotte et crottin de cheval
Voir aussi, les caractéristiques de la tradition Bassari et Bédik du Sud - Est du Sénégal (M. Thiam : 2002, Inédit) en document joint.
2 - Techniques de façonnage
Le façonnage est une « opération ayant pour but de donner une forme à une pâte de poterie » (BALFET et al. 1983 : 55). Les modes de façonnage (planche XVII : 4 : atelier d’Egath) sont le colombinage et le moulage, accessoirement le tournage [35], (MAUNY 1961 : 349), innovation récente d’ateliers urbains.
La technique de montage comprend essentiellement trois étapes (GUEYE 1998 : 67) :
- façonnage et mise en forme de la partie inférieure du récipient qui comprend l’ébauche et le corps inférieur de la pièce par creusage ou par moulage,
- façonnage et mise en forme de la partie supérieure (panse et bord) par montage aux colombins ou par pincement et étirement,
- finition du récipient par lissage, par grattage et par décoration. L’adjonction d’accessoires, tels les boutons, anses... et des marques considérées comme des signatures, achève l’opération. Des instruments naturels ou manufacturés sont associés au façonnage. Ces derniers constituent la particularité de certains centres du Sud-Est dans la confection des fonds de récipients. Le support (qui n’est plus un fond de calebasse hors d’usage ou une poterie retournée) fabriqué en série consiste en plaques d’argile discoïdes légèrement concaves et de dimensions variables : 12 à 23cm. (planche XVII : 3).
3. Techniques de séchage
Le séchage des poteries constitue une étape importante de la chaîne opératoire car il influe sur la cuisson.
L’opération dure d’un à une quinzaine de jours et se passe dans un endroit abrité pour éviter, entre autres, les coups de vent et une intensité forte du soleil.
4 - Techniques de décoration
Il y a lieu de distinguer le traitement pré-cuisson et le traitement post-cuisson.
Dans le premier cas, les motifs suivants sont connus : chevrons, lignes parallèles exécutées à l’aide d’un peigne à cheveux, impressions digitées, pointillés, épi de maïs égrené, incisions ondulées au moyen de vertèbres de poisson, impressions cordées et engobage. Dans ce dernier cas, le matériau est une roche friable de couleur rougeâtre ramassé aux environs du fleuve Sénégal.
La solution est appliquée sur la surface extérieure des poteries à l’aide d’un chiffon ou à la main. De même, au Sud du pays, une solution à base d’écorces d’arbre est utilisée.
Les écorces sont séchées, réduites en poudre et diluées dans de l’eau pour obtenir une solution rouge - rougeâtre. Des marques sont obtenues au moyen d’une coque d’arachide appliquée du côté interne sur la pâte encore molle. L’empreinte, indélébile, repérable après cuisson, représente une signature. Et c’est un trait distinctif de la série (planche : II).
Dans le second cas, on identifie la peinture bleue et blanche (GUEYE 1998 : 75). Traditionnellement, pour obtenir cette dernière, les potiers utilisent de vieux ossements d’animaux pilés et tamisés. Actuellement, ils se servent de la peinture industrielle comme la chaux blanche, délayée dans de l’eau. L’enduit blanc donne des motifs géométriques sur la section de la lèvre, sur la panse et sur les articulations, des décors en relief. La peinture bleue intéresse également ces différentes parties indiquées précédemment. Elle est un produit industriel récent qui, à l’origine, était utilisé pour rendre plus éclatant le linge.
5 - Techniques de cuisson
La cuisson est une « opération consistant à soumettre un objet façonné à l’aide d’une pâte argileuse à une température suffisante pour lui faire subir une transformation irréversible de déshydratation » (BALFET et al. 1983 : 69). Différents types d’installation sont identifiés dans l’espace sénégambien. L’opération peut se passer dans une fosse peu profonde (15 à 20cm) appelée cuisson en fosse, à même le sol ou cuisson en meule, dans une installation légèrement surélevée consistant en gros blocs de pierres latéritiques qui servent de support aux sujets à cuire. (planche XVII : 5). Cette dernière méthode est utilisée au Sud-Est du pays.
Mais, partout ailleurs, il y a de plus en plus l’usage du four [36] (BALFET et al. 1983 : 76), une technique moderne de cuisson. « Les poteries ne sont pas en contact direct avec le feu et ne reçoivent la chaleur que des parois du four » (SERONIE-VIVIEN 1982 : 12).
La période de cuisson est liée aux conditions climatiques et atmosphériques. Pour bénéficier de vents faibles et modérés et d’un faible degré d’hygrométrie, les potières cuisent leurs récipients à la saison des pluies lorsqu’elles ont des réserves de combustibles. C’est le cas du centre Hal Pulaar de Yoroya situé au Sud-Est du pays.
Le combustible est assez varié et s’acquiert dans les environs immédiats, et rarement, lointains, de l’atelier. Il consiste en écorces et branchettes d’arbres, en tissus usés, en sacs, en cordes, en excréments d’animaux. Le schéma d’installation apparaît simple : des excréments d’animaux, écorces et branchettes d’arbres recouvrent les poteries renversées ou retournées.
L’espace de cuisson, situé très souvent non loin de l’atelier, est fixe ou très irrégulier, mais il est privé dans tous les cas. L’opération de cuisson est dirigée par la potière la plus âgée.
Le temps de cuisson varie de onze à treize heures à l’air libre et se limite à trois heures seulement dans un atelier. Cette durée a été confirmée par le laboratoire [37] (PICON in THIAM 1991 : 384).
Les cassures interviennent en fin de cuisson et concernent généralement les éléments volumineux. Les causes (THIAM 1991 : 388) établies sont pratiquement toutes d’ordre technologique : pâte mal préparée, séchage incomplet, insuffisance de l’argile et des dégraissants, forte intensité du feu, excès de chaleur. On note également le passage des animaux, des enfants. Si certains potiers réutilisent les ratés de cuisson pour dégraisser les prochaines fabrications, d’autres, au contraire, les jettent dans un rebut.
Les types de poteries identifiés consistent en productions domestiques essentiellement et en productions rituelles et / ou funéraires et, semble t’-il, non de luxe [38].
1 - Types et fonctions domestiques
C’est l’une des raisons qui a présidé à l’invention de la céramique. Les usages auxquels sont destinés les vases apparaissent parfois difficiles à apprécier : la grande épaisseur des parois et le fond portant des traces de coup de feu sont-ils le signe d’une pièce capable d’aller au feu ?
LINARES DE SAPIR (1971 : 49) indique que, dans les amas coquilliers de la Basse Casamance, toute la céramique trouvée avait un rôle strictement utilitaire comme de nos jours. Comme pour la série archéologique, les types de poterie actuels remplissent des fonctions domestiques (Planche XVIII, XIX et XX) : les grands et les petits récipients pour la conservation de l’eau, les récipients pour se laver la figure ou pour faire les ablutions, les couscoussiers (récipients ouverts sans col, à fond perforé destinés à la cuisson à vapeur du riz ou du fonio), les récipients pour la cuisson de la bière (grands récipients peu ouverts et à bourrelet proéminent ceinturant toute l’ouverture). Les récipients pour la conservation de la bière sont de petits bols avec col, très souvent décorés. Ils sont liés au service de la bière.
A Ogo, CHAVANE (1985 : 138) a trouvé une jarre à fond plat qui porte des tenons de préhension constitués en deux séries de sept alignés verticalement et diamétralement opposés. Sa hauteur atteint 15.7cm, son diamètre à l’ouverture 13.8cm et l’épaisseur du fond 1.7cm (Planche XXI).
2- Types et fonctions rituelles et /ou funéraires
« La céramique a accompagné l’homme après la mort : soit sous forme d’enveloppe, pour les corps inhumés, soit comme témoin, brisé sur la tombe, de l’ancienne appartenance au mort, soit sous la forme de figurines et de petites poteries d’accompagnement » (DEVISSE 1981 : 192).
En Sénégambie, différentes formes sont identifiées :
- les vases à couvercle et à embase dits funéraires provenant de Dioron-Boudaw dans le delta du Saloum.
- les poteries minuscules au fond percé [39](LESTRANGE 1952 48-49 : Vedyey, JOIRE 1955 : 330-332 : Diohine-Fatick, THILMANS et al. 1980 : Sine-Ngayène, GALLAY et al. 1982 : Mbolop-Tobé) intentionnellement d’un orifice et trouvées l’ouverture vers le bas. A Pallan-Madinka, en Gambie, HILL (1977) signale des poteries à fond perforé, mais déposées l’ouverture vers le haut (Planche XXII : 2 : Sine-Ngayène).
- Les mini-poteries : quatre exemplaires aux surfaces irrégulières mais engobées ont été trouvés à Ogo (Planche XXII : 1). Leurs dimensions (hauteur inférieure : 5cm, diamètre inférieur : 10cm), leur disposition et leur contenu (la plus petite contenait des graines de mil) suggèrent un rite cultuel (CHAVANE 1985 : 137). Dans la presqu’île du Cap-Vert, les sites de Ngor, Gorée, Yoff, Bel-Air, Ile de la Madelène ont livré chacun de minuscules poteries habituellement associées par quatre ; dans un cas, il y en avait huit. Les dimensions atteignent, dans le dernier, 50mm de hauteur et 16mm de diamètre à l’ouverture. A Dioron-Boumak et Soukouta de petites poteries sont recueillies auprès de restes d’enfants.
- les poteries jumelées [40] : le site de Ouakam a livré deux vases jumelés ayant les dimensions suivantes : 60 x 47 x 81mm et 67 x 46 x 8mm. Des cas similaires sont signalés à Saré- Tiofi (CHAVANE 1985 : 62) et à Thioubalel (THILMANS 1980). De même, une poterie jumelle (Sen 77-1- 15) également très fragmentée a été récupérée à Thioubalel. Elle porte de la chamotte et un engobe partiellement conservé. Ses dimensions atteignent à la hauteur 22mm et à l’épaisseur de la lèvre 6mm (planche XIV : 2 et 3).
- Les poteries à inhumation : à en croire JOUENNE (1918 : 57), l’inhumation en jarre était connue des populations mégalithiques. A Nianimaru, un vase de forme allongée (les dimensions ne sont pas précisées) rappelant l’aspect d’une amphore, « contenant les cendres des morts » a été trouvé. Il convient de noter que PALMER (1951 : 50) signale des ossements humains dans des poteries des mégalithes. Mais l’auteur nuance sa position en écrivant : « peut-être sera-t-il prudent d’attendre confirmation de ce fait avant d’annexer la région mégalithique du Sénégal et de la Gambie à l’aire des jarres cercueils ».
- les poteries trouvées l’ouverture vers le bas : elles sont particulièrement nombreuses dans les monuments mégalithiques et se localisent tantôt au centre, tantôt à l’extérieur des cercles des sites suivants : Dialato, Thiobé, Diam-Diam, Keur-Alfa, Keur-Bath, Dioli Keur-Demba Loum, Makka, Wassu, Lamine-Koto. Leurs rôles funéraires ou cultuels ne sont pas dans tous les cas certains.
De nos jours, il est à noter la faible importance de la production rituelle (BOCOUM 1989 : 4) Chez les Bassari (à Ethiolo, Sénégal oriental), une seule poterie grossièrement cylindrique a été identifiée. Elle est destinée à recevoir les solutions médicamenteuses.
Chez les Bédik (à Bantata, Sénégal oriental), la poterie rituelle semble réservée à une catégorie spéciale de potiers. Les objets sont en relation avec le « Gacej » qui est, par excellence, l’autel des ancêtres. On doit y déposer une portion de chaque repas avant sa consommation pour éviter, entre autres châtiments divins, le gloître. On y fait également les prières pour lutter contre la stérilité masculine, féminine et toutes autres prières.
Les domaines d’application des interdits, rites et légendes liés à la confection de la poterie sont nombreux. Ils concernent principalement quatre étapes de la chaîne opératoire : l’extraction de l’argile [41], (NIANG 2000 : 27), le façonnage, le séchage et la cuisson. En fait, chaque atelier a ses propres croyances.
Les femmes en état de menstrues ne peuvent accéder au gisement d’extraction de l’argile ni être associées aux étapes de façonnage et de cuisson.
Généralement, avant de prélever le matériau de base, l’artisan « salue » le gisement en apportant, soit du mil soit, de l’arachide, soit du sucre soit, des pièces de monnaie. A Indaar (Atelier Bédik, Sud-Est du Sénégal), il nous a été impossible de prélever le sédiment argileux car la potière « ne pouvait en prendre la responsabilité, d’autant que le matériau a été acheté » (THIAM 1991 : 364).
Les artisans ne peuvent entreprendre leur travail certains jours car ceux-ci sont jugés néfastes et lourds. Ce sont les lundi, mercredi, jeudi et vendredi. Ce dernier jour correspond à la grande prière hebdomadaire des Musulmans.
A Laminiya (Atelier Diakhanké situé au Sud-Est), le façonnage est strictement interdit les lundi et vendredi car, dit la potière, « cela était conclu dans le pacte avec les sorciers ». Cependant, en milieu Bassari et Bédik (minorités de religion traditionnelle africaine), toute activité céramique est suspendue lorsqu’un décès survient dans la communauté (Enquêtes de M. THIAM, mars 1990).
Le dénombrement des poteries avant et après cuisson est également proscrit. En effet, dans les sociétés africaines, le comptage d’hommes ou d’animaux conduit à leur diminution : « C’est soit le premier élément ou le dernier à être dénombré qui doit disparaître », dit la légende.
Pour le séchage, les potières placent, à l’intérieur des pots, des morceaux de charbon de bois [42] et déposent au-dessus d’eux des feuilles de rônier pour conjurer le mauvais sort et surtout pour éviter que les esprits maléfiques ne viennent échanger ou détériorer la qualité des produits. Ceux-ci sont considérés comme des individus vulnérables qui ont besoin de la protection d’esprits puissants.
Lorsque le jour de la cuisson est fixé, la potière s’abstient de toute relation sexuelle. Les artisans qui participent à l’opération ne peuvent se laver le corps le jour ou la veille. En fait, il est indiqué que les poteries ne seraient pas assez sèches si ces prescriptions ne sont pas respectées car l’humidité du corps va se transférer aux pièces d’où des cassures et des déformations. Enfin, avant la mise à feu, il est interdit de parler.
Comme on peut s’en apercevoir, le métier de potier obéit à des traditions et prières magico-religieuses dans l’immense majorité des ateliers sénégambiens
Du Néolithique, époque d’invention de la poterie à nos jours, les sociétés sénégambiennes ont abondamment fabriqué, consommé et échangé les produits céramiques .De nos jours, l’archéologie des céramiques et l’enquête ethno-archéologique retiennent l’attention : des chronologies sont proposées, des typologies établies, les différentes étapes de la chaîne opératoire céramique appréciées.
S’agissant des continuités et ruptures identifiées entre la série archéologique et ethnographique, il convient de noter que :
- Au niveau de la pâte céramique, c’est-à-dire l’argile et les dégraissants, le principe de la préparation est relativement identique dans l’espace sénégambien. Il y a des similitudes formelles en ce sens que les habitudes technologiques néolithiques et protohistoriques se retrouvent sur le vivant.
- Au niveau du façonnage, les techniques sont restées immuables (colombinage, moulage). Trois étapes principales sont reconnues : façonnage de la base, de la panse et du bord, finition.
- Au niveau du système décoratif, les ruptures sont évidentes car plusieurs motifs archéologiques sont inconnus des potiers actuels. C’est le cas du « motif 5 », des impressions « en sabot », des impressions pivotantes en flammes, la Wavy Line... Le décor actuel se caractérise par sa simplicité remarquable.
- Au niveau des techniques de cuisson, les artisans sénégambiens ignorent l’emploi du four du moins pour les périodes néolithique et protohistorique ; les pièces étant cuites à l’air libre, au contact direct du combustible. Cependant, quelques structures particulières existent au Sud-Est.
- Au niveau des types de poteries identifiés, les principales formes et fonctions tout comme les usages divers sont globalement identiques.
De nos jours, la poterie confectionnée suivant les méthodes ancestrales (modelage à la main et colombinage) coexiste avec une production tournée et cuite au four.
Celui-ci est une innovation technologique récente d’ateliers urbains. Ainsi, on assiste à la disparition progressive de l’artisanat traditionnel. Cela va permettre l’avènement d’un nouveau corps de potiers dont les produits dépossédés de leur univers mythique sont destinés à une clientèle privilégiée, locale ou étrangère. La substitution progressive des pièces métalliques ou en formes plastiques aux formes de poteries disponibles actuellement renforce le démantèlement du réseau classique.
Ainsi, il est urgent de résoudre les menaces qui pèsent sur la production céramique actuelle. Ce faisant, les recherches ultérieures doivent s’orienter vers la constitution d’un stock de données exhaustives en procédant à des enquêtes développées notamment des visualisations d’artisans en activité (enregistrement sonore, photos, etc.).
[1] L’engobe est « une pâte fine en suspension dans l’eau. Il s’applique avant la cuisson sur le matériau d’une poterie dont on veut masquer l’aspect grossier ou la couleur et peut-être à la base d’effets décoratifs. Il est parfois lui-même recouvert d’une glaçure » (J.M.Petit 1971 : 78).
[2] Un colombin est un cylindre d’argile que l’artisan moule entre ses mains. « Les colombins sont des boudins de pâte enroulés ou superposés pour constituer le corps de la pièce, et plus ou moins travaillés aux doigts par apports successifs de petits morceaux de pâte et par éléments collés » (J .M. Petit 1971 : 77).
[3] Les impressions, incisions, excisions sont des décors en creux. Il s’agit de « toute technique qui consiste à provoquer des défoncements dans la paroi du vase. Il n’est ajouté aucun élément nouveau comme dans le décor en relief ou dans le décor peint » (H. Camps-Fabrer 1966 : 433).
[4] Ce motif, assez commun dans l’espace sénégambien, s’obtient en imprimant sur la pâte encore molle une cordelette tressée.,
[5] Elle est due à Maurice Ndèye, Chercheur au Laboratoire Radiocarbone de l’IFAN-CAD.
[6] « Il est certain que cette classification est destinée à évoluer. Elle aura à s’étendre (nombre de sites protohistoriques n’y entrant pas, ceux de la presqu’île du Cap-Vert par exemple), à se diversifier (les sites du Fleuve ou ceux des amas coquilliers étant certainement le fait de plusieurs ethnies) et à perdre de sa rigidité (une ethnie pouvant avoir édifié des amas coquilliers tandis qu’une partie d’entre elle vivait sur le continent » in THILMANS, 1993 : 37.
[7] Dégraissant minéral d’un type particulier. Il se compose d’une terre déjà cuite et broyée, ce qui donne à ce matériau la propriété d’abaisser notablement le taux de retrait au séchage et à la cuisson. La terre additionnée de chamotte est dite « terre chamottée » (J.M.Petit 1971 : 77).
[8] « Ce décor impressionné est dû au roulement d’un objet, probablement d’origine végétale. Il consiste en rangées successives de cinq petits mamelons séparés par des colonnettes segmentées » (G. Thilmans et al. 1980 : 39).
[9] « Il s’agit en fait d’une sorte de peigne fileté constitué d’un axe autour duquel sont enroulées des cordelettes disposées selon un réseau losangique dont chaque maille est constituée de deux nœuds serrés l’un contre l’autre. En cas pression peu appuyée de l’artisan, ou à cause d’un lissage ultérieur, il est fréquent que seule apparaisse l’empreinte des deux nœuds roulés et celle d’un très court segment des cordelettes, l’ensemble prenant la forme de dépressions rectangulaires que prolongent deux petites cornes. Dans certains cas toutefois, la totalité du réseau est visible en contre - empreinte » (G. Thilmans, A. Ravisé 1983 : 102).
[10] Le type d’impression en grains de maïs « est obtenu au moyen d’une tresse de fibres végétales, et est encore en usage de nos jours sur le fleuve. D’après la largeur des fibres (4 à 10 mm), et le serrage de la tresse, les dimensions des grains peuvent varier considérablement. Leur degré de saillie dépend de la pression exercée par l’artisan et est également très variable. Ajoutons qu’après d’autres chercheurs, nous n’avons utilisé l’expression en grains de maïs qu’à titre d’image. Ce décor n’a rien à voir avec les impressions dues au moulage d’un épi de maïs égrené. Les contre - empreintes montrent d’ailleurs nettement, au niveau des espaces entre les grains, les rebroussements des fibres végétales tressées » (G. Thilmans, A. Ravisé 1983 : 102).
[11] « Elles permettent d’obtenir des motifs linéaires suivant deux procédés : l’application d’un instrument pointu sur la pâte avant cuisson donne une entaille avec un profil en V, tandis qu’une pointe mousse donne un profil en U, c’est l’incision cannelée » (H. Bocoum 2000 : 85). Les cannelures sont représentées par des motifs divers : « chevrons, croix de Saint-André, losanges pouvant enfermer une petite dépression circulaire ou d’autres losanges) cadre en forme d’ovale allongé enfermant une ou plusieurs cannelures linéaires, cadres en forme de chevrons... » (G. Thilmans, A. Ravisé 1983 : 104).
[12] Ce décor est présent sur plusieurs sites du Bas-Sénégal jusqu’à Ndioum en amont ... , dans les amas coquilliers...L’instrument d’exécution (tympanotonus) est un petit unicellulaire ayant de longues pointes que l’on imprime sur la pâte molle.
[13] Il s’exécute avec un « instrument à pointe qui laisse dans la pâte un trou dont les caractéristiques dépendent de plusieurs facteurs parmi lesquels : l’angle d’attaque (droit ou incliné), la pression exercée et la forme de la pointe (HOLL 1983 : 108).
[14] « Il s’agit de l’empreinte laissée par l’enfoncement des doigts de la main sur une poterie encore molle » (H.Bocoum 2000 : 87)
[15] Il s’agit d’un « motif en relief constitué d’une bande parallèle au plan de l’ouverture » (H.Bocoum 2000 : 87).
[16] « C’est un décor obtenu à l’aide d’un peigne à plusieurs dents » (H. Bocoum 2000 : 87).
[17] C’est l’association d’un ou de plusieurs motifs sur un seul tesson. Plusieurs combinaisons sont possibles : incisions parallèles / décor en sabot (H.Bocoum 2000 : 87).
[18] « Les boutons, mamelons, tétons sont synonymes » (M.R.Séronie-Vivien 1982 : 14). Le « bouton de préhension est une protubérance à base circulaire ou ovale. La hauteur (ou relief) du bouton est généralement égale ou supérieure à son rayon, sinon on a affaire à une pastille » tandis que l’oreille est un morceau de pâte accolé à un vase. Sa hauteur est supérieure à sa largeur et elle est supérieure, ou au moins égale, à la moitié de sa longueur » (M.R. Séronie-Vivien 1982 : 14-15).
[19] L’incrustation est une technique consistant à remplir, après cuisson, les impressions avec un enduit généralement blanchâtre ou rose, afin d’obtenir un effet de couleur. Elle est signalée en faible profondeur à Saré-Diouldé et Ogo.
[20] « Malgré les références faites à une « céramique mégalithique », il est difficile de dire si ce concept recouvre un ensemble réellement homogène. Les profits publiés en 1974 et 1980 parlent plutôt en faveur d’une certaine hétérogénéité » (A. Gallay et al. 1982 : 221).
[21] Le mérite revient à R. Mauny (1955 117) d’avoir signalé des pièces de cette nature à Rindiaw Silla sur la rive droite du fleuve Sénégal et à Diabali dans le Macina. Par la suite, d’autres trouvailles eurent lieu en 1981 au Niger (quatre pièces) et en Mauritanie : Mission 1982. D. Robert : 160 disques.
[22] La découverte de deux fragments sur deux amas coquilliers gambiens repose la question de leur diffusion.
[23] Certes, par mesure de prudence, G. Thilmans préfère « la dénomination descriptive de disques perforés à celle de disque à cordeler qui ne pourra être utilisée qu’en cas de certitude. L’absence de traces d’usure sur les parois des grandes et petites perforations, alors que l’emmanchement aurait dû en laisser et que le passage des fils aurait dû leur conférer un certain lustre en sont les raisons ».
[24] « A Diabali, on m’a dit qu’ils auraient pu servir à la confection des cordes », nous rapporte R. Mauny : 1955. De même, A. J. Arkell estimait que ces disques devaient avoir été « des volants utilisés à la confection des cordes » in G. Thilmans, 1983 : 198.
[25] R. Boser Sarivaxevanis in G. Thilmans, 1983 : 198-199, en Mauritanie, B. Tandia, 1983 : 109
[26] L’auteur pensait que les pipes mises à jour à Guédé avaient été importées au regard de la pâte et de la facture assez particulière.
[27] Le laboratoire a précisé certaines données. Les pipes locales sont en argile rouge, noire ou grise contrairement à celles des Européens qui sont de coloration blanche et fabriqué en moules et en séries. Dans une production de 2095 pipes, 221 sont importées et 1871 sont locales. Seul le delta du Niger présente une situation mixte prolongée.
[28] « Du Ve B.C. (site de Tse Dura : delta du Niger) jusqu’au XIXe siècle, on note une forte densité des pipes à l’est du Sahel (Lac Tchad, Golfe de Guinée, Delta du Niger, Centrafrique) ; lesquelles localités étant considérées comme les points de départ des industries africaines de pipes. Une inversion du raisonnement sur cette question s’impose : l’origine sahélienne des pipes et l’axe nord étant éliminées au profit de l’axe est, quoique le Sahel ait développé peut-être ses formes de pipes propres ».
[29] Elle est conservée à l’IFAN au Laboratoire de Préhistoire-Protohistoire sous la cote SE : 51 - 195 - 2. Ses dimensions sont : hauteur 14cm, diamètre maximale : 11.5 cm, épaisseur : 9 mm, excroissances en surface : 10 à 15 mm et en relief : 2 à 3 mm, diamètre des trous : 11 et 14 mm.
[30] Comme le fait remarquer L.V. Thomas (1969 513), « certaines activités manifestent une spécialisation sexuelle très nette mais celle-ci varie selon les régions : aux environs d’Oussouye, c’est la femme qui fait la poterie et à Séléky c’est encore la femme qui tisse ; mais dans le Fogny, c’est à l’homme que reviennent ces divers travaux ... Certaines besognes affectées à un sexe peuvent éventuellement être accomplies par les sujets du sexe opposé ». De même V. Fernandes, 1951 in (C. Descamps et al. 1974 : 75-76), informe que « les habitants des deux sexes de la région de Gebandor, actuel Diofandor à l’embouchure des Diombos, étaient tous potiers ».
[31] « On appelle pâte céramique, l’ensemble des matières qui constituent la masse plastique susceptible d’être façonnée, c’est-à-dire de prendre et de garder toutes les formes possibles que le potier veut lui donner. Une pâte prête à être travaillée se compose de trois sortes de matériaux : 1er) des matériaux plastiques, 2e) des matériaux non plastiques que l’on appelle des dégraissants, 3e) de l’eau que l’on désigne sous le nom d’eau de façonnage » (L. Franchet 1911 : 25).
[32] On appelle dégraissant un « matériau non plastique, inclus naturellement dans l’argile ou sciemment ajouté par le potier et qui a pour effet de compenser une trop grande plasticité de la pâte. On distingue un dégraissant organique qui peut disparaître après la cuisson en laissant son empreinte et un dégraissant minéral (sable, chamotte). Le dégraissant intervient pour donner au niveau du façonnage la consistance souhaitée à la pâte et prévenir, lors du séchage et de la cuisson, les accidents de déformations ou fissures. Il « ouvre » la pâte en y facilitant la circulation de l’air et de l’eau, et la rend moins « grasse », d’où le terme de dégraissant » (J.M. Petit 1971 : 76).
[33] Toutes les termitières ne sont pas utilisables (La faible plasticité de certaines d’entre elles est évoquée). Leurs sources d’approvisionnement seraient « le siège des génies, d’âmes errantes et des esprits maléfiques que tout le monde ne sait pas apprivoiser. Il n’est pas recommandé d’y recueillir la matière première, si l’on n’est pas doté de larges connaissances mystiques. Ce que ne partagent pas les potières du Sud-Est ». B. Diop 2000 264-265).
[34] L’auteur a identifié trois types de mollusques utilisés comme dégraissants par les potières du Kaasa (SW du pays). Ce sont : le gryphea gazar, l’andara senelis et le tympanotonus fuscatus. De nos jours, seule cette drenière variété est utilisée.
[35] Les seules poteries faites au tour sont originaires du Maghreb, toutes les poteries locales sont entièrement tournées à la main et la dextérité des potières est remarquable. R. Mauny 1961 : 349. « Le tour à potier apparaît en Egypte et en Asie Persienne dès la plus haute antiquité. Homère en parle comme d’un instrument d’usage commun. En effet, certains documents datant des premiers pharaons le représentent (4è millénaire av. JC). Le tour des premiers âges était une simple tablette circulaire montée sur un pivot. On lui imprimait à la main son mouvement de circumduction. On ignore l’époque à laquelle, au tour à main s’est substitué le tour au pied, consistant en une sorte d’essieu à roues pleines, dont l’axe est vertical. Sur la roue supérieure, le potier jette la motte d’argile à façonner en animant l’appareil d’un mouvement qu’il accélère ou freine en agissant du pied sur la face interne de la roue inférieure...Le tour mécanique ne s’en distingue que par son attelage au moteur ... » (G. Janneau 1967 : 9).
[36] « Un four est une construction comprenant une « chambre de cuisson » dans laquelle sont disposées les poteries, fermée en permanence, et un « foyer » dans lequel le feu peut être entretenu et contrôlé ». Il permet d’obtenir des températures homogènes. Il est aujourd’hui attesté que le four du métallurgiste est dérivé de celui du potier. Les artisans sénégambiens des périodes néolithiques et protohistoriques ignoraient de telles constructions, ce qui ne constituait pas un vide technologique mais s’explique par la qualité des argiles employées.
[37] D’après M. Picon, auteur des analyses, les argiles en question sont constituées essentiellement de Kaolinite. Leur caractère réfractaire permet des cuissons et des refroidissements rapides.
[38] La peinture et le vernissage sont signalés dans les Mbanaar de Raw par J. Joire en 1955 (1er type), à Dioli Keur Demba Loum et Ndiaw par P. Jouenne en 1930, à Guédé, Thiélaw par H. Bessac en 1964 (2e type). Rappelons que le fragment de poterie émaillée trouvé à Sinthiou-Bara était probablement importé (G. Thilmans et al. 1978). Nous pensons que ces procédés sont exclus, en l’état actuel, de la production archéologique locale lorsqu’il s’agit de céramique glaçurée, vernissée, émaillée ou peinte. Mais, à titre d’hypothèse, la réflexion pourra s’orienter vers les poteries à pieds, cannelées, noires et d’aspect brillant provenant de Sinthiou -Bara. Il y a lieu de s’intéresser au degré de rayonnement de ces céramiques.
[39] Les populations Kogniagui et Bassari de Vedyey, village au nord de Youkounkoun, emploient de nos jours, pour connaître l’avenir, de petites poteries percées : c’est la manière dont l’eau s’écoule de la gourde qui est interprétée » (M. de Lestrange 1952 : 48-49). « En Cote d’Ivoire, à Paraladougou, des poteries minuscules de facture très grossière ont été trouvées. Elles sont percées au fond par un trou régulier de 6mm de diamètre et ont 20mm de haut, 45mm de diamètre » (G. Clamens 1951 : 98). Enfin, au Sénégal, J. Joire (1955 : 330- 332) rapporte que chacun des tumulus Sérère du cimetière de Diohine-Fatick est garni d’une poterie renversée, percée d’un petit trou.
[40] Elles sont également trouvées chez les populations Konh de la région forestière de Haute Guinée. Les pièces sont toujours placées dans les cases où sont nés les jumeaux (R. Schnell 1945 : 19) De même, au Dahomey (actuel Bénin), les poteries jumelées servent exclusivement au culte des jumeaux. Toute personne ayant eu une grossesse gémellaire doit ériger un autel aux jumeaux (A. S. Tidjani, 1945 : 19). L’auteur estime que les poteries de Wakam étaient enterrées sur ces lieux depuis 1917 par des militaires dahoméens, guinéens et autres y tenant garnison. Cette remarque peu pertinente est écartée et R. Mauny (1946 : 17) écrit qu’il s’agit d’objets autochtones remontant à une époque où les populations n’étaient pas encore islamisées.
[41] « A Aloute-Manding dans le Fooni-Mandinka, avant de procéder à l’extraction ou au façonnage, les potières invoquent le nom de la première potière du village (Mariama Batourou) qui aurait introduit le travail de l’argile dans le village et celui de la maîtresse principale qui les a initiées pour solliciter la bénédiction sur leur travail et leurs poteries ».
[42] En Sénégambie, il est courant de constater que, lorsque les femmes sèchent la farine de mil ou le couscous, elles placent au milieu un morceau de charbon de bois pour éviter que leurs produits ne soient échangés par le diable.
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THIAM Mandiomé
(maître-assistant, département d’histoire, UCAD)
Source : Histoire-Afrique.org