Après une première édition en 2008, Soninkara.com à travers Sonink’Art est sur le point d’inscrire dans le paysage socioculturel une empreinte innovante, c’était le 30 mai 2009 à Aubervilliers. Cette rencontre ne répond elle pas à un besoin de recherche, d’identité dans un pluriel national parfois violent, nécessité de se faire connaître à travers les prismes des échanges sous des vocables multiples ? En choisissant le thème de conférence « les premiers soninkés en France : de la situation d’émigrés à celle d’immigrés. » Soninkara marque une volonté d’appropriation du parcours du teraana (ceux de l’aventure) pour mieux appréhender le vécu.
Cette conférence animée par Catherine QUIMINAL professeur émérite de sociologie et d’anthropologie, par WAGUE Cheikhna Mahamadou historien-doctorant et chercheur à la Sorbonne, par KAMARA Nabakha l’aboutissement modèle de l’émigration, Sonink’Art veut ainsi élever le débat pour sortir des clichés habituels de stigmatisation. Ce débat a permis de faire la rétrospective du parcours du combattant, mais aussi des réalités multiples des immigrés, les échecs, les désillusions, les incompréhensions et des réussites. Car dans l’imaginaire sooninke, aventure rime avec réussite, mais en intégrant femmes, enfants et sooninkaaxu dans le puzzle juridico institutionnel de France, les processus de socialisation et d’appropriation de cette culture d’accueil constituent un combat à échelle multiple qui peut certes être gagné. Catherine QUIMINAL le précisera au cours du débat que les immigrés sont loin de constituer le lot de ceux qui ignorent leur droit, et d’autre part on parle peu de ceux qui réussissent, et que de plus en plus de jeunes sooninko fréquentent les universités, le tableau n’est pas que sombre.
Cette conférence animée par Catherine QUIMINAL professeur émérite de sociologie et d’anthropologie, par WAGUE Cheikhna Mahamadou historien-doctorant et chercheur à la Sorbonne, par KAMARA Nabakha l’aboutissement modèle de l’émigration, Sonink’Art veut ainsi élever le débat pour sortir des clichés habituels de stigmatisation. Ce débat a permis de faire la rétrospective du parcours du combattant, mais aussi des réalités multiples des immigrés, les échecs, les désillusions, les incompréhensions et des réussites. Car dans l’imaginaire sooninke, aventure rime avec réussite, mais en intégrant femmes, enfants et sooninkaaxu dans le puzzle juridico institutionnel de France, les processus de socialisation et d’appropriation de cette culture d’accueil constituent un combat à échelle multiple qui peut certes être gagné. Catherine QUIMINAL le précisera au cours du débat que les immigrés sont loin de constituer le lot de ceux qui ignorent leur droit, et d’autre part on parle peu de ceux qui réussissent, et que de plus en plus de jeunes sooninko fréquentent les universités, le tableau n’est pas que sombre.
Cette journée a permis aux pionniers de l’immigration de s’exprimer à travers la projection d’un film que les jeunes ont réalisé, ces produits constituent des matériaux impérissables de la mémoire de l’immigration. Les artisans et les artistes ne furent pas en reste, des tableaux peints séance tenante, des bijoux et des statues forgés et sculptés en direct, le génie sooninke en adéquation avec les outils informationnels derniers cris (caméra, écran géant, retransmission en direct), le sooninkaaxu investi les champs de l’avenir et Soninkara en a la maîtrise.
Le rythme, les pas de danse, les mélodies ont constitué des ingrédients forts de la journée. Quelles émotions m’envahirent quand les taalibo (étudiants) habillés de pantalons blancs bouffant avec des lanières rouges et leur tête coiffée de foulard rouge entonnant le Ye jarinton xa nawaari, littéralement les félins rugissant (lions) qui sortent de leur tanière. Des années de joie et d’insouciance juvéniles me reconquirent. L’athlétisme, l’agilité et la dextérité du point d’appui au point d’atterrissage dans le mouvement sont les forces maîtresses de cette danse, sûrement je reviendrai sur le taalibaaxu, aussi bien sur l’université islamique en pays sooninke (mayisi) que sur le phénomène (taalibaaxu) et son corollaire le jando (tournée), et sur d’autres écoles traditionnelles. En toute franchise, je fus bouleversé dans le bon sens du terme, merci pour la sécrétion de cette adrénaline muette depuis plus de trente ans que je croyais enfouie à jamais.
Mais ce n’était pas tout, le rap sooninke était au menu, les fleurons de la musique étaient là, Laasana Haawa Sisoxo de Maxanna, Denba Tanja de Ajaar, Guja Manju Xunba Kuyaate de Jaageli, la troupe de Joogunturo (chapeau à ces jeunes filles qui ont reproduit mais surtout innover la chorégraphie), Mamadu Jabaate, Sira Kuyaate. Oui je fus emporté par la guitare de Haamidu Guja, l’avenir, c’est une étoile qui naît, n’est pas le fils du père ! Je ne reviens pas sur l’organisation, c’est çà ! xa do kaane, je ne parlerai pas de la pièce de théâtre où l’humour, les mutations profondes et des équations émotionnelles difficiles à résoudre s’affrontent. Je n’ai pas oublié la qualité des lieux. En bon jaahunanke, je ne peux me taire sur le yigandin baase, de jeunes filles aux silhouettes parfumées, au sourire raffiné avec de douces voix aux éclats égayants ont servi des plats aux saveurs succulentes, xa nawaari. Merci sonink’Art, j’espère que d’autres champs de la recherche sur la transcription de la langue sooninke, sur la reconstitution du grand livre sooninke porteront sûrement vos empreintes, en attendant les exploits à venir, je suis sûr que vous en êtes capables car vous en avez les moyens, je vous tire ma révérence. Yelli sikkaanon sirun ga na o sooxi.
Le rythme, les pas de danse, les mélodies ont constitué des ingrédients forts de la journée. Quelles émotions m’envahirent quand les taalibo (étudiants) habillés de pantalons blancs bouffant avec des lanières rouges et leur tête coiffée de foulard rouge entonnant le Ye jarinton xa nawaari, littéralement les félins rugissant (lions) qui sortent de leur tanière. Des années de joie et d’insouciance juvéniles me reconquirent. L’athlétisme, l’agilité et la dextérité du point d’appui au point d’atterrissage dans le mouvement sont les forces maîtresses de cette danse, sûrement je reviendrai sur le taalibaaxu, aussi bien sur l’université islamique en pays sooninke (mayisi) que sur le phénomène (taalibaaxu) et son corollaire le jando (tournée), et sur d’autres écoles traditionnelles. En toute franchise, je fus bouleversé dans le bon sens du terme, merci pour la sécrétion de cette adrénaline muette depuis plus de trente ans que je croyais enfouie à jamais.
Mais ce n’était pas tout, le rap sooninke était au menu, les fleurons de la musique étaient là, Laasana Haawa Sisoxo de Maxanna, Denba Tanja de Ajaar, Guja Manju Xunba Kuyaate de Jaageli, la troupe de Joogunturo (chapeau à ces jeunes filles qui ont reproduit mais surtout innover la chorégraphie), Mamadu Jabaate, Sira Kuyaate. Oui je fus emporté par la guitare de Haamidu Guja, l’avenir, c’est une étoile qui naît, n’est pas le fils du père ! Je ne reviens pas sur l’organisation, c’est çà ! xa do kaane, je ne parlerai pas de la pièce de théâtre où l’humour, les mutations profondes et des équations émotionnelles difficiles à résoudre s’affrontent. Je n’ai pas oublié la qualité des lieux. En bon jaahunanke, je ne peux me taire sur le yigandin baase, de jeunes filles aux silhouettes parfumées, au sourire raffiné avec de douces voix aux éclats égayants ont servi des plats aux saveurs succulentes, xa nawaari. Merci sonink’Art, j’espère que d’autres champs de la recherche sur la transcription de la langue sooninke, sur la reconstitution du grand livre sooninke porteront sûrement vos empreintes, en attendant les exploits à venir, je suis sûr que vous en êtes capables car vous en avez les moyens, je vous tire ma révérence. Yelli sikkaanon sirun ga na o sooxi.
Thierno Tandia, Professeur de Biologie, poète et membre de l’APS.