RADIO SONINKARA.COM - Reportage sur le lancement du FISO 2018 ( Festival International Soninké 2018 ) qui aura lieu à Dakar (Sénégal) du 21 au 25 février 2018.
Ablaye Camara.
RADIO SONINKARA.COM - Reportage sur le lancement du FISO 2018 ( Festival International Soninké 2018 ) qui aura lieu à Dakar (Sénégal) du 21 au 25 février 2018.
Ablaye Camara.
Le samedi 17 octobre dernier, il faisait 13° à Montreuil mais la salle des fêtes de la mairie était pleine à craquer, du rez-de-chaussée au 1er étage. Les Soninké de France s’y étaient donnés rendez-vous pour introniser leur chef en la personne de Massalé Doucouré de Diafounou.
Placée sous le parrainage de Mme Djénéba Kéita, 2è adjointe du maire de Montreuil, l’intronisation de Massalé Setan Doucouré, chef coutumier des Soninké de France 2015/2016, s’est déroulée en présence du maire de Montreuil Patrick Bessac et du député Ramzy Hamadi – côté français – de Diadié Soumaré, président du Festival international soninké (FISO), et de Séga Doucouré, venu spécialement de Bamako pour la circonstance. Une vingtaine de « pays Soninké » (à ne faut confondre avec les États, ces « pays Soninké » sont par exemple Guidimaka, Kingui, Diafounou, Guidimé, Kaarta …) ont été invités à cette grande cérémonie qui a mobilisé les Soninké de six Etats africains plus la France : Mali, Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Conakry et Guinée-Bissau.
A Paris, dans le cadre de leur Festival international, les Soninké font l’honneur au représentant de l’un des « pays Soninké » de l’introniser comme chef traditionnel de tous les Soninké de France pour la période biannuelle qui sépare une édition de l’autre. C’est donc une sorte de présidence tournante. C’est ainsi que le Diafounou, un des quatre cantons de Yélimané (avec Kagnaga, Tringa, Guidimé), a été choisi.
Pourquoi Massalé Doucouré ? Il détient deux casquettes : celle de chef des quatre cantons de Yélimané et celle du Diafounou. Le chef coutumier des Soninké de France est né en 1956 à Tambacara et a fréquenté l’école coranique pendant trois ans. Il est marié et père de sept enfants. Cet artisan-taxi qui vit en France depuis décembre 1974 doit d’avoir été choisi à son sérieux et son intégrité morale et surtout son humanisme. Il a pour ambition déclarée de rehausser l’image du Soninké à travers le monde car, dit-il, « un peuple qui ne se retrouve pas dans sa culture est un peuple qui est menacé à terme ».
Douk’s, de son vrai nom Ousseynou Doucoure, est un artiste Soninké (Ethnie d’Afrique de l’ouest). Sa voix apaisante et ses textes forts font de lui le « Tounka » (roi) de la nouvelle vague du R&B africain. Ancré dans la musique et les rythmes de sa culture, Douk’s découvre dès son plus jeune âge les chants traditionnels Soninké. Ces chants, que l’on nomme « Beita », sont interprétés par les « Seyiralemo» (chanteurs soninké) lors d’évènements importants comme les mariages ou les baptèmes. Bouna, Diaoune, ou encore Diaby Doua sont les Seyiralemo qui ont le plus inspiré l’artiste.
En grandissant, Douk’s découvre de grands artistes internationaux comme R Kelly ou Usher, et décide alors de mélanger les chants traditionnels Soninké au R&B, créant à lui tout seul un style musical unique et novateur.
A son arrivée en France en 2001, Douk’s continue de travailler sans relâche. Parallèlement à sa carrière solo, il crée le groupe LL UNITED avec l’artiste Speakcause, et commence à se produire sur scène avec l’appui de Soninkara.com, un site Internet dédié à la promotion de la culture Soninké.
Ses performances scéniques sont remarquées, et plusieurs radios comme les stations Africa n°1 et Radio Fréquence Paris Plurielle s’intéressent à ce jeune artiste talentueux, lui accordant des interviews qui amèneront certaines associations et organisateurs d’évènements à faire appel à Douk’s pour des dates de concert.
Le rappeur soninké Belly Show a.k.a "L'enfant de 87" est interviewé par Aliou Sy pour le compte de Soninkara.com . Regardez ...
Le parcours de Souleymane Cissé est pour le moins impressionnant. Il n’a que 7 ans quand il commence à s’intéresser au cinéma. Après des études secondaires à Dakar, il revient au Mali en 1960, au moment où le pays prend son indépendance.
C’est alors que survient pour lui la révélation, à l’occasion de la projection d’un documentaire sur l’arrestation de Lumumba : il fera du cinéma.
Il décroche une bourse et part à Moscou, où il sera projectionniste, puis cinéaste. En 1970, il est engagé comme caméraman par le ministère de l’Information malien. Deux ans plus tard, il réalise Cinq jours d’une vie, primé au Festival de Carthage. La sortie de son premier long métrage, Den Muso (La Fille), mené à bien grâce à la coopération française, relate l’histoire d’une jeune fille muette, violée puis rejetée par sa famille; il est interdit au Mali et vaudra à Souleymane Cissé d’être emprisonné.
Il tourne des films mieux accueillis comme Baara (Le Travail), et Finyé (Le Vent), tous deux récompensés par l’Etalon de Yenenga au Fespaco. Mais c’est Yeelen (La Lumière), prix du Jury à Cannes en 1987, qui le révélera enfin au grand public. Il réalise en 1995 Waati (Le Temps) qui appréhende les traces profondes de l’apartheid et du racisme et Min Yé...(Dis-moi qui tu es) en 2009, qui reflète les contradictions d’une bourgeoisie malienne en quête de sens.