André Arcin
Histoire de la Guinée Française : Rivières du Sud — Fouta Dialo — Région du Sud Soudan. Editions Challamel. 1911. 742 pages
« Les famines, les dissensions civiles, les guerres partagent souvent les tribus
et en dispersent les groupes à des centaines de kilomètres les uns des autres. »
(E. Reclus, Algérie.)
Jadis coulaient des fleuves, croissaient des forêts dont les troncs pétrifiés se voient. Les boeufs de charge traversaient lentement le désert. »
(E. Reclus, Tunisie.)
Influence de la topographie de la Guinée sur son histoire
Bien que la constitution de la Guinée française en colonie autonome soit tout à fait contemporaine et qu'elle ait été complétée par des adjonctions successives de territoires très distincts, les uns des autres, la formation de cet organisme administratif français n'est pas le fait du hasard ou de la fantaisie du pays protecteur.
Sa raison d'être est tout entière dans l'existence du massif du Fouta-Dialo. La topographie si particulière de ce haut plateau assure l'autonomie de la Guinée, et si, dans la suite des temps, un gouvernement voulait affirmer l'union complète de ce pays avec les régions voisines, cette absorption ne pourrait se faire qu'au profit de la Guinée, où devrait s'élever, comme le prévoyait Faidherbe, la capitale du Soudan occidental.
Du jour où les Etats européens ont créé des établissements à demeure dans la région côtière dite des Rivières, la vie et la prospérité de ces comptoirs dépendaient de la possession du grand plateau intérieur. La Guinée sans le Fouta était une misérable petite colonie sans avenir : aussi une lutte acharnée s'engagea-t-elle avec Sierra-Leone, protectorat anglais qui avait, lui aussi, le plus grand intérêt à affermir son influence au Fouta. Comment l'Angleterre laissa passer le moment de la victoire est l'histoire même de la Guinée française.