Quelqu’un qui voudrait reconstituer l’histoire des terres de décrue et celle des principaux lignages de la moyenne vallée du fleuve Sénégal - à cheval sur la frontière entre Mauritanie et Sénégal - pourrait prendre comme point de départ l’antinomie entre la mémoire vive - actualisation rituelle d’un certain passé - et l’histoire - analyse rétrospective, à distance de réalités mortes (YERUSHALMI, 1984 : 145, n. 26, NORA, 1984 : XVIII) (2). Or cette opposition ne peut exister que s’il y a symétrie entre mémoire et histoire, symétrie qui s’instaure en effet à partir d’un centre : un sujet-conscience collective, dont les avatars peuvent etre aussi bien l’homme politique que l’historien lui-même.
Source : http://horizon.documentation.ird.fr