(De Bamako) Au guichet du consulat de France au Mali, les candidats au visa ne sont pas informés des raisons pour lesquelles ils peuvent être recalés. Ce silence nourrit des situations ubuesques.
Exceptionnellement, un patron malien de supermarché, âgé de 40 ans, a été informé de la motivation du refus : il s'est vu répondre, il y a un an, qu'il avait fraudé. L'intégralité de ses visas Shenghen des dix dernières années ont été tamponnés, avec la mention rétroactive : « Visa annulé ».
Le premier voyage de ce commerçant, que j'appellerai simplement Sissoko, remonte à 1999. Depuis, il a multiplié les séjours courts dans l'Hexagone : la supérette qu'il a ouverte dans un futur quartier d'affaires de Bamako se fournit en France depuis son ouverture. Parce qu'il achète de tout, mais en quantité limitée, Sissoko préfère se rendre sur place chez son grossiste pour remplir deux containers qu'il achemine chaque année jusqu'au Mali, via Dakar.
Le grossiste -l'entreprise française MBR- est basée près de Bordeaux, en Gironde. Sur son passeport, les tampons montrent que Sissoko a atterri à Roissy-Charles-de-Gaulle le 17 septembre 2005 et qu'il est rentré chez lui le 23 septembre de la même année.
Lui-même tient beaucoup aux dates : il sait que l'abus de séjours prolongés est un des critères de suspicion de fraude. Lui argue qu'il va toujours à l'hôtel et ne reste jamais très longtemps sur le sol français : son business l'attend à Bamako.
Dix ans de visas… puis plus rien.
Exceptionnellement, un patron malien de supermarché, âgé de 40 ans, a été informé de la motivation du refus : il s'est vu répondre, il y a un an, qu'il avait fraudé. L'intégralité de ses visas Shenghen des dix dernières années ont été tamponnés, avec la mention rétroactive : « Visa annulé ».
Le premier voyage de ce commerçant, que j'appellerai simplement Sissoko, remonte à 1999. Depuis, il a multiplié les séjours courts dans l'Hexagone : la supérette qu'il a ouverte dans un futur quartier d'affaires de Bamako se fournit en France depuis son ouverture. Parce qu'il achète de tout, mais en quantité limitée, Sissoko préfère se rendre sur place chez son grossiste pour remplir deux containers qu'il achemine chaque année jusqu'au Mali, via Dakar.
Le grossiste -l'entreprise française MBR- est basée près de Bordeaux, en Gironde. Sur son passeport, les tampons montrent que Sissoko a atterri à Roissy-Charles-de-Gaulle le 17 septembre 2005 et qu'il est rentré chez lui le 23 septembre de la même année.
Lui-même tient beaucoup aux dates : il sait que l'abus de séjours prolongés est un des critères de suspicion de fraude. Lui argue qu'il va toujours à l'hôtel et ne reste jamais très longtemps sur le sol français : son business l'attend à Bamako.
Dix ans de visas… puis plus rien.