Alakhbar : Vous venez de rentrer de la France après le montage de ton quatrième film. Quel est le titre ?
Ousmane Diagana : Le film s'intitule : "La blessure de l'esclavage". C'est un titre qui reflète le film lui-même. Dans cette quatrième production, je parle de l'esclavage dans le milieu Soninké et de manière générale dans la société mauritanienne.
Alakhbar : D'où êtes-vous venue l'idée ?
Ousmane Diagana : Comme je viens de le dire, le film parle de l'esclavage en Mauritanie. Vous savez, quand on aborde la question en Mauritanie, certains ont l'impression qu'on parle de différence de couleurs. Mais moi, j'ai choisi de traiter cette question à partir de ma communauté : les Soninké. J'en profite d'ailleurs pour rappeler que la communauté soninké et très codée et hiérarchisée ; il y a les fils de marabouts, de cordonniers, d'esclaves. A partir donc d'un regard sur cette communauté, j'essaye dans le film d'apporter une réponse à la question : pourquoi a-t-on conservé les pratiques de l'esclavage jusqu'au 21ème siècle.
Le plus important, c'est qu'on découvre à travers le spectacle que le phénomène de l'esclavage concerne toutes les autres communautés mauritaniennes : maure, poular et wolof. Le phénomène d'ailleurs est beaucoup plus important qu'on l'imagine.