Incroyable mais vrai, pas un seul millimètre du réseau routier des régions de Tambacounda et Kédougou n’a été entretenu au cours de cette année 2008 pour des contraintes budgétaires et l’entrée en vigueur du code des marchés. Pourtant des routes et ouvrages d’art se sont fortement détériorés, provoquant par endroits des accidents graves et désarticulant les activités économiques.
Aucun axe routier des régions de Tambacounda et Kédougou n’a subi une cure de jouvence en cette année 2008. Les RN1, 2, 6 et 7, c’est-à-dire les axes revêtus Tambacounda-Kidira, Kidira-Bakel, Tambacounda-Gouloumbou et Tambacounda-Kédougou se sont par endroits dangereusement dégradés, avec des ouvrages d’art qui cèdent, entrainant même mort d’homme, comme ce fut le cas avec le pont de Moribougou où un camion s’était retrouvé dans le décor laissant deux corps sans vie. Au préalable, au même endroit, c’est le véhicule du président du conseil rural de Goudiry qui y effectuera des tonneaux. Le pont de Tourimé aussi est dans un état valétudinaire, rendant du coup la circulation éprouvante sur la nationale 2. Toujours dans le département de Bakel, une bonne partie de la nationale 1 entre Boynguel et Bélé est sérieusement détériorée. Le phénomène s’accentue avec le taux fou de fréquentation de cet axe par les gros porteurs.
Le programme d’entretien routier 2009 avec contrainte financière oscillerait au tour de 21 milliards pour tout le réseau national, et les régions de Tambacounda et Kédougou se sont taillés 2.1 milliards. Dans le cadre de l’entretien périodique des routes revêtues, le milliard sera consacré aux axes Tambacounda-Kédougou et Tamabacounda-Kidira—Bakel. « Ces routes respectivement réceptionnées en 1998 et 2000 commencent à vieillir et d’ici 3 à 4 ans, nous allons tenter de récupérer environs 10 km de réseau par an » ajoutera Lamine Ndiaye.
L’entretien périodique des routes en terre ne sera pas en reste dans le cadre du budget 2009. L’axe Tambacounda-Dianké Makhan qui abrite un important centre de santé verra tous ses points critiques entre Bala Foulbé et Dianké Makhan traités, et 300 millions y seront injectés. L’objectif est d’arriver à Dianké Makhan dans deux ans. Dans la région de Kédougou, l’axe Vélingara-Fongolimbi, jamais exploré par des études, sera traité surtout si l’étude en cours permet des travaux de conformabilité.
En termes d’entretien courant, c’est-à-dire les travaux à effectuer chaque année de façon impérieuse sur les routes, pour ce qui est des routes revêtues, les tronçons Tambacounda-Goudiry-Kidira et Tambacounda-Dialacoto seront pris en compte et, s’agissant des routes en terre, 147 km de pistes Stabex pour désenclaver les zones de production sont amorcés avec le concours de l’Union Européenne. Il s’agira essentiellement des pistes ralliant Koumpentoum-Kouthiaba-Payar, Méréto-Maka Kolibantang, Malème Niani-Méréto et Sinthiou Malème/Ndoga Babacar. Dans la région de Kédougou, toujours dans le cadre de l’entretien courant des routes en terre, Bandafassy-Banioba, Kédougou-Salémata-Ebarak et Bembou-Missira-Khossanto seront traités.
Le programme de confortement et d’entretien des ouvrages prendra en priorité les réparations sur la RN2, à Moribougou, Béma et Tourimé. Des travaux attendus avec beaucoup d’impatience, même s’ils sont loin de transcender tous les problèmes d’accès et de mobilité de la région.