Depuis 2005, la Mauritanie figure parmi les pays producteurs de l'or noir. A dire d'experts, il produit 75.000 barils par jour, et cette production va s'accroissant dans les années à venir. Cette clémence naturelle dont bénéficie désormais ce pays bigarré doit être utilisée à bon escient pour plus améliorer les conditions de vie de tous les mauritaniens que de leur apporter " le malheur ontologique du pétrole ", à savoir guerre, terrorisme et corruption…..
L'apparition du pétrole en Mauritanie a coïncidé avec deux évènements majeurs, à savoir le départ de l'un des dictateurs le plus sanguinaire et le plus barbare que l'humanité ait jamais connu en la personne de Maouya ould sidi Ahmed Taya et la montée en flèche du prix de baril de pétrole(70$/baril) au niveau international. Ces deux évènements doivent être transformés en atouts pour l'économie de ce jeune Etat. Nul n'ignore que le départ de Maouya nécessite un changement de fond en comble de toutes les structures de l'Etat gangrenées par la corruption, la dilapidation des ressources et le népotisme. Ce diagnostic de sape est un préalable à ne pas manquer pour bâtir la Mauritanie sur des nouvelles bases. C'est l'unique moyen pour éviter la répétition de la mauvaise gestion tous azimuts que le pays a connue sous le règne de Taya.
Dans un contexte international caractérisé par l'exigence de la bonne gouvernance et de la transparence de la gestion des deniers publics, la Mauritanie ne doit plus faire exception à la règle. Elle doit, bien au contraire, se mettre en phase avec ces normes, afin de répondre aux attentes de la population, laquelle était longtemps mise en écart. Au niveau national, les nouvelles autorités ont pris des mesures on ne peut plus prometteuses. Et ces mesures doivent être traduites dans les faits pour permettre aux Mauritaniens de profiter directement les ressources tirées du pétrole. Il n'est plus concevable que les dividendes du pétrole soient dévolus à une seule tribu ou à une seule communauté, comme c'est le cas pour le fer et le poisson.
Pour plus de transparence dans la gestion du pétrole, il faut un toilettage de l'administration Mauritanienne. Tous ceux qui avaient un passif financier calamiteux doivent retirer leur épingle du jeux de la gestion de cette ressource. Seuls les compétents, blancs comme la neige, doivent être appelés à assurer la relève. Avec cette nouvelle façon de gérer les deniers publics, la Mauritanie, avec sa population qui n'atteint même pas les 3 millions, va devenir un pôle économique dans la sous-region. Toutes ces initiatives ne sont réalisables que si les mauritaniens sont imbus de patriotisme et de bonne volonté. La devise principale de tout Mauritanien doit être " L'Etat avant tout ".
Marigatta Wagué, Doctorant en droit à Paris I