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Selon les chiffres d'une enquête de l'Insee qui paraît aujourd'hui (1), 90 % des descendants directs d'immigrés âgés de 18 à 50 ans (soit 3,1 millions de personnes) ont appris le français par leurs parents. Lorsqu'un des deux parents n'est pas immigré, la transmission du français est quasi systématique, et c'est même la seule langue transmise dans 65 % des cas. Ce sont les descendants de parents turcs ou asiatiques qui apprennent le moins souvent la langue française avec leurs parents. Mais cette singularité s'atténue à la génération suivante.
Transmise par leurs parents
En revanche, les enfants dont les parents sont originaires d'Afrique subsaharienne (notamment ceux issus d'anciennes colonies françaises) sont très tôt imprégnés par la langue de Molière : dans 60 % des cas, c'est la seule langue qui leur soit transmise par leurs parents dans leur enfance. A la génération suivante, 99 % des enfants d'immigrés, eux-mêmes devenus parents, utilisent le français avec leurs enfants, c'est même la seule langue d'usage dans trois quarts des familles.
L'étude s'est également penchée sur le profil démographique des enfants d'immigrés. Ils sont plutôt jeunes : 17 % des 18-20 ans résidant en France ont au moins un ascendant immigré (contre 11 % de la population totale) ; au-delà de la quarantaine, cette part est deux fois plus faible. La jeunesse de cette population est particulièrement marquée pour les familles d'origine africaine : 60 % des descendants de parents venus d'Afrique subsaharienne ont moins de 26 ans. Dans les dernières décennies, l'horizon des origines des migrants s'est également élargi à l'Asie, au Moyen-Orient et à l'Amérique : parmi les descendants d'immigrés âgés de 18 à 20 ans, 18 % ont un parent venu d'une de ces trois aires géographiques. Ils ne sont que 8 % pour les 18-50 ans.
(1) « Etre né en France d'un parent immigré », Insee Première.
Source : Les Echos