Le torchon brûle entre le maire de la commune de Diawara (département de Bakel), Hamidou Koïta, et des conseillers municipaux. On l’accuse d’être à l’origine de l’arrestation de 08 notables de la localité dans un différend foncier. Ses pourfendeurs lui reprochent aussi de ne pas être allé à l’école du colon. Des accusations que le mis en cause a rejetées, avant de soutenir que « c’est un faux débat ». La gestion de la commune de Diawara, dans le département de Bakel, région de Tambacounda, est remise en cause par certains conseillers qui accusent le maire Hamidou Koïta, de ne savoir ni lire ni écrire en français. Pour le conseiller Wagui Babou Sakho, un illettré ne peut pas conduire les destinées de leur commune. Les raisons évoquées par M. Sakho ont tourné autour de « la loi n°9606 portant création des collectivités locales votée par l’Assemblée nationale en sa séance du lundi 05 février 1996, promulguée par le chef de l’Etat le 22 mars 1996.
Dans son article 101, le maire et ses adjoints doivent être choisis par les conseillers sachant lire et écrire en français. L’article 371 du même code dit que les cinq ans qui suivent l’entrée en vigueur du présent code les dispositions des articles 28 alinéas 3 et 101 alinéa 1exigeant sachant lire et écrire en français et facultative.» Le Maire de la localité, Hamidou Koita, interpellé sur l’accusation a déclaré : « c’est un problème qui ne me concerne pas. J’ai été élu à la tête de la commune de Diawara par les populations. C’est la famille Sakho qui véhicule de tels propos, mais quand cela ne tienne !». Pour le détracteur du maire, ce qui est désolant dans cette situation c’est que, « malgré cette loi impérative, il y a jusqu’à présent au Sénégal des maires qui ne savent ni lire, ni écrire en Français et même le Wolof».
Et de poursuivre : « nous avons saisi l’autorité compétente en l’occurrence le ministre des collectivités locales mais sans succès». M. Sakho accompagné d’Oumar Sakho a aussi évoqué la question foncière, la pomme de discorde, dans la commune. En l’en croire, 08 notables ont été interpellés sur la plainte du maire et mis en garde à vue pendant 20heures. Selon eux, ces personnes âgées dans leur majorité de 70 à 80 ans, ont tenté d’arrondir les angles après une révolte populaire sur l’octroie de leurs terrains.
Pour le maire Koita, il n’est ni de près ni de loin mêlé au lotissement de ses parcelles. « C’est un travail entrepris par mon devancier, Makha Sakho qui était auparavant du même parti politique que ceux qui m’accusent aujourd’hui à savoir de la Ligue démocratique (Ld). Je les connais bien. C’est la famille Sakho. J’ai hérité de ce conflit après mon élection à la mairie. J’ai tenté à plusieurs reprises de recoller les morceaux entre la population et les nouveaux acquéreurs en convoquant plusieurs conseils. J’ai reçu plusieurs interpellations. Toutefois, le coup est déjà parti et je n’ai aucune autorisation, ni aucun pouvoir pour les annuler.»
Toutefois, M. Koita a tenu à confirmer l’interpellation des citoyens de sa localité par les gendarmes. « Effectivement, que j’ai déposé une plainte à la gendarmerie et un certain nombre de gens ont été convoqués. Ces derniers en réunion, ont soutenu à mon absence qu’ils viendront à la mairie pour y effectuer des casses, ils ont aussi émis des menaces et même de s’en prendre à ma vie. Pour ma sécurité, j’ai alerté les forces de l’ordre ».
Aujourd’hui, Wagu Babou Sakho qui est de l’opposition (le maire lui, est du parti démocratique Sénégalais) s’est demandé : « comment se fait –il que lui absent de la rencontre puisse formuler ses accusations. Ces vieux cherchaient juste à arrondir les angles entre la population et le maire. Ils voulaient servir d’interprètes. On se demande si c’est le maire qui a exagéré ou c’est son espion qui a mal rapporté les propos.»
Denise ZAROUR MEDANG, SUD QUOTIDIEN