Une foule impressionnante présente hier au Musée National n'attendait que lui. Enfants, mères, pères, adolescents, et bien plus encore, trépignaient d'impatience tant la ferveur était grande d'entendre Mangala Camara se produire devant eux.
Vers 17h, il s'est avancé progressivement vers la scène. La foule s'est levée immédiatement, tel un dieu vivant, elle l'a acclamé. Leurs yeux pétillaient de joie et leurs sourires affichés en disaient long.
Un état de transe les envahit. Quel impressionnante et stupéfiante adoration d'un peuple pour un chanteur. Mais pas n'importe quel chanteur ! On s'en rend très vite compte.
Il chauffe son public, les fait rire, raconte des anecdotes. Simple et décontracté, il s'offre entièrement à son public qui lui rend bien. Ils n'attendent qu'une seule chose pouvoir être sur scène à ses côtés pour danser, chanter, ou juste l'approcher... Dès qu'il prononce une phrase, tout le monde est mort de rire. Heureusement, une personne à côté de moi nous faisait la traduction. Et vraiment, il est bourré d'humour et ne se prend pas la tête.
Sa voix, elle, est puissante, perçante. Les sons aigus sortant de sa bouche font vibrer tout votre corps. Ses textes sont très expressifs et imaginatifs. Les histoires, les témoignages qu'ils racontent sur ces peuples extraordinaires : Malinké, Bambara, Soninké, Peuls, Dioulas, enrichissent le fond traditionnel musical "aussi puissamment ancré dans une même culture ancestrale qu'un tronc de baobab dans la terre de la savane".
Chacun se reconnaît dans ces écrits. Les maliens sont touchés et conquis intégralement par ce "Kriss Kross de la musique mandingue", comme certains jeunes le surnomment.
Son groupe de musiciens l'accompagne avec une même passion, la musique. Ils sont incroyablement talentueux. Se donnent à 100%, sans aucune fausse note. Guitaristes, percussionniste, joueur de cora, ont mis toute leur énergie durant une heure afin que Mangala et son public jouisse de l'extrême plénitude que procure la musique, les vibrations.
Tout le long du concert, Mangala Camara a invité son public, tous âges confondus, à venir danser et chanter avec lui. Il suffit d'un seul geste du "chouchou des maliens" pour qu'ils accourent aussitôt. Une masse compacte d'enfants se formait. Quel bonheur de les voir si joyeux et heureux ! Libres dans leur tête et dans leur corps, ils étaient.
Tous les musiciens ont joué le jeu, ils continuaient à jouer pour les faire danser et les laisser s'exprimer. Le percussionniste a mis le feu avec son instrument infernal. Des sons surpuissants résonnaient, une véritable arme qui incite à la danse. Sans oublier cet instrument d'origine mandingue, la cora, une formidable découverte !
Cet outil de travail des si célèbres griots africains est composé d’une calebasse reliée à un manche par de très nombreuses cordes. Ses sonorités, si typiquement africaines sont envoûtantes et charment quiconque a la chance de l'entendre.
En clair, Mangala Camara ainsi que ses musiciens ont enflammés littéralement le Musée National. Une musique à déguster, à savourer sans fin !
Source :http://www.froggydelight.com