Plusieurs centaines de travailleurs sans papiers, plus d'un millier selon les organisateurs, 480 selon la police, ont manifesté vendredi à Paris pour demander la régularisation de l'ensemble des travailleurs clandestins en France, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ils ont défilé de la place de l'église Saint-Germain, dans le VIème arrondissement jusqu'à l'hôtel Matignon. Une délégation composée de Jean-Claude Amara, porte-parole de Droits devant!, de Raymond Chauveau, de la CGT, du secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri et de deux travailleurs sans papiers d'Universel service et Buffalo Grill a été reçue par deux conseillers du Premier ministre François Fillon.
En tête du cortège, un sapin de Noël était décoré de feuilles de salaire et d'avis d'imposition de travailleurs sans papiers. Aux cris de "régularisation de tous les sans-papiers", les manifestants, soutenus par une trentaine d'organisations, brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire notamment: "Egalité des droits: travailleurs sans papiers = travailleurs régularisés" ou "Des papiers pour les employés sans papiers de Buffalo Grill".
"Il faut que le gouvernement français, comme les gouvernements italien ou espagnol, prenne la décision de régulariser tous les sans-papiers qui travaillent, qui paient leurs impôts, qui cotisent et sont exploités", a déclaré M. Amara, estimant à 300.000 à 400.000 le nombre de travailleurs en situation irrégulière en France.
Au cours de la réunion à Matignon, la délégation a insisté sur l'ouverture en priorité aux travailleurs sans papiers de la liste de 152 métiers présentée en octobre par le ministère de l'Immigration qui compte ouvrir ces professions aux ressortissants de l'Union européenne (UE), exigeant en outre davantage de qualifications, pour les ressortissants hors UE.
"On demande que la liste des 152 métiers en préparation puisse être élargie aux travailleurs de tous les pays présents en France. C'est l'élément principal", a déclaré à l'AFP Raymond Chauveau à l'issue de la rencontre.
"Le gouvernement alimente aujourd'hui, qu'il le veuille ou non, une forme de racisme. Les travailleurs ne comprennent pas pourquoi des métiers dans lesquels ils sont embauchés depuis des années, pour lesquels ils cotisent depuis des années, seraient réservés à des travailleurs de l'UE. Il faut d'abord régulariser ceux qui sont dans ces métiers", a fait valoir Jean-Claude Amara.
Source : AFP